UASG ATHLETISME

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CR Trail de la vallée des lacs à Gérardmer 19/06/11

Trail de la vallée des lacs à Gérardmer (Vosges) du 19 juin 2011 – 58km et 2700+

http://www.trailvalleedeslacs.com/

Le parcours

 

58 km (plutôt 61km au final d’après le GPS !), et 2700m (plutôt 2400m au final d’après le GPS !) de dénivelé positif à travers des chemins et sentiers tracés dans la montagne vosgienne, pour 99% du parcours en semi auto suffisance, cad 2 ravitaillements, dans la pure éthique du Trail. Le circuit emprunte les hauteurs de Grouvelin, Grosse Pierre, La Bresse, Lac des Corbeaux, Etang de Seichemer, col du Bramont, Lac de Blanchemer, Les Crêtes, Le Hohneck, Les Feignes, Longemer, Grouvelin et retour à La Mauselaine après avoir descendu la piste du Renard.

Le Dénivelé

 

La petite histoire

Prologue – Mais dans quoi je m’embarque ?

Un peu poussé par des extrémistes et après n’avoir fait que quelques semi-marathons, je me retrouve embarqué pour ma 1ere fois dans un trail pour Grands sans trop m’en rendre compte. Je ne percute l’importance de la tâche que quelques jours auparavant en faisant une sortie longue de 2h30 qui me fatigue tout de même un petit peu. C’est à ce moment que je me demande bien comment je vais pouvoir  faire pour produire un effort au moins 3 fois plus important...

Fort de 3 mois de sécheresse dans les Vosges, nous avions prévu d’avoir un peu chaud mais finalement nous avons eu droit à la pluie, la grêle et le vent. Idéal pour une 1ere expérience !

Acte 1 – Jusque là tout va bien !

Debout à 5h30, nous sommes les premiers à prendre le petit-déjeuner au pied du départ. Il pleut des cordes et on commence à se demander dans quelle galère on s’est embarqué. Mais finalement tout s’enchaîne et après avoir rajouté quelques couches à notre tenue pour supporter la pluie et le froid, nous voila prêts à 7h pour le départ au milieu de 350 personnes.

On n’entend pas vraiment le départ mais vu que tout le monde se met à courir, on se dit qu’il ne reste plus qu’à suivre le mouvement. Bien que l’on commence à monter assez sec, la 1ere heure de course se passe plutôt bien. J’essaie de ne pas trop faire monter mon rythme cardiaque pour pouvoir tenir la distance et de bien boire toutes les 10 min (très important !) pour éviter les crampes. Je passe la 1ere difficulté plutôt bien (cf. le petit creux à 17 km sur la courbe du dénivelé) en arrivant sous la pluie qui n’a pas vraiment arrêté depuis le départ, en environ 2h20 au 1er ravitaillement à 21 km. Les jambes sont un peu lourdes mais jusque là tout va bien.

Après avoir pris un petit thé et quelques morceaux de pain d’épice, je repars confiant en ayant fait le plein d’eau, bien précieux qui d’ailleurs continue de tomber du ciel sans donner l’impression de vouloir s’arrêter. On me conseille au passage de ne pas oublier de manger quelques barres céréales ou autres toutes les heures pour conserver des forces, consigne que j’applique avec assiduité.

Au passage des 3h, je me dis que je viens de dépasser ma durée max d’effort déjà réalisée et les quelques enchaînements de montées/descentes commencent à bien me casser les jambes.

Acte 2 - La descente aux enfers…

Près des 4h, je commence à me projeter à l’arrivée et je me dis que je vais réussir à tenir le coup. Mais à 4h20, je suis nettement moins en forme et je commets là ma grosse erreur sur la course : un gars me dit qu’il reste 4 km avant d’arriver au ravitaillement et je décide, dans un moment de perte de lucidité totale, de ne pas prendre à manger dans mon sac, par flemme de le retirer pour fouiller dedans. C’est le début d’une descente aux enfers qui va durer près d’une heure et demie. J’ai l’impression de courir mais je ne sais plus si j’avance vraiment. J’essaie de relancer un minimum dans les faux-plats mais j’ai mal aux jambes et elles ne veulent plus avancer. La pluie s’est arrêtée mais le vent souffle fort sur la crête qui n’en finit pas. A tous les détours, je crois voir le sommet mais il n’est toujours pas là. La dernière montée pour arriver au col est faite de marches mal taillées qui font 1 mètre de haut (en tout cas c’est l’impression que j’ai eu quand je les ai franchies). Le vent me fait tituber, tant est si bien qu’arrivé au sommet une personne de la sécurité me demande s’il ne vaudrait mieux pas qu’ils me ramènent au poste de secours. A demi comateux, je lui réponds qu’il parait que le ravitaillement n’est pas loin et que, vu que ça fait 1h que je l’attends, j’aimerais bien voir à quoi il ressemble. Il me confirme que c’est à 1 km en descente. En fait, pas si sûr car je mets encore plus de 10min en descente avant d’y arriver.

