UASG ATHLETISME

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L'Origole 2008

Bonsoir,

Un super compte rendu d'un trail que vient de faire Laurent, l'un de nos coureurs au long cours. Je n'ai pas encore lu son compte rendu mais le garde précieusement pour le lire dans le métro. J'espère qu'il vous donnera envie de vous mettre au trail ou tout au moins d'essayer l'un des trails verts de l'Essonne.
Gilles.

PS : pour avoir le résumé sous format Word, cliquer

sur la tête de Laurent (ne cliquez pas trop fort... ça fait mal) 

 

J'avais envie d'une belle épreuve pour terminer l'année...

 

Après un été marqué par deux ultra-trail difficiles : le gran trail Valdigne mi-juillet, terminé malgré des quadriceps explosés dans les longues descentes; et l'UTMB fin août avec un abandon à Champex ; le mois de septembre fut surtout consacré à une bonne coupure et une reprise très douce et progressive.

 

Puis fin octobre le marathon de Lausanne m'a rassuré sur mon état de forme, malgré une préparation light, avec un chrono de 3:01:33 alors que je m'imaginais plutôt dans les 3:10, et surtout de bonnes sensations dans le 2e semi avec une belle remontée et un négative split d'une bonne minute.

 

Donc en novembre j'ai eu envie de confirmer ça, et après avoir envisagé la SaintéLyon je me suis décidé tardivement pour l'Origole, ultra-trail nocturne avec l'avantage de la proximité et d'un coté plus convivial, avec environ 300 participants à comparer aux 8000 de la SaintéLyon !

 

Je n'ai fait aucune préparation spécifique pour cela, mes deux sorties les plus longues des 6 semaines depuis Lausanne sont deux retours nocturnes depuis Paris en 1h30 environ pour 18,5 et 17,5 km ; mais je n'en fais pas un objectif et ne me mets pas la pression, le but est de me faire plaisir.

 

 

L'Origole, 4e édition, départ à minuit le samedi 6 décembre 2008.

Ultra-trail nocturne hivernal, en semi auto-suffisance, sur une distance de 75 km avec environ +1900m de dénivelé, temps limite 12h.

 

Immersion complète dans le massif forestier de Rambouillet, sur le principe du trail tout terrain. Le parcours est basé sur la fleur du logo du Téléthon et comprend trois boucles nature qui partent et reviennent en un point central situé place de la Mairie au Perray en Yvelines. À partir des chemins qui partent du village, chaque boucle fait le tour des étangs de la Communauté de Communes des Étangs au travers la forêt de Rambouillet, des Vindrins et des Vaux de Cernay. Le nom de l'Origole vient du réseau de rigoles voulues par Louis XIV pour alimenter en eau les bassins du Château de Versailles et construites par le Maréchal Vauban.

 

Pour cette 4e édition :

  • Boucle des Mesnuls, 28,250 km pour 670m de dénivelé positif, barrière horaire 4h30
  • Boucle des Vindrins/Artoire, 24,250 km pour 950m de dénivelé positif, barrière horaire 8h30
  • Boucle  du Coupe Gorge, 22,5 km pour 280m de dénivelé positif, barrière horaire 12h

 

Très technique et exigeant, le tracé est particulièrement sportif, avec près de 95 % de sentiers pour la plupart très gras, de nombreuses traversées de rigoles et des tronçons à fort dénivelé. 35% de finishers en 2007, 43% en moyenne sur les 3 premières éditions.

 

Outre le "Grand Trail" de 75 km, il y a aussi le "Trail" sur la première boucle de 28 km.

 

 

Avant la course

Il a plu quasi toute la semaine, j'ai très peur de l'état des chemins, ça va être un bain de boue. Mais heureusement la météo s'améliore et il ne devrait plus pleuvoir, comme ça a été le cas en 2007.

 

Je suis sur place vers 21h30, afin de prendre l'ambiance et me préparer sans stress. Accueil très sympa dans un grand gymnase par un des organisateurs, contrôle du sac et retrait du dossard très rapide. Des panneaux présentent les cartes des trois boucles du parcours. Il n'y a pas encore grand monde, les participants arrivent progressivement, un bon nombre d'UFOs et de Kikoureurs. Des bénévoles rentrent d'une dernière vérification du balisage, comme prévu ils sont pleins de boue...

