UASG ATHLETISME

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CR Trail des portes du Vexin 01/05/10

Donc comme promis : le CR du trail des portes du Vexin!
 
1. La décision :
Après mon "best-of" au Marathon de Paris... Il fallait que je me relance! Ouais, ouais, j'ai sorti un 3h55 au marathon : 3ème UASG tout de même! ... en commençant de la fin! Un mois avant, j'étais à 1h34m40s au semi de Rambouillet. St Gilles m'avait prédit un 3h30m à Paris. J'avais considéré comme raisonnable un 3h45m. Ben non! 3h55! La vraie loose!
 
Avant même le marathon de Paris, on avait décidé avec mon Philippe (le trésorier qui ne rapporte pas de budget...) de faire une "épreuve d'homme" en milieu d'année, histoire de voir jusqu'où peut aller notre corps (dans le cas de Philippe, on parle d'un corps splendide). On a trouvé des compagnons de jeu, comme Chantou.
Mais pour faire le marathon du Mont Blanc, il faut s'entrainer et donc je cherchais des trails dans le coin histoire de me muscler les quadri(ceps)... Dans le cas de Philippe, on parle de muscler le quadra(génaire)!
 
Et puis, vous savez il y a ce panneau sur l'autoroute quand je retourne en Normandie qui indique "Parc régional du Vexin" qui m'a toujours attiré en face de la Centrale de Porcheville. Donc je décidais de faire le trail des Portes du Vexin!
 
2. L'hésitation :
Mais que choisir? Le 20km ou le 36km? Pour un vrai trailer, la réponse est facile : toujours prendre le plus long ou le plus dur (là, j'aurais pu faire un jeu de mot... mais je me retiens!). Au départ, je choisissais le 20km car je savais qu'après le marathon de Paris, je me reposerai un peu et qu'il serait dur d'enchainer avec ce genre d'épreuve. Mais au détour d'une conversation (toujours sérieuse) avec mon coach Filou, on abordait le sujet :
- Quoi? Tu vas faire le 20km?
- Tu penses que je n'aurai pas encore récupéré du marathon de Paris? Trop dangereux?
- Ah la gonzesse celui-là!
- Beuhhhhh....
- Fais le 36km! Tu progresseras jamais avec ta mentalité de pti joueur!
- Bon ok!
 
Le soir, j'en parle à Sandie :
- Quoi? Tu vas faire le 36km?
- Philippe pense que j'aurai récupéré du marathon de Paris et que c'est pas dangereux!
- Ah l'emmerdeur celui-là!
- Beuhhhhh....
- Fais le 20km! Tu récupéreras jamais avec ta mentalité de trailer!
 
Au final, j'optais pour le 36km!
 
3. La préparation :
 
Je n'ai repris la course à pied après le marathon de Paris que une semaine et demie après. La première sortie a été terrible : mal partout, j'avance pas! Puis j'ai décidé d'aller expérimenter l'UTMB (Ultra Trail Trail des MontChau Buttes) le midi pour blinder un peu mon entrainement. On peut faire du dénivelé avec ce parc!
 
4. La course :
J'arrive bien en avance. La route est déserte pour aller jusqu'Issou : tous les parisiens sont partis en week end. Je vais chercher mon dossard :
 
J'ai décidé de prendre mon camelbak et de rajouter dessus un petit accessoire : un pochette Salomon du fameux concept "construis ton sac". Et comme le dit Gilles : "c'est pas le jour de la course qu'il faut expérimenter de nouvelles choses". En allant au départ, je me rends compte que ça se ballade pas mal ce truc là! J'ai mis dedans l'appareil photo et mon ravitaillement. Je voulais faire un photo reportage pour le blog, un peu à la Eric L.. Je retourne à la voiture et je bazarde cette pochette et je mets l'appareil dans le camelbak (pas dans la poche eau, hein? dans une pochette sur le devant). Je vais prendre quelques photos du départ.
 
 
 
Et puis subitement, je décide de prendre une photo de "bô gosse" à la Eric "crazy bourka".
 
Le départ est donné sur une grande esplanade d'herbe.
 
