UASG ATHLETISME

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CR des 100km de Millau le 02/10/10 par Philippe D

Dans un premier temps, le 100 kms de Millau parait bien reposant et tranquille pour un habitué des trails : Pas de départ nocturne ou aux petites heures mais un départ à 10 heures du matin précédé d'une procession à travers les rues de la ville qui se met en marche à 9h30 pour rejoindre la ligne de départ....Si l'on ajoute que la météo annoncée est plutôt clémente pour les coureurs, tout cela augure d'une belle et longue journée.

 

 

Le maillot UASG permet aux 4 vaillants participants de se retrouver au contrôle et de faire la photo qui vaut prise en charge des frais d'inscription par le président !! Tout le monde semble avoir le moral, habitué de Millau comme Wilfried Sourice, en deuxième visite comme Helder Cavalheiro ou en premier essai comme Haimad Brahimi et moi même. Je m'aperçois en outre que les petits copains sont bien organisés puisqu'ils ont prévu un accompagnateur en vélo, une particularité de Millau largement utilisée par les 1400 participants presqu'au point de provoquer des embouteillages sur la première boucle !

Nous sommes au milieu d'une foule de 1800 coureurs, dont 400 pour le marathon, composée de nombreux récidivistes qui ont souvent couru dix ou même 20 éditions de ce 100 bornes.

Après le pipi de la peur qui macule les facades des maisons des rues adjacentes et une minute d'applaudissements à la mémoire de bernard Vidal, co-fondateur des 100 kms de Millau, décédé  mercredi, le départ de cette 39ème édition est donné et il devient urgent de ne pas accélerer. Voila pourquoi j'aime ce type de course : il ne faut pas se presser et s'économiser pour durer! Je me remémore mes expériences similaires sur le comrades marathon où les chants zoulous rythmaient notre pas dans les descentes pour le ralentir. Ici, il faudra faire sans ces chants....

Le parcours commence par une boucle de 42 kms autour de Millau le long de la vallée du Tarn plutôt plate (selon les critères locaux) et se poursuit avec un aller-retour jusqu'à St Affrique qui passe au pied du viaduc et présente environ 850 m de dénivellé positif avec des parties plutôt raidasses.

Le dicton du jour est que la course ne commence qu'à St Affrique, au 72 ème km, autant donc profiter du paysage et de l'ambiance jusque là ! Ca discute d'ailleurs sec dans le peloton qui s'enrichit au 7ème km des accompagnateurs en vélo. Les villages traversées sont jolis, le public, plutôt nombreux, nous encourage, les ravitaillements sont bien pourvus de nourrriture et de gentils bénévoles et le temps se maintient. Sans le vouloir, je ratrappe le meneur d'allure des 12 heures et me joins à son groupe sur quelques kms. Tout ce petit monde papote, commente, s'accroche, le gruppeto se défait et se refait au fil des ravito et des arrêts techniques et cela permet d'oublier de surveiller les petits maux et raideurs mal placées apparaissant au fil des kms. Insensiblement, je prends de l'avance par rapport à ce groupe et finis la première boucle en compagnie de marathoniens heureux d'en terminer là...4h 35 au marathon, c'est un peu plus rapide que je ne le souhaitais. D'ailleurs, depuis le 35 ème km, les doutes sont apparus et je commence à réévaluer mon objectif de 12 heures. Les encouragements de mon épouse que je retrouve à Millau ne suffisent pas à chasser le découragement qui m'amène à lui dire de ne pas m'attendre trop tôt ce soir à l'hôtel!!!.

Les choses sérieuses commencent 5 kms après Millau, avec une grimpette très raide qui nous amène au pied du viaduc. C'est le moment de se mettre à marcher ! Le meneur d'allure et son gruppeto me rattrapent alors. Ils marchent rapidement et je décide de les suivre, ainsi je ne souffrirai pas en solo. Notre meneur d'allure, Stéphane, possède 15 minutes d'avance sur son plan de marche et les conservera jusqu'au 95 ème km. Une belle descente après le viaduc où nous passons le cap des 50 kms et un long faux plat montant fortement apparenté à une montée selon certains nous amène à la longue, très longue montée sur Tiergues que nous passons en alternant marche rapide et course. En l'absence de vent à cet endoit, ça manque sérieusement d'oxygène et je dois m'accrocher pour rester au contact mais bizarrement, le jus finit par revenir avec l'effort intense. Le meneur d'allure est accompagné par un cycliste porte bidons et je ne doute pas que le vichy St Yorre contribue à ce retour relatif de forme. Nous retrouvons bientôt Haimad Brahimi qui se joint au gruppeto. Le futur premier nous croise bientôt. Il est largement détaché et parti pour faire un bon temps. Il est facile et souriant, ce qui n'est pas le cas de tous ses poursuivants ! La première féminine, habillée de rose, arrive à son tour et dans la descente de Sainte Affrique, c'est le maillot UASG de Wilfried Sourice qui apparait. Lui aussi est souriant et semble facile. Le gruppeto descend tranquillement à Sainte Affrique où nous aurons droit à un arrêt de 5 minutes ce qui est exceptionnel pour Stéphane qui limite habituellement  les arrêts à deux ou trois minutes (après négociations !) . A peine le temps de se sustenter et de se changer pour certains et c'est reparti pour 8 kmsde montée. Là encore, alternance de marche et course mais c'est l'avant dernière difficulté, on se rapproche sérieusement de l'écurie avec le franchissement des 80 kms et on se sent bien dans la tête sans trop penser aux douleurs des jambes qui sont bien réelles et constantes. Le gruppeto recrute de nouveaux adhérents qui profitent de l'effet groupe mais en reperd à chaque ravitaillement si on a le malheur de s'attarder. La descente de Triegues, un faux plat descendant et je passe le cap des 87 kms en 10 heures soit le même temps qu'au Comrades. Nous croisons toujours des coureurs, puis des marcheurs car les derniers arriveront en 24 heures, limite du classement. La nuit tombe quand nous adordons la dernière montée. Toujours une alternance de marche et course, avec un certain décalage par rapport à Stéphane, que nous voyons difficilement en l'absence de lampe !! Le gruppeto se dissout un peu au dernier ravitaillement  mais bientôt  le pont de Millau, éclairé, apparait , une vision magique et réconfortante. Plus que 7 kms de descente avant l'arrivée. Nous continuons sans Stéphane qui doit honorer son contrat de meneur d'allure de 12 heures  et perdre 15 minutes avant Millau. Le groupe a perdu son rythmeur et se dissout dans la nuit !! Un maillot UASG apparait dans ma ligne de mire. Ce n'est pas un mirage mais Helder Cavalheiro qui finit tranquillement. Encore deux kilomètres dans les rues de Millau et c'est l'arrivée sur le podium. Il est 21h40 et je suis cent bornard !!

 

 

 

William est là pour nous accueillir et les 4 UASG, qui finissent tous en moins de 12 heures, pourront partager le diner d'après course. 



11/10/2010
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