 

Je m'habille : chaussures Asics Trabucco, mini-guêtres, collant corsaire, tee-shirt technique manches longues, veste légère coupe-vent, gants en laine fine plus des mitaines cycliste en protection, buff sur la tête, lampe frontale, seconde frontale Tikka+ à la taille. Sur le dos : sac Wasp 7 litres, poche à eau avec un mélange à base de Caloreen et fructose, un mini bidon de sirop de sucre, un peu de ravitaillement, deux jeux de piles de rechange, une veste coupe-vent sans manches au cas où j'aie froid. L'organisation autorise qu'à chaque boucle on puisse accéder à son sac laissé dans le gymnase, je laisse donc à portée de main de quoi me changer, des bâtons pour la 2e boucle, des piles et du ravitaillement.

 

À un moment je m'approche du groupe UFO, et juste à coté de moi je vois un filet de fumée qui s'échappe de la bretelle du sac de l'un d'eux. Il s'agit de sa frontale dont le fil d'alimentation est en court circuit et en train de fondre. Il s'en débarrasse avant de prendre feu lui-même… mais du coup il est un peu mal pour l'Origole, qu'on ne peut pas vraiment envisager dans le noir ! Heureusement la communauté UFO est solidaire et quelqu'un lui prête sa lampe de secours.

 

À 23h30, l'organisateur fait un brieffing: il annonce environ 300 participants dont 190 sur le Grand Trail, une première boucle très boueuse, mais « de l'eau pas plus haut que les chevilles », une deuxième boucle « sèche » mais avec quasi 1000 de D+ sur une partie du parcours du Trail de la Vallée de Chevreuse (qui a lieu début avril mais de jour !), et une troisième boucle plus courte et moins de dénivelé mais beaucoup de passages hors sentiers en sous-bois et le reste dans des chemins gorgés d'eau. Il nous montre les différents types de balises, en particulier de la rubalise de chantier rouge et blanche complétée par un rectangle très réfléchissant aux lumières des frontales, et déclare que 3000 de ces balises ont été déposées, soit une tous les 30 mètres !

 

 

Départ et première boucle, humide…

Il fait froid en sortant du gymnase... La lune est dans son premier quartier, elle est bas sur l'horizon et malheureusement on ne va pas en profiter longtemps. Les étoiles sont bien visibles, mais je ne prévois pas de m'arrêter pour les contempler !

 

Le départ est donné devant la mairie à minuit pile. Le début est sur bitume, un VTT ouvre la route jusqu'à ce qu'on rentre dans la forêt, et nous souhaite bon courage. Le balisage est effectivement très visible. Les quelques premiers km sont relativement à plat. On passe le long des étangs de Hollande. Mais assez vite on est à pied d'œuvre pour enchaîner des montées et descente entre les arbres, avec déjà quelques fossés, ou rigoles.

 

J'ai prévu d'y aller prudemment, ce que je fais en restant dans le peloton sans chercher à accélérer. On profite de passages où les flaques d'eau des chemins herbeux atteignent le haut des chaussures. Tant pis, il faut passer et accepter les pieds mouillés.

 

Au bout d'environ 55 minutes, alors que la course est bien lancée et qu'on enchaîne les montées et descentes dans des sentiers dans les bois, je vois des gars qui remontent vers moi, on ne voit plus de balisage. Jusqu'ici je me suis contenté de suivre les coureurs, en m'assurant de voir des rubalises périodiquement mais sans plus. On tourne en rond, on remonte et redescend, pendant ce temps la dizaine de coureurs grossit des ceux qui nous rejoignent, et je me dis qu'il vaut mieux « marcher dans la bonne direction que courir dans la mauvaise », comme le dit le proverbe… Puis quelqu'un dit « c'est par là » et c'est reparti, après deux ou trois minutes de « jardinage » comme on dit dans le milieu.

 

Encore des flaques, histoire de garder les pieds trempés ; j'en perd presque une chaussure, aspirée par la boue. Encore des côtes et descentes, un poste de contrôle pour noter les numéros de dossard. Puis on passe au dessus d'un fil de fer pour entrer dans le domaine du château des Mesnuls, grande descente, passage dans la grande allée et devant le château. C'est beau mais je ne m'attarde pas…

 

Il y a ensuite encore des passages sur chemins de forêts très boueux et peu roulants : non seulement on a les pieds trempés mais on ne peut pas vraiment courir ! Cette première boucle est comme prévu très humide. Et en plus il y a de la brume, je dois enlever mes lunettes à cause de la buée qui s'y dépose.