 
Juste avant le paf de départ, le directeur de course nous briefe. Il y a bien 36km à faire et surtout il y aurait 700m de dénivelé ++. Et non 500m+ comme annoncé sur le site. On n'est vraiment pas nombreux. Je suis un peu inquiet : toujours la peur de finir dernier... Mais Philippe D. m'a rassuré grâce à un gentil mail quelques jours auparavant. Lui-même, en deux participations n'a jamais réussi cette performance de finir dernier. Je commence à me dire "..." lorsque ma pensée est coupée par un gars qui se met à gueuler "Qu'est ce que je fous sur le 36km?". ça me fait doucement rire, je pensais la même chose.
 
Bon allez, c'est le départ. Je n'essaie pas de suivre les dingos et me laisse glisser vers le fond du peloton. On descend l'esplanade d'herbe puis nous remontons vers le château.
Nous passons au milieu du château (ça fait comme un pti hameau) puis nous passons dans une forêt. J'essaie de rester avec un groupe pour ne pas être seule. Mais dans le tas, il y a un gars qui claque ses pieds par terre et ça m'énerve! Donc je regarde le groupe devant moi... Il y en a un avec un strapping à la cuisse. Là mon instinct de looser revient! Tel un chacal fondant sur sa proie déjà blessée, je décide de rentrer sur ce groupe. Tiens en fait ce sont des kikourou.
 
Je continue donc avec ce groupe jusqu'à la sortie de la forêt. Là, on rentre dans des chemins encaissés entre les champs. Jean Luc m'avait prévenu qu'il y aurait beaucoup de passage dans les champs et notamment des champs de Colza. Je me dis que ce pourrait être une jolie photo, donc je retourne mon camelbak, j'attrape l'appareil photo. Puis je décide de m'arrêter et de prendre la photo sinon ce sera tout flou. Je repars en courant et fais une petite vidéo.
 
 
Je suis obligé de sprinter pour rattraper mon groupe. Je me rends compte que c'est vraiment le genre d'effort inutile et totalement inefficace. On s'arrête, on sprinte. Je sens que je vais le payer à la fin. On revient dans un bois, puis 200m dans un lotissement et on retourne dans les champs. Là je vois le panneau des 5km! déjà! ça passe vite. Nous sommes sur un plateau et nous dominons la vallée jusqu'à la Seine. La vue est splendide, on voit au loin la centrale de Porcheville. Ce sont des chemins de terre et de pierres, pas trop creusés par les roues de tracteurs.
Je croise un trailer habillé tout en noir avec un haut d'hiver et un collant long... Je m'interroge si j'ai regardé le même site de météo car moi je suis en débardeur UASG et en cuissard court. J'ai déjà chaud, je me demande comment lui est! En le doublant, je vois qu'il ruisselle... On arrive au premier ravito, on doit être au 6ème ou au 7ème et là la surprise!
 
Tout le monde s'arrête au ravito. Mais quand je dis "tout le monde s'arrête", c'est que personne ne grille le ravito et quand on s'y arrête, on arrête de courir et on boit son verre d'eau tranquille. Et surtout, avant de repartir, on jette son gobelet dans la poubelle! J'ai retrouvé un seul gobelet en partant, il était en plein milieu du chemin bien en évidence pour que quelqu'un le ramasse avec un fond 'eau pour pas qu'il s'envole.
Quelle différence avec les autres courses sur route. Je me rappelle des 20 bornes d'Andrésy. La ravito était au bord de la Seine, un jour de tempête. Tous les gobelets ont fini dans la Seine... Un peu honteux tout de même.
 
Donc moi, je fais comme tout le monde et je bois mon verre d'eau. On repart. Je suis toujours avec mon petit groupe. On avance à un rythme qui me convient. J'ai décidé vraiment de partir pépère. Je me régale vraiment avec cette course. Après une préparation marathon avec beaucoup de courses sur route, j'ai vraiment l'impression de changer de sport. Il y a tout de même beaucoup de passage entre les champs, mais on se retrouve rapidement sous un bosquet, sur de l'herbe. Donc je ne me lasse pas. J'arrive au 10km : 57 minutes. C'est pas mal pour un départ prudent. Mais je me méfie car toutes les bosses sont vraiment roulantes et donc je les passe en courant, ce qui use tout de même. A partir du 10ème la course va se durcir. On va passer de plus en plus souvent dans des bois avec des montées plus coriaces.
 
