UASG ATHLETISME

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CR Marathon des Causses du 24 octobre 2009 par Aurélien

CR Marathon des Causses du 24 octobre 2009 Aurélien LEMAITRE

 

Présentation

 

Cette course fait partie intégrante d'un Week-End dédié aux trails, à Nant, en Aveyron – environ 30km au sud-est de Millau – reclus sur les contreforts du Larzac, les Cévennes & les Causses.

 

6 trails sont organisés sur ce site :

 

- Le Kinder Trail : pour les petits, 1.6km ou 2.6km selon l'âge.

 

- La Templière : 11km & 300m d+, réservée aux femmes

 

- Le VO2 Trail : 18km & 1000m d+

 

- Le Trail des Templiers : 72km & 3200m d+, sur lequel s'aligne notre guide spirituel, Gilles C.

 

- L'Endurance Trail : 116km & 4500m d+, les représentants de l'UASG sont Eric V. & Laurent T.

 

- enfin, le Marathon des Causses :

 

o 40km

 

o 1500m de d+

 

o 2 ravitaillements aux 9.5km & 23.8km

 

o 900 partants (dixit le speaker), environ 25% d'abandons.

 

 

Présentation terminée, entrons dans le vif du sujet.

La course

Tout d'abord, cette course constitue ma première expérience sur une telle distance. Je suis bien un peu sportif, mais, il y a encore peu, une baballe était nécessaire pour trouver la motivation à courir. J'ai juste fait un 10km en décembre 2008 (45min) et le trail de Cabornis en mars dernier (le court, 23km & 1500m d+, en 3h52) ; vous en conviendrez, pas de quoi faire tomber la cabane sur le chien. Bref, j'attaque donc ce Marathon des Causses avec un peu plus d'ambition, plus de préparation, mais

sans expérience. L'objectif étant de le finir et de savoir aborder ce genre d'épreuves.

J'ai réussi à motiver mon cousin – Yo - pour le faire avec moi. Il a déjà fait quelques bonnes perfs. En voici deux : le 10km en 36min et le marathon en 3h07. Je lui ai donc proposé que l'on parte ensemble et au 1er ravito, selon notre état, nous aviserions de rester ensemble ou non. Problème, la préparation n'a pas vraiment trouvé de place dans son planning ces derniers temps, il sera donc un peu juste physiquement. J'y reviendrai.

Ca commence avec un départ de Clermont-Ferrand vers 9h du matin, déjà en retard, « la faute à » la clé de bagnole qui s'est perdue quelque part. Résultat : 1h de retard sur l'agenda. Déjà un peu de stress. Il faut environ 2h30 pour descendre jusque Nant, d'après ce que la dame du GPS dit. « Continuez sur 250km » s'affirme-t-elle.

La course part à 13h15… Nous sommes prêts vers 13h00 mais il y a un bon kilomètre à faire pour rejoindre la ligne de départ depuis le point de stationnement de notre Bentley... 13h10, on a couru un peu… on dira que c'est l'échauffement. Mais la ligne de départ est en vue, mais une foule se dresse face à nous. On aurait dû faire le tour par derrière ; on est collés dans la cohue, les spectateurs se massent le long des balustrades et nous avançons difficilement : un point de comparaison ? La ligne 1 à 8h45 le matin. Plus que 2min avant le départ, ça urge là ! … On bouscule un peu, il faut entrer sur le sas de départ par l'arrière… ça je n'l'savais pas… Statut de Novice, quand tu nous tiens. A peine arrivé, la musique de départ retentit : Carmina Burana, ça met un peu de frissons. Personnellement, j'ai vraiment envie d'en découdre. Les feux sont éteints, les chevaux sont lâchés !

Le speaker annonce 900 partants ; en queue de peloton, il nous faut environ une bonne minute avant d'atteindre la ligne. On marche, trottine puis remarche… Je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'il y ait autant de badauds, ça impressionne, tout va très vite alors que paradoxalement, la vitesse de croisière doit être d'à peine 4kmh. Soudain, oh surprise, Gilles C. sur un petit muret m'appelle ; il m'avait dit qu'il

serait sur le parcours, il nous rattrape nous donne quelques conseils d'alimentation, nous dit qu'un de ces potes est légèrement devant, et qu'on en aurait pour environ 6h, si ça se passe bien… je lui rétorque avec une figure de style sans équivoque : « Moins que ça, j'espère !» - L'avenir nous le dira.

La course part donc sous un rythme léger, selon moi… On doit être à 9kmh. Je dis à Yo, que j'ai mis le timer de ma montre à biper toutes les 6minutes afin de me rappeler de boire. Je lui rabâche de ne pas oublier de s'alimenter régulièrement.

Malgré le temps menaçant, pas de pluie, j'ai même relativement chaud. Et commence à suer pas mal.

Au bout de 20minutes je vois une légère descente j'en profite pour remonter un peu le peloton, j'imagine que ça va bouchonner dès les premières difficultés. A la fin de cette descente, je regarde derrière moi et ne voit plus Yo. Je ralentis un peu, me tourne un peu plus, il est 200m derrière. Le temps d'une hésitation, je me dis qu'il a surement été bloqué et qu'il me rattrapera d'ici 5-10min. Je continue sur mon petit rythme.