 

Puis sortie de forêt pour traverser des champs. Je laisse partir deux gars que je suivais, pour une pause technique, signe que je m'hydrate bien… Et j'aperçois les lumières rouges d'une grande antenne que j'avais repérée, confirmation que je me rapproche du Perreux. Arrivée en ville, chouette du bitume où je peux courir un bon 12 km/h, j'en profite pour rattraper un gars qui regarde mon dossard, eh oui, il a un numéro commençant par 7 et moi par 11, il termine sa course alors qu'il me reste deux boucles.

 

Je pousse la porte du gymnase et me fais enregistrer : 3:13:51. Et de suite j'accepte une soupe. Hum, c'est bon et c'est chaud, et il fait meilleur que dehors ! Je vois la féminine avec qui j'ai fait du yoyo pendant cette première partie, elle (Lorène Vandeville) sera la 1e femme du « petit trail » en 3:12:12. Je reprends une 2e soupe, puis une 3e . Je me dirige ensuite vers mon sac, j'ai décidé de ne pas me changer, même pas mes chaussettes trempées, je n'ai pas non plus besoin de nouvelles piles, mais je reprend un sachet de mon mélange énergétique, et vais à la table de ravitaillement pour faire le plein de ma poche à eau avec l'aide d'une bénévole. Enfin je cherche quoi manger, et me décide pour quelques tranches de jambon.

 

Je regarde ma montre, ça fait 10 minutes que je suis là, il est plus que temps de lever l'ancre. Je me dirige donc vers la sortie, où une bénévole fait une marque noire sur mon dossard et m'indique le chemin à suivre pour partir.

 

Deuxième boucle, des côtes…

En sortant je suis saisi par le froid. Normal, je me suis reposé au chaud, il faut relancer la machine. Je me dis qu'il faut attendre de m'être échauffé avant de décider s'il est nécessaire de mettre une couche de plus. Je déclenche mon chrono après être parti, il indique 11'24, j'estime que mon arrêt aura duré un peu moins de 11 minutes. Je suis parti en marchant les premiers mètres, mais j'atteins vite le carrefour mentionné, où d'autres bénévoles m'indiquent qu'il faut passer sur un pont. Contrairement à la 1e boucle, je suis presque seul. Une lumière devant moi quand même, puis un autre me dépasse. À 3 nous passons des zones herbeuses en sortie du Perray, et devons bientôt grimper la première des nombreuses côtes annoncées de cette 2e boucle.

 

Nous sommes ensuite en forêt, je suis un gars qui a des bâtons, et je prends conscience que je n'ai finalement même pas envisagé de prendre les miens, que j'avais pourtant amenés. Nous passons un grand fossé, et il me faut m'aider des mains pour m'accrocher aux branches pour en sortir de l'autre coté. La brume s'est transformée en fines gouttelettes, denses, qui réduisent la visibilité en réfléchissant la lumière des frontales. La solution est de tenir la frontale à la main, le plus bas possible, comme un antibrouillard pour une voiture. Le problème est qu'avec le relief qu'il faut passer, les mains sont nécessaires pour se tenir aux branches… J'opte alors pour mon éclairage de secours, et n'utilise plus que la Tikka+ à ma taille. La lumière ballote un peu mais ça va. D'autant que je suis le gars aux bâtons, qui doit être un UFO car il me semble qu'il en a l'écusson sur son sac. Non seulement je profite de son éclairage, mais le suivre m'évite d'avoir à faire trop attention au balisage nettement moins visible avec la brume et la frontale n'éclairant que devant mes pieds vers le bas, et cela me force à maintenir un bon rythme alors que je ressens la tentation d'y aller plus tranquille. J'en profite donc, sans trop de complexe car lui il a des bâtons… Plus loin nous rejoignons d'autres UFO, dont une femme (Katel Corne) et j'entends qu'il s'appelle Jérôme (Jérôme Leseurre).