Acte 3 - Du saucisson et ça repart !

Et là à 5h45, c’est la délivrance, j’atteins enfin le  2eme ravitaillement, annoncé à 41 km mais qui est en fait à 45 km. Je n’arrive plus à parler mais je peux enfin manger. Il y a du saucisson, du fromage, du pain d’épice, de la soupe, du sucre. Je n’arrête pas pendant 10 min et un peu avant les 6h, je déclare tout haut: « Bon, il serait maintenant temps de finir cette course dis-donc. Allons-y ! ». On me dit qu’il ne reste plus que 15km, même si je me doute que c’est encore un petit mensonge, ça me redonne du courage car, vu que ça descend pas mal, je me dis que je devrais pouvoir finir en moins de 8h.

Pendant près d’une heure et demie, je suis concentré sur mon rythme, pas trop rapide mais assez soutenu pour tenir les moins de 8h. Je sais qu’il me reste encore une grosse montée à passer et je garde des forces pour l’affronter. J’arrive même à doubler quelques personnes qui ont, a priori elles-aussi un peu mal partout.

Acte 4 - Aïe aïe aïe

Et bam, à 7h30 la machine commence à s’enrayer. J’ai passé le plus dur, il ne reste plus qu’un faux plat descendant et une grosse descente mais je n’arrive plus à relancer. J’ai les jambes tétanisées et je crois que des crampes vont arriver à chaque pas. D’ailleurs, à chaque douleur je bois une gorgée et je me dis: « non, non pas de crampes, pas maintenant… ». Arrive la dernière descente qui est droit dans la pente d’une piste bleue de la station. C’est la 1ere fois que je souffre et peste autant sur une piste de ski (une bleue en plus !). J’ai mal au genou comme pour une tendinite et je descends en boitillant à moitié. Je crie de douleur à chaque pas et je commence même à insulter tout seul les organisateurs de nous faire finir par une telle descente. Il y a pas mal de monde qui nous encourage mais je ne les entends même plus, j’ai qu’une envie : que ça se finisse. Je croise MaJu (ma femme) qui me dit que l’arrivée n’est plus très loin. Je lui réponds que moi j’ai dépassé depuis bien longtemps le bout du rouleau, mais, dans un dernier effort, je double 2/3 personnes dans la dernière petite montée.

7h57, j’arrive enfin et je suis au bord des larmes. Je suis partagé entre le sentiment de « Non, plus jamais ça ! » et «Yes,  j’ai réussi à finir !». Comme par magie, je n’ai plus mal au genou. J’ai les jambes en feu mais je peux encore un peu marcher. Je bois un thé chaud avec mes amis qui sont arrivés depuis plus de 30 min et qui ont l’air plutôt en forme. Je leur explique que ce sont des malades et que c’est un truc de fou. Mais en même temps je suis déjà en train d’analyser ma course pour identifier où est-ce que je pourrais gagner un peu de temps.


 

 

Epilogue - RDV l’année prochaine ?

Au final, j’ai tenu mon objectif qui était de « finir pas tout cassé en moins de 8h ». Le temps n’était pas au beau fixe et je n’ai dès lors pas pu apprécier le paysage somptueux de la région. J’ai entrevu quelques lacs mais je n’ai, à mon sens, pas prêter suffisamment attention à la nature qui m’entourait car la fatigue et la souffrance ont un peu accaparé toute mon énergie sur la moitié du parcours. Mais même si j’ai pas mal souffert, j’ai été conquis par l’esprit Trail et je suis en train de regarder le calendrier des prochaines courses pour en refaire une. Comme dirait mon ami, j’ai acquis quelques points d’XP (expérience) et je compte maintenant les mettre à profit. Next time, je ferai donc plus attention à travailler les montées dans ma préparation et pendant la course, je ferai bien attention à m’alimenter correctement tout du long.

So long les Trailers, suite à la prochaine aventure…



08/07/2011
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