Première difficulté, ça coince, effectivement. Tout le monde est sage et fait la queue. Je me retourne régulièrement, mais ne vois pas Yo. Comme on queute, j'en profite pour manger un peu ; n'ayant aucune expérience sur la gestion de la nourriture, je le fais à ma sauce. Je croise Laurent T. qui est aussi sur le parcours en haut de la première difficulté. Je le hèle, je me rappelais avoir couru un peu avec lui le midi pendant les entrainements SG ; le félicitant pour sa perf. de la veille je continue mon p'tit bonhomme de ch'min.

L'objectif était d'être au premier ravito autour 1h05 – 1h10 de course… J'arrive sur la borne des 9km, au bout d'1h12, « je suis en retard… déjà » me dis je. Il reste encore 500m avant le 1er arrêt express. Déception pour la collation collective ! Je pensais manger un p'tit peu de banane ou de cake. Point trop n'en faut, ce ravito est somme toute léger, seulement de l'eau ou de la boisson énergétique. J'ai quasi rien bu, je décide de continuer non sans avoir scruté derrière moi, si Yo arrive. Que nenni… Personne.

1'30'' d'arrêt plus tard, je décide donc de repartir. 1h19 de course s'est déjà écoulé.

Une grosse portion de descente s'annonce jusque St-Sulpice. Assez facile sur le début avec un chemin large – une voiture passe largement - et peu pentu, pas de cailloux. Le décor est vraiment magnifique avec sa végétation couleur automne, ses falaises abruptes. La température est idéale pour courir. A cet aisé exercice succède une portion un peu plus technique où la file indienne s'impose. Arrivée au creux pour une nouvelle côte, un peu plus raide que la 1ere. Un groupe d'une bonne 30aine de personnes se forme, je suis au milieu. Le rythme me semble un peu lent, hésite à doubler puis me ravise mais de peur d'user des forces pour pas grand-chose. Ce qui m'étonne ce sont ces gens qui parlent tout en montant, en rigolant. Perso, je suis haletant, le coeur à 160. Je m'interroge sur ma condition physique ou sur le fait qu'eux pourraient aller plus vite. Fis de tout cela, je continue sur leur cadence. Ensuite le groupe se divise, je fais partie du 2ième wagon, une personne nous bouchonne. J'ai vraiment l'impression de ne pas avancer.

Le sommet enfin ! Plus aucune végétation, du vent et des prés avec des vaches typées Aubrac nous regardent passer l'oeil hagard. Bien que fan de ces bêtes à cornes, je ne m'attarde pas et entreprends de rattraper le petit groupe parti dedans. Je n'ai plus vraiment de jambes, on dirait bien que j'ai un coup de mou, ne sachant pas comment me situer faute d'expérience, je décide tout de même de continuer sur ce rythme là, environ 10.5kmh, j'approxime. Je n'ai pas le profil du parcours en tête ; pour moi le ravito n'est plus très loin. Un petit village se profile à l'horizon, l'espérance de s'arrêter 2minutes pour m'étirer me permet d'avancer un peu plus vite… Mais grosse désillusion, seule une ferme le constitue, il faut encore continuer. 200m plus loin, je croise à nouveau Laurent T. qui m'encourage et me félicite… ça fait du bien car je commence à sentir un peu mes mollets, on est à quasi 3h de course. Et le plus dur reste

encore à faire.

Juste après cette rencontre, voilà un autre village avec de l'activité humaine, là j'en suis sûr, c'est le ravito. Je vois une fille devant moi, très applaudie par les nombreux spectateurs situés à cet endroit. Au moment où je la rattrape, j'entends Gilles C. Je rentre dans la petite salle pour faire le plein et pensait à nouveau manger un peu… Là encore : rien… il faudra que je compte sur ce que j'ai dans mon sac. Je fais le plein d'eau tout de même. Gilles prend une photo me demandant de sourire. J'ai un peu de mal, j'avoue. 3h10 de course. Je lui dis que je pense être sur les bases de 5h30 de course, que mes mollets me tirent un peu. A la suite des quelques conseils prodigués par « ch'gourou », un spectateur s'immisce dans la conversation et parle de la descente vers Cantobre. « Il faut attaquer par la pointe du pied » qu'il dit… Je vois la tête de Gilles, n'osant pas le rembarrer. Très drôle pour moi à ce moment de la course. Je repars et fais abstraction de mon mal aux jambes. Mais c'est dur… c'est dur.