 

Lors du briefing de fin de course, l'organisateur annoncera qu'il a envisagé d'interrompre la course quand le brouillard s'est transformé en gouttelettes, provoquant une visibilité quasi nulle qui empêchait de voir les balises réfléchissantes. Ceci de crainte d'avoir à rechercher les concurrents égaillés dans la forêt… Heureusement, ça s'est amélioré suffisamment rapidement.

 

Nous traversons une route et arrivons sur un poste de contrôle, où des bénévoles notent les numéros de dossards. Je crois reconnaître les Vaux de Cernay, puis en ai la confirmation dans la côte suivante que je reconnais -malgré la nuit- pour y être passé en ballade à la Toussaint. Quand je pense que je l'avais faite deux fois pour le fun ! En haut on passe entre des rochers (­il n'y en a pas qu'à Fontainebleau) mais entre la nuit, le brouillard et le manque de temps je ne profite pas du paysage sur l'abbaye…

 

Je suis seul quasiment sur tout le retour. Le brouillard est moins gênant et surtout les gouttes d'humidité ont disparu, et je peux revenir à l'éclairage de ma frontale principale, la 2e lampe à la taille est très utile en complément pour les descentes. Car là je me rends vraiment compte de ce que veut dire exploiter les possibilités du terrain. On monte, avant d'arriver au sommet de la pente on prend un petit sentier sur la gauche qui redescend bien raide au niveau du départ, puis on reprend à droite pour remonter, et ainsi de suite. Le terrain est varié : terre, sable, racines, branches, ronces, pierres, et parfois boue avec quelques passages qui permettent aux pieds de rester mouillés. Ca se passe au mental, je me dis qu'il faut en passer par là. Par contre il ne faut plus parler de course, les montées se font en marche rapide, il n'y a que peu d'occasions de relancer sur du plat, c'est toujours à slalomer entre des arbres. Par contre les descentes sont sympas, comme ce n'est finalement pas long comme en montagne les quadriceps n'ont pas le temps de souffrir. Cependant au bout de la ne montée je commence à trouver que j'ai un peu du mal, et en repensant aux bâtons je m'en trouve un en bois mort, puis un 2e, et m'improvise ainsi une aide pour pousser.

 

Pendant toute cette partie forestière où j'étais seul j'ai vraiment apprécié le balisage. Très réfléchissant à la lumière, avec toujours au moins une balise d'avance dans mon champ visuel, je n'ai quasiment pas eu à m'interroger sur le chemin à prendre. Bravo aux organisateurs et baliseurs.

 

Enfin, la trace se transforme en chemin. Sur ma droite une voiture arrêtée fait deux appels de phares. À cet endroit et à cette heure ça ne doit pas être une coïncidence, et je reviens en arrière sur 50 mètres pour prendre dans ce parking forestier, je vois au passage la balise que j'ai ratée. Le gars me donne quelques indications pour continuer.

 

Je passe Auffargis. C'est par là que je passe sur des planches glissantes, qui nous avaient été signalées lors du briefing d'avant course. C'est donc que je suis sur le bon chemin.

 

Toujours seul, je passe en bordure de l'étang du Perray, puis c'est une route le long de la voie ferrée. Je vois un coureur devant, et me sentant bien sur ce sol dur et plat où je peux dérouler, j'allonge pour le rattraper. Du coup je ne fais plus attention aux balises, et nous nous retrouvons à deux à nous demander par où aller. Il avait l'air un peu bizarre de loin, en fait il a un grand drapeau breton sur les épaules qui lui descend jusqu'aux mollets (Sylvain Ethore). Comme il me dit qu'il faut passer de l'autre coté des rails, je me souviens (encore) de ma rando où nous étions passés par le souterrain de la gare que je viens de dépasser. Nous rebroussons donc chemin et retrouvons effectivement la rubalise. À partir de là c'est presque fini, quelques centaines de mètres de bitume et je pousse pour la deuxième fois la porte du gymnase.

 

Je me fais enregistrer : 7:18:10, soit 4:04:19 pour cette deuxième boucle.

 

Je reconduis à peu près mon protocole du premier arrêt. D'abord une soupe. Je ne repasse même pas à mon sac : je ne me change toujours pas, mes piles ne montrent pas de signe de faiblesse et j'ai gardé le reste de mon mélange énergétique. Je vais directement à la table de ravitaillement pour faire le plein de ma poche à eau avec l'aide de la même bénévole. Je demande du jambon car je ne me sens pas capable d'avaler les sandwichs qui me sont gentiment proposés, je bois de l'eau gazeuse, et grappille je ne sais plus quoi.

