UASG ATHLETISME

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CR Trail de la Vallée de Chevreuse (58km) le 04/04/10 par Jean-Luc Top Chrono

Chemin de croix en Vallée de Chevreuse

(Trail de la Vallée de Chevreuse – 58km – 4 avril 2010)

 

 

Traditionnellement, le dimanche de Pâques est plutôt réservé à la chasse aux œufs … En ce dimanche 4 avril, quelques 900 fous furieux en avaient décidé autrement, et s'étaient donnés rendez-vous au Perray-en-Yvelines pour participer à une toute autre chasse … qui allait devenir pour moi un véritable chemin de croix …

 

« Fou » : Le mot est lâché ! Car il fallait l'être pour aller défier les éléments : une météo capricieuse (le mot est faible !)  et surtout une (longue) "balade", mais sans doute pas de tout repos puisque qualifiée de  « montagnes russes » par certains.

 

Ce trail était planifié depuis déjà bien longtemps dans mon calendrier, en vue de ma préparation pour le Merrell Oxygen Challenge (mi mai) avec une montée progressive en charge jusqu'à fin août pour la CCC, et j'étais hyper motivé par cette course qui se déroulait sur mes terrains d'entraînement et bénéficiait d'une très bonne réputation.

Mon enthousiasme s'est malgré tout bien réduit durant la semaine précédente, la faute à des petits problèmes de santé, certes pas bien graves mais agaçants : un abcès dans la gencive qui m'avait bien réduit mes temps de sommeil avec un visite chez le dentiste le vendredi précédent la course, et mise sous antibios. Pas l'idéal avant une course, mais bon on ne choisit pas !

 

Bref . Voici arrivé le jour J tant attendu ! Réveil à 5h – humm humm, sympa la grasse mat' , surtout quand on n'a quasiment pas fermé l'œil de la nuit et qu 'on commençait juste à se sentir bien au moment où le réveil sonne, … vous voyez ce que je veux dire ?…). Petit déj à base de thé, pain d'épice, barre céréale, fruits secs. Les affaires sont prêtes depuis la veille, y compris le dossard que je suis passé récupérer samedi après-midi. C'est toujours ça de gagné. Je charge le matos dans la voiture, et là, la "cata" : il tombe des trombes d'eau !!! Là , j'avoue que le moral en prend un petit coup. Bon, allez, on se motive, on va pas baisser les bras pour si peu …

20 mn plus tard, me voilà  arrivé au Perray, et cette maudite pluie qui ne s'arrête pas ! Les bénévoles sont déjà sur le pied de guerre et hyper efficaces pour diriger et faire stationner les voitures. Par contre , le site de départ/arrivée dans cette zone industrielle, je trouve ça très moyen, mais bon, c'est pas ça le principal. Ayant déjà mon dossard, et la pluie continuant à tomber, je décide de me changer directement, sans passer par le gymnase, et en enfilant un sac poubelle 'spécial cocotte-minute' pour me protéger de la pluie et du vent … mais j'avoue que  la perspective de poiroter sur la ligne de départ sous la flotte ne m'encourage guère.

Direction le gymnase, et là on sent tout de suite la pression monter d'un cran. Ca y est, pas de doute, on y est … jusqu'au cou ! On peut lire sur certains visages cette petite appréhension d'avant départ, je dois être pas mal aussi de ce côté là … Heureusement, de nombreux visages connus viennent égayer le (triste et froid) gymnase,  dont Vincent et François, autres "fous" de l'UASG, venus également se tester sur ce premier Ultra de la saison.

Ca papote, ça discute, chacun essayant de se rassurer comme il peut.

 

6h50 (?) Briefing de l'organisation: ne me demandez pas ce que Rémy Mercier nous a raconté, je n'ai rien entendu. Toujours est-il que tout le monde se dirige vers l'extérieur où le départ sera donné vers 7h10. Et devinez-quoi ? Un miracle : la pluie a cessé . Un grand Ouf de soulagement.

 Tout le monde se dirige vers l'arche de départ « Salomon » . Les cadors (Bonaudo, Perrignon, Piccolet, …) en tête. 7h14 à ma montre, le décompte du départ 5,4,3,2,1 … les fauves sont lachés !

Les 3 premiers kilomètres sont à oublier : Il faut sortir de cette sinistre zone industrielle. Le seul avantage est que ça permet d'étaler le peloton. Je n'ai pas l'impression de courir vite, et pourtant mon chrono affiche un 12,4 km/h. Ouh là là, va falloir se calmer, mais j'ai hâte de me retrouver en forêt , bien au chaud à l'abri du vent. Ce qui me fait finalement ralentir, c'est de doubler Josiane Piccolet, pas trop normal ça, même si elle prend toujours des départs "lents". De deux choses l'une: soit c'est elle qui n'avance pas, soit c'est moi qui avance trop vite. Je vérifie une nouvelle fois mon chrono: "Lève le pied, mon gars sinon gare à toi…"

Enfin, nous entrons dans le vif du sujet, à Auffargis (lieu de départ des précédentes éditions), où nous entamons la première montée sur un single peu après le foyer rural. Le chemin est bien détrempé, mais ce n'est rien par rapport à ce qui nous attend sur le haut d'Auffargis ! Là, le chemin n'est plus qu'un infamme bourbier avec de belle flaques où nous pataugeons allègrement. Heureusement, la suite sur les coteaux sera bien meilleure coté terrain, mais par contre nous entamons les fameuses montagnes russes … et ça n'arrêtera plus pendant tout le reste de la course.  Cette première boucle doit nous conduire jusqu'au dessus de l'abbaye des Vaux de Cernay pour ensuite revenir vers Auffargis, lieu du 1er ravitaillement, au 20ème kilomètre environ. Cette partie est très ludique, mais très piégeuse, avec des enchaînements incessants de montées/descente, dont certaines bien pentues (avec corde !), soit en suivant le GR, soit carrément hors piste avec des portions tracées tout spécialement pour l'occasion.