Effectivement, je vais faire les 10km suivants en 1h01. Je rattrape pas mal de monde et je me laisse aller. J'oublie mes préceptes : partir doucement... pour finir encore plus doucement! Mais non, ça c'est la devise de la loose! Partir doucement et accélérer à la fin. Je me laisse aller dans les descentes et me rend compte que les préceptes du Dr Henri sont véridiques : une course se gagne dans les descentes. Je rattrape d'autres trailers dans les descentes. Surtout se laisser aller permet de ne pas se crisper et de ne pas faire trop travailler les abdos et le dos. On ressort de la forêt et on s'enquille un passage entre champs en plein soleil ! Je regarde l'heure. Il est déjà 11h30, pas étonnant que je transpire comme un bœuf. Nous arrivons au 20ème km. Il y a un ravito. Ce doit être le 3ème ou 4ème. Oh il y a du coca! Vu que j'adore le coca et que coach Filou m'a dit que c'était bon en trail, je décide d'en prendre un verre et je repars.
 
Je fais 500 mètres et là je sens un truc qui remonte! Et je peux vous dire que ce n'était pas "la ptite bête qui monte, qui monte, qui monte...!". Je lâche un gros rot! Prévisible avec le coca! Je comprends pourquoi Gilles retire les bulles du coca!
 
Je me sens vraiment content d'être là. Je ne souffre pas encore trop, je sens que mon corps commence à fatiguer mais j'avance encore bien. J'entends bzz zzzz.... Une mouche, une guêpe, un frelon? Et là je vois que la haie qu'on longe, il y a un golf! C'était une voiture électrique de golfeur... Je dis au gars que je viens de rattraper que l'on ne fait vraiment pas le même sport. On redescend et aborde une côte en forêt. Là je sens que ça devient dur. Je sors de la forêt et j'entends un cri... Une traileuse agressée? Et là en tournant je découvre un champs avec des chevaux qui nous regardent passer. C'était un cheval qui avait henni. Dans ces moments là, on se dit que l'on fait du trail pour ces moments là!
 
Et là je commence à avoir des difficultés. Je me rappelle que j'ai commencé à être dans le dur à partir du 25ème km. Justement, au 25ème kilo, je me fais doubler par un gars que j'avais du doubler au 15ème et avec qui j'avais parlé :
Lui : "ça va?"
Moi (bombant le torse) : "Ouais mais ça devient dur (là jsui en train de mitonner car va faire un bout de temps que je me demande comment je vais finir)"
Lui : "Moi aussi j'ai les jambes durs..."
 
et il part! Mais je le reverrai! Parce que je suis comme ça, j'ai une âme de vainqueur! Je ne me laisse pas abattre! Et je mets tout en œuvre pour le revoir! Je vais le revoir en effet... Comment?... Ouais bon c'était après l'arrivée... Mais mon but a été atteint, non?
 
On est alors dans des champs. On repasse dans la forêt. On s'approche doucement du 30ème kilo. Et là, il m'arrive un truc qui ne m'était jamais arrivé : je me sens mieux! Là, je repense à ce qu'Eric L. (ou crazy burka...) nous a dit une fois : "dans les trails, tu as toujours des moments de détresse (ça je connais!) et des moments d'euphorie (m'est jamais arrivé ça!)." Et bien, je me dis qu'il ne faut pas j'accélère trop fort. Mais je hausse un tout petit peu le rythme car il y a Jésus devant moi et j'aimerais bien le gratter. Et là, ya le moment de détresse qui arrive : je commence à sentir des crampes dans la cuisse droite! Le moment d'euphorie aura duré 500m... Je lève donc le pied et m'enfile un cacheton anti crampe. On retourne à nouveau dans la forêt et on arrive au ravito du 30ème kilo. Il ya une petite côte à monter avant d'y arriver. Je marche et m'aide des bras comme les marcheurs... J'ai l'air vraiment con, mais ça aide!
 
Le temps se couvre... mais je n'y fais pas attention. Je m'arrête au ravito et bois un verre d'eau. Le bénévole dit à voix haute en me regardant "ah on voit que ça commence à devenir raide!"... ça fait toujours plaisir! Je repars : un chemin dans la forêt, assez technique avec des flaques, des ornières, des trous, des branches. Je sens que mon corps est en train de me lâcher. Et j'entends une bête qui se rapproche derrière moi! Elle doit être énorme... Elle a le pas très lourd. C'est le mec du départ qui me saoulait à courir en claquant des pieds. Salut Zavatta!
 