 

Coté alimentation, j'ai ressenti une gêne digestive en début de course. Il faut dire que je n'ai pas lésiné sur les glucides lents ces 2 derniers jours. Mais celle-ci a heureusement rapidement disparu. J'ai bu à peu près la moitié de ma poche sur chaque boucle, bu un mini bidon de sirop et mangé une mini barre d'amandes sur la 1e, et un gel sur la 2e. Ce n'est pas beaucoup.

 

Je me rends compte que je ressens le besoin de me reposer mais que le temps passe. Je consulte ma montre : 14 minutes, il faut encore s'arracher. Devant la porte de sortie, la même bénévole que la 1e fois fait une 2e marque sur mon dossard, verte cette fois, et me dit qu'il faut prendre tout droit après le carrefour.

 

 

Troisième boucle, ç'est dur…

C'est reparti. Le froid me saisit, il me semble que c'est encore pire que la première fois, c'est probablement l'approche du petit jour. Je commence en marchant d'un bon pas. Au carrefour je continue tout droit, comme on me l'a indiqué. Je ne suis pas seul, je me fais rattraper par une féminine qui me dit ne pas avoir envie de rester seule (Martine Templier, qui arrivera première) puis un autre coureur. Au bout de quelques minutes, nous voyons des gars revenir vers nous, ils disent avoir couru assez loin sur cette route sans avoir vu aucune balise. Ça ne peut pas être par là, nous rebroussons donc chemin jusqu'au carrefour. Des bénévoles sont maintenant là qui nous indiquent un chemin entre la route de la 1e boucle et l'autre que nous venons de suivre par erreur. C'était « presque » tout droit, mais pas tout à fait ! Je regarde mon chrono : un peu plus de 9 minutes perdues. Bon, c'est pas grave, et il y en a qui viennent d'en perdre plus que moi !

 

Nous sommes alors tout un groupe, peut-être une dizaine. La lumière du jour apparaît peu à peu. Je me cale dans la foulée du meneur et nous courons sur l'herbe le long d'un profond fossé plein d'eau. Lorsque nous arrivons au bout quelques minutes plus loin, nous descendons en contrebas dans les arbres et réalisons qu'il n'y a aucune balise, et que ça fait une fois de plus un bon moment que nous n'en avons pas vu. Il faut se résoudre à revenir en arrière encore une fois. On retrouve effectivement l'embranchement loupé, et on s'enfonce dans la forêt. Le temps perdu sur ces deux erreurs de parcours doit faire plus d'une vingtaine de minutes, mais ça fait partie de la course, je n'avais qu'à être plus vigilant, peut-être est-ce un signe de baisse de lucidité liée à la fatigue.

 

Nous sommes maintenant en forêt. Le jour est quasiment levé et je n'utilise plus ma frontale, du coup les balises se voient moins et il faut être plus attentif, mais en contrepartie le parcours est plus visible. Le ciel est gris de la brume qui se transforme en nuages bas, et la gelée blanche confirme qu'il ne fait pas chaud.

 

Je suis dans un groupe de quelques coureurs, qui s'étire, se double et se reforme. Je revois le drapeau breton, bien boueux, que nous dépassons plus loin. Les sous-bois sont plutôt secs, ça monte et descend mais rien à voir avec la boucle précédente. Tantôt dans des sentiers étroits, tantôt des chemins plus larges, parfois hors sentier dans le sous-bois. Par contre je commence à ressentir une lassitude croissante, qui me pousse progressivement à adopter un rythme alterné en marche et course. C'est dommage car sur le papier cette 3e boucle est la plus roulante. Il faut dire que je ne bois ni ne mange plus depuis le début de cette boucle, et je prendrai plus rien jusqu'à la fin, je n'arrive pas à m'y résoudre même si je sais que c'est une erreur. Je reprends quand même d'autres coureurs, visiblement pas mieux que moi, sauf un avec qui nous nous retrouvons à faire des relais, tantôt je fais l'effort de le suivre, tantôt c'est moi qui suis devant et j'entends derrière qu'il me recolle pour rester au contact. Je me dis alors que nous allons peut-être aller comme ça jusqu'au bout.