En ce qui me concerne, je pense avoir très mal géré cette première partie, avec un rythme beaucoup trop élevé, compte tenu de la suite du parcours. Je décide donc de lever un peu le pied.  Passé le 1er ravito (un peu léger à mon gout: eau plate seulement ), nous entamons la seconde partie du parcours, de l'autre côté de la vallée et qui doit nous conduire  vers les cascades des Vaux de  Cernay. Je ne connaissais pas cette portion, et je n'ai pas été déçu du voyage ! Je pense que c'est sur cette partie que j'ai laissé  le plus de force. Pas un centimètre de plat, beaucoup de dévers qui obligent sans arrêt à « compenser », des trouées en hors piste à travers les fougères où il faut bien regarder où on pose les pieds, tout ça bien usant physiquement, mais très beau et trés sauvage.

Nous débouchons enfin vers les cascades des Vaux de Cernay, qui symbolisent la mi-parcours. Et c'est là que les choses vont se gâter pour moi, et que mon chemin de croix va commencer. Peu après les cascades (chemin bien humide !), s'annonce une terrible bosse avec une pente impressionnante et rendue très glissante par les pluies de la semaine. Tout d'un coup, au milieu de cette bosse, je commence à ressentir des frissons, mon ceour s'accélère, je transpire anormalement et mes jambes ne répondent plus. J'ai été obligé de m'arrêter 3 fois avant d'arriver en haut. Nous ne sommes qu'au 29ème km et  à ce moment-là je suis pris d'un affreux doute sur mes capacités à boucler ce TVC. Heureusement que je n'avais pas mon portable sur moi, car sinon j'aurai téléphoné à ma moitié pour qu'elle vienne me récupérer en voiture. Finalement, arrivé en haut, je continu machinalement en marchant,.mais je ne suis vraiment pas bien. Jamais auparavant je n'avais connu un tel sentiment de vide ! Des dizaines de traileurs me dépassent, mais je suis dans un état second où je me demande ce que je fais là et comment je vais pouvoir rentrer ? je continue mon chemin, et au bout de dix bonnes minutes de marche, je me remets à courir, ou plutôt à trottiner ! Je suis pitoyable et j'ai mal partout. Je me sens lttéralement vidé, liquéfié. Je me force à manger un morceau de saucisson et un tuc, mais j'ai du mal, j'ai la nausée. Je pense que je suis train de payer mon enthousiasme du départ : ça t'apprendras à jouer le fanfaron ! Je vais continuer dans cet état, en marchant quasiment tout le temps jusqu'au ravito 2.

 

 

Peu après, je me fais rattraper par une groupe de "Kikoureurs"  avec qui je ferai un (petit) bout de chemin. Ils sont très bavards … et on a bien failli rater une rubalise … mais c'est sympa, ça permet de penser à autre chose. Malheureusement, je ne tiendrai pas bien longtemps à suivre leur rythme. J'ai même cru avoir des hallucinations, en me faisant doubler par … Sam Bonaudo, qui avait fait une erreur d'aiguillage. Quand on voit qu'il fini 6ème au scratch, ça laisse rêveur … faut voir le bon côté des choses : mon coup de mou m'aura permis de courir … 10 sec au côté d'un pro ! Autre source de réconfort, à la sortie de Dampierre,  un bagnard gesticulant avec son boulet au beau milieu de la route. Il fallait voir la tête du conducteur qui arrivait à ce moment là !

Je vous passe les détails, mais mon chemin de croix a continué de plus belle sur la boucle de retour vers Maincourt et je n'ai vraiment pas pu apprécier à leurs justes valeurs les superbes passages dans les rochers à flanc de coteaux, avec les anciennes carrières de sables. La partie retour vers Maincourt, déjà empruntée quelques heures plus tôt m'a également parue bien longue. Sans parler des 3 derniers kilomètres pour rejoindre la ligne d'arrivée, une horreur avec le vent et sur le bitume. Je rallie finalement l'arrivée en 8h54. Rincé, vidé, liquéfié

, mais malgré tout heureux d'avoir surmonté les doutes et la douleur. Nulle doute que cette expérience sera enrichissante pour les prochaines fois. Les merguez/chipo auront été d'un grand réconfort à l'arrivée, de même que la petite discussion avec une bénévole , qui a du se demander quel était se zombi qui lui parlait !

 

Bravo à tous, c'est un trail qui se mérite ! Un grand merci aux organisateurs qui ont dû se dépenser sans compter  pour assurer notre bonheur !

 

A la prochaine !

Jean-Luc bien flingué et en pleine recup … !!!



06/04/2010
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