Je vois à nouveau au loin la femme que je suivais juste avant l'arrêt aux stands. Elle est accompagnée de gardes du corps, au total nous serons une dizaine jusqu'à Cantobre à se suivre. Cette descente, on ne m'avait pas menti, s'annonce périlleuse. Certains diront : « Sarko, il passe pas là ! » faisant allusion à la technicité de cette descente. Franchement pas facile, d'ailleurs, je manque de m'étaler une bonne dizaine de fois avant d'y parvenir non sans élégance… Hop sur le cul… ! Laurent Bellet – commentateur du tour de France dira : « Chute à l'arrière du peloton, CHUTE ! ». Bon, rien de mal, quelques égratignures, ça pique un peu, c'est tout. Je descendrais un peu plus lentement sur le reste. Cette descente est quand même très longue je trouve, d'une part parce que j'avance pas, d'autre part du fait des cuisses qui me rappellent à l'ordre, et enfin plusieurs gens klaxonnent derrière moi. Arrivé en bas, Gilles m'avait qu'il serait là, je ne vois que Laurent au passage d'un guet.

Je prends 30secondes pour lui parler, lui dit que ça tire un peu. Il me réconforte en me disant qu'il reste un petit 8km… ?! Ah 8km ?? « Ah ben c'est bon, envoie la sauce, Aurel », que je me dis… Je vois au loin le groupe qu'on avait constitué dans la descente. J'entreprends de les rattraper. Une nouvelle fille surgit de nulle part et prend la tête. J'ai un bon rythme. Je rattrape ce petit monde sur la route avant d'entrer en tête sur le chemin. Je creuse un écart et me retrouve seul pendant à peu près 5minutes…

Un mec me rattrape et reste derrière ; on escalade littéralement dans cette portion. Beaucoup de monde, je rattrape deux gars, l'un à l'aspi. de l'autre. Là j'entends crier « Aller Aurélien, Aller ! », ça ! ça booste ! je me dis : « chouette, Gilles est là… ». En fait, le gars devant moi s'appelait aussi Aurélien. Il s'arrête en haut pour tailler la bavette avec – on dira – sa tante. Je dépasse le second et lâche l'autre qui était derrière moi. (Pour la petite histoire, Gilles faisait une p'tite sieste en prévision du 72km du lendemain… c'est bien normal)

Les encouragements qui ne m'étaient pas destinés, je les ai quand même pris pour moi. Je suis seul. Je monte à un bon rythme et double sur la 1ère portion de la dernière difficulté une bonne 10aine de concurrents. Je me prends d'affection pour un dossard jaune et décide de me caler derrière lui. Il me demande si je veux passer, je lui laisse la primeur. On espère que le haut n'est plus très loin… je table sur 5h de course avant de redescendre. On y passera autour des 5h10 de course. Et là… ?! Le coup de massue… je viens de finir l'eau et vois inscrit 6km… ENCORE ??? 6km ????

HUMMM ??!! Laurent m'aurait menti ???

On nous dit que ce n'est plus que de la descente et du plat avec une répartition 50/50. Le jaunard refait ses lacets pour la descente, je pars donc seul et suis pratiquement sûr qu'il me dépassera aisément dans pas longtemps. Effectivement, quelques centaines de mètres plus tard le voilà de nouveau devant et ce jusqu'à l'arrivée. En revanche, celui, qui me suçait la roue en bas de la dernière côte et que j'avais laissé, me rattrape à nouveau… Je lui propose de passer, il ne veut pas. J'avance à mon rythme. J'ai du mal, mais j'avance. On double quelques gens… c'est grisant. Je continue, retrouve des jambes et file à l'anglaise. De nouveau seul, CHOUETTE. Je ne double plus que des coureurs qui marchent, ils sont à l'agonie… c'est grisant. A ce moment je manque de lucidité… je vais tout droit au lieu de tourner. Des trailers que j'ai doublé un peu avant m'appelle au loin et me dise que j'ai fait une erreur. Reste environ 1.5km… ce n'est plus que du plat. Encore une bonne 10aine de coureurs à doubler. Un final avec

beaucoup de monde qui fait du bien ; applaudi et encouragé, je suis à l'agonie… mais termine à blocs !

Voilà… 5h49'26'', 170ème. Je l'ai fait et content d'être arrivé.

Gilles entreprend un dialogue avec moi, à l'arrivée :

- C'est bien !

- Je suis mort, lui dis-je.

- Ce n'est que le début, me répond-il avec un petit sourire & une tape sur l'épaule.

Pour finir, j'ai attendu mon cousin 3h dans le froid. Rapatrié par les pompiers après 6h24 de course au 34km, soit en haut de la dernière difficulté. Vomissements, Hypothermie, Hypoglycémie. La totale. Ils auront été 62 sur les 900 starters à passer entre les mains des soigneurs.

Retour sur Clermont en voiture, vers 2h du mat'… Dur dur. (c'était pas une Bentley… mais une 206…)

Bilan

Positif

- Acquisition d'une 1ère bonne expérience, sans problème psychique ou physique.

- Etre accompagné tout le long, c'est bon pour le moral.

- Je l'ai fait.

- Ca change de l'ambiance merdique d'un match de foot niveau district.

- Résultat certes, pas fou, mais j'en suis content, tout de même.

Négatif

- Faut être à l'heure.

- Faut encore s'entraîner.

- Faut encore acquérir de l'expérience.

- N'emmener mon cousin que s'il s'est préparé convenablement.

 



28/10/2009
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