 

Nous passons par différents types de végétation forestière, au bord d'étangs, et je profite vraiment du paysage forestier. Par contre on repasse par quelques chemins qui ont conservé les traces des pluies de la semaine, et je retrouve les joies des pieds trempés et de la boue collante qui empêche de courir.

 

Plus loin, alors que nous nous trouvons à quelques coureurs à rechercher les balises, deux UFOs nous rattrapent. Je crois reconnaître à ses cheveux celui à la lampe qui partait en fumée (Gaël Obein avec Stéphane Marchand), il prend directement sur la droite, et pari ou yeux perçants, c'est lui qui a bon. Je coupe en sous-bois mais lorsque je rattrape le sentier les deux sont bien devant, et mon compagnon de relais leur a emboîté le pas. Je n'ai alors pas la niaque pour m'accrocher et me laisse distancer. Je me retrouve seul, et un peu plus loin dans un passage en bord de champ dans de la terre grasse je m'auto-justifie : comment peut-on courir sur un terrain pareil ! Puis à un carrefour l'organisateur de la course en personne est là, et déclare que l'arrivée est à 2 km. Alors je remet ça, d'autant que le sol devient plus facile en s'approchant du Perray, réussis à doubler quelqu'un, et finis à fond (!) entre 10 et 11 km/h.

 

 

Arrivée

Je pousse la porte du gymnase pour la troisième fois. Ça y est, j'ai fini ce trail, dont la réputation ne me parait pas usurpée. Je me fais enregistrer : 10:36:52, et demande mon classement, on m'annonce une 26e place. Je suis agréablement surpris car je n'ai pas eu le sentiment de remonter le peloton que j'avais laissé devant moi au départ. C'est probablement l'effet du mélange des deux courses sur la 1e boucle. Je découvrirai sur la feuille de résultats qu'à la fin de la première boucle j'étais 21du Grand Trail et 38e des deux courses confondues, et 18e à la fin de la seconde ; ce qui confirme que j'ai un peu faibli sur la 3e.

 

Chaque arrivant est applaudi par des bénévoles et coureurs déjà douchés et changés. Je retrouve mon compagnon de relais (Hervé Vallemont) avec qui j'ai fait quasi toute la 3e boucle sauf la fin où je n'ai pas suivi car je n'avais plus l'envie de tout donner. Il me raconte qu'il s'est trompé de porte en arrivant au gymnase et a tambouriné jusqu'à ce qu'on lui ouvre ! Il arrive 1er V2. Ça veut dire que je suis probablement le 2e, ce que me confirme le tableau d'affichage.

 

Maintenant je peux prendre mon temps… et profiter du ravitaillement puis de la douche.

 

Il y a eu 98 arrivants sur les trois boucles, sur un total de 190 partants (?) soit plus de 50% de finishers ; un bon cru. Le premier est arrivé en 7:54:35, chapeau !

 

Organisation efficace et ambiance conviviale, une course à faire.

 

Infos

http://pagesperso-orange.fr/alternature.3R

http://pagesperso-orange.fr/alternature.3R/lorigole.htm

http://www.ultrafondus.fr/index.php/component/option,com_extcalendar/Itemid,32/extid,473/extmode,view/

Résultats

http://pagesperso-orange.fr/alternature.3R/origole08.pdf

http://www.ultrafondus.fr/index.php/Resultats/Resultats-Origole-2008.html

http://1fohelp.free.fr/resultat/origole08.pdf

Récits

http://www.ultrafondus.fr/index.php/Table/Recits-bruts

http://forum.ultrafondus.net/showthread.php?p=70217#post70217

http://zebus.over-blog.com/article-25630954.html

http://forum.ultrafondus.net/showthread.php?t=4421&highlight=Origole

http://forum.ultrafondus.net/showthread.php?t=4412&highlight=Origole

 

 

PS : 6 jours après, pour faire connaissance des UFO j'ai participé à un OFF nocturne dans Paname et ses collines… Maintenant, cool jusqu'à la fin d'année.

http://www.ultrafondus.fr/index.php/Recits-bruts/Panam-Off-2008-Marc-Alain-Droniou.html

 



21/01/2009
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