Il me double, je ne m'accroche pas! Pas la peine. Je suis obligé de marcher dans cette descente en faux plat tellement je suis mort. On revient dans les champs, c'est toujours en faux plat descendant et le soleil revient, j'essaie de continuer à boire avec mon camelbak. J'espère qu'il y aura bientôt un ravito... pas pour me ravitailler mais pour m'arrêter de courir! Oh un ravito : deux pti jeun'z qui le tiennent, je leu demande du coca. Je leur demande combien il reste : "4km et 3 bosses comme celle qui est là!". "Humpf.... Merci!".
 
Je repars et voit derrière moi deux gugusses qui reviennent. Le premier me rattrape dans la première des bosses. Impossible de m'accrocher! Pendant un moment, j'ai l'impression que le lascar plafonne : je m'imagine étant Filippo Pozzato derrière Tom Boonen lors de Paris Roubaix de l'an dernier. Je me dis qu'une belle paire de manivelle est en train de s'enclencher... sauf que j'avais du oublier la fin d" l'histoire : c'est Tom Boonen qui a gagné et pas Pozzato! Le mec s'envole donc! Mais le deuxième ne m'aura pas, je ne le vois même plus. On revient là où j'avais pris ma photo et fais ma vidéo au tout départ dans le champ.
 
 
 Mais nous sommes dans l'autre sens. On repasse dans le lotissement : des gens ont marqué sur le sol "dernier effort avant l'apéro!". On retourne dans les champs en descente pour foncer vers Issou. Un bénévole m'indique qu'il reste un kilo. Je veux accélérer : je peux pas! On repasse dans le pettit hameau du chateau. On se retrouve sur l'herbe. Je vois l'arrivée et là faut faire un tour! C'est la galère! Surtout, j'entends le speaker "... ah ben si, il en reste encore!". Qu'il est long ce tour...
J'arrive dans la ligne droite sur l'herbe, j'accélère... enfin façon de parler...
 
ça y est fini! 3h48!
 
Je récupère mon t-shirt et ma ... binouzsport!
 
 
 
Là encore le succès du club de la looze et de son principal sponsor : Binouzsport! Maintenant, tout le monde copie notre club en offrant des biouzsport! Je regarde la binouzsport...
 
 
Bof, c'est une imitation! Elle est fabriquée dans le coin! Binouzsport du Vexin...
 
Je décide de rentrer à la maison après m'être bien restauré (très bien le buffet!) car la course est partie à 9h30 et il est maintenant 13h20!
 
Faut que je retrouve Sandie à la maison...
 
4. L'annonce :
 
Pour ceux qui auront eu le courage de me lire jusque là, ils vont se poser une question : mais pourquoi Sandie reste à la maison? Effectivement, d'habitude, elle m'accompagne toujours sur les courses. Quelques uns d'entre vous nous avaient déjà posé la question, notamment lors d'un week end SM à Rambouillet. Et Sandie, donc, reste à la maison à cause de Gilles! Oui, oui encore lui! A force de nous repétér de ne pas se couvrir lors des SM ou des doubles p.......tions. Euh.. SM... signifie bien sûr semi marathon... Je vous dis ça car je me suis déjà fait tirer les oreilles la dernière fois avec ma doubles p.......tion. Donc pas de mauvaise compréhension!
 
Donc... Oui... Gilles qui nous dit de ne pas trop nous couvrir! Et bien paf! Manquait plus que ça : elle est tombée enceinte! Aussitôt, elle a été décoré de l'ordre du démérite de la looze car elle loupe :
- le semi de Rambouillet
- le marathon de Paris (pour l'anecdote de la looze : j'avais retiré le dossard de Sandie au marathon de Paris pour récupérer le t-shirt... cette année yen avait pas! Mais surtout, j'ai du courir avec la puce de sandie pour la rendre à l'arrivée. Eric L. (crazy bourka) voulait avoir une photo de nous deux à l'arrivée car il avait vu que nous avions le même temps!)
- le marathon du Mont Blanc
 
Un triplé jusque là irréalisé dans la looze!
 
5. Le bilan :
+ Le parcours est joli (mais moins qu'au trail des cerfs)
+ Les bénévoles sont supers : tous à vous encourager
+ L'arrivée est chouette : bon buffet, t-shirt cool et la binouzsport (même si c'est une imitation)
 
- Mes jambes
- Sandie qui tombe enceinte
 


18/05/2010
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