CR de l'Occitane par Laila Rougaibi
A mon retour de la Réunion, me voici en quête de terrain technique pour me perfectionner en descente car durant mon séjour créole, Pascal et Mickael ne sont pas privés de me dire et me redire que je dois travailler ma technique de descente. Donc, objectif 2013 : combler mes lacunes et travailler mes faiblesses en vue du Grand Raid.
La question qui se posait était la suivante : sur quelle distance partir ? Antoine Guillon, Sonia et Gilles m'ont conseillé le 118, la saison est longue et une blessure n'est jamais loin. En chat échaudé, j'ai suivi leur conseil, chose que je n'ai pas regretté le jour de la course
Je tenais à faire une reco pour découvrir en avant-première le massif du Caroux : le terrain de jeu d'Antoine, massif technique et cassant parait-il.
Antoine m'a gentiment attribué le dossard N°3, et j'étais citée dans les favorites, quel honneur, et quelle pression, comme si je ne m'en mettais pas assez.
Je prends le départ de ROQUEBRUN en bus avec des potes rencontrés sur d'autres courses, des kikous, ambiance bonne enfant, nous arrivons à VAILHAN, je cherche Etienne, je monte dans la voiture me changer, je donne les dernières consignes et mon nouveau plan de course.
Je me place sur le départ, je tremble de tous mes membres, il faut lâcher la bête, l'excitation est à son comble, je veux courir. La course promet d'être dure de part la distance, la technicité des terrains et mes deux concurrentes féminines du Team Lafuma Espagne, mais ce qui me console c'est les copains des sentiers qui sont présents, Etienne qui assure mon assistance sur la course, et ma connaissance d'une bonne partie du tracé.
Je me suis imposée chez les filles dès le début sans le vouloir, la partie de nuit s'est bien passée, je n'ai souffert ni du manque de sommeil, ni du manque de la visibilité, il faut dire que la partie Vailhan à LAMALOU LES BAINS est relativement roulante.
Après le ravito de Lamalou, les choses sérieuses commencèrent : une montée droit dans la pente, des chemins où on peut courir, et l'entrée dans la massif du Caroux : avec ses gros rochers notamment la grosse ascension des gorges jusqu'au refuge de La Fage, ses escaliers, et ses bonnes descentes techniques comme la descente du sentier des gardes.
Je me suis obligée à courir dès que c'était du plat, aux pieds des côtes, et dans les descentes, je passais les paysages sans les voir, j'étais dans ma bulle, j'étais tellement bien que je n'ai pas vu le temps passer, mais j'ai beaucoup souffert du vent fort et froid que nous avons eu sur le plateau du Caroux.
Après le ravito de Mons la Trival, où j'en ai profité pour me changer, nous attaquons une grimpette puis une descente de 200mD- et à nouveau on attaque une très longue et usante montée jusqu'au Pic du Montahut.. Montée dure pour les cuisses et pour le moral, puis une belle descente dont le début est très cassant dans la rocaille puis de la piste suivie d'un monotrace nous amène vers le ravitaillement d'OLARGUES.
A OLARGUES, nous avons droit à un Pacer. Etienne change de casquette, il va pouvoir m'accompagner jusqu'au Pic de Naudech avant de me lâcher dans une descente très abruptes où on perd 300 d- en 800 mètre. Au 95 km, j'ai commencé à être fatiguée, j'en avais un peu marre..
Arrivée à VIEUSSAN, dernier ravitaillement (102 kms pour 5589+ et 5694-)
la salle est déserte, Etienne n'est pas là, je dois me débrouillée seule pour me ravitailler, ah on s'habitue rapidement au luxe d'être assistée J !
Entre VIEUSSAN et l'arrivée il reste 17 km et 1000m d+. Il parait que cette portion est créée spécialement pour la 6666 afin de contourner le nid d'un aigle. Antoine nous a concocté deux murs. Il y avait de grosses marches, des pentes horribles, bref, cette partie fut mon chemin de croix
Je double un concurrent avec qui j'ai fait une partie le matin, il est aussi mal que moi, ma montre s'est éteinte, une vieille douleur se réveille : vivement l'arrivée.
La douleur est plus en plus forte, et j'ai de plus en plus mal. Je commence à pleurer de douleurs, je passe les secours qui refusent de me donner un doliprane car il faut que je voie le médecin de course avant. Un randonneur a eu pitié de moi et m'a dépanné d'un doliprane, et m'informe qu'il me reste encore 10 km principalement en descente
Le médicament fait rapidement effet, je m'oblige à courir. Je passe une connaissance qui m'encourage, un moment je me fais doubler par une fille, je l'interpelle et en la fusillant du regard. Je lui demande si elle fait la course en relais, elle me dit oui et m'informe que la deuxième fille n'est pas loin. Aie la pression monte, je commence à courir en oubliant ma douleur, même dans les montée je m'oblige à courir, je retrouve une énergie que j'ai cru disparue, je suis fatiguée, mais je cours, je ne peux pas lâcher maintenant, on ne va pas me voler ma victoire, ma course que j'ai préparé studieusement.
Et puis c'est l'arrivée, j'ai les larmes aux yeux, ouf c'est finit : Les copains sont là, j'ai gagné la course, un voyage en Martinique. Mais quelque part, ma plus belle récompense c'est d'être arrivée 11 ème, et surtout que j'ai encore une fois la preuve que j'ai vaincu ma peur des terrains techniques.
Conclusion : Superbe course, belle région et organisation aux petits oignons, un rdv à cocher dans son agenda
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