CR du Trail du Lioran ou Oxygen Challenge 45km le 04/06/11 par les kikour&kissmar
Compte rendu du Trail du Lioran ou Oxygen Challenge 45km :
Ce devait être une étape… ce sera un objectif finalement. Je voulais faire de ce 45km un tremplin vers la 6000D, mais faute de compagnons de route, je ne ferai pas la 6000D… et la décision du coach de ne pas m'accompagner fut prise bien avant sa soi disant déconvenue de l'écotrail.
On a choisi cette course car Pierre (le mari d'Annaëlle) est de Clermont. Egalement, l'an dernier, il avait fait la course et avait apprécié l'ambiance. Il avait fait avec Annaëlle le
Mercredi soir : Alex (qui fera le 70km) nous envoie un mail « il caille !
Jeudi matin : nous partons. Nous arrivons vers midi… Il fait un froid de canard !
A côté de cela se déroule le prologue VTT : une descente à effectuer le plus rapidement possible.
On fait un petit tour au stand des exposants. Je vois des lacets de triathlon : j'en voulais ! Plus les chaussures vieillissent, plus les lacets glissent je trouve. Ainsi serrer sur le bout des pieds le laçage afin d'avoir la pointe du pied bien maintenu ne sert à rien car ça glisse… « 12 euros ? la paire de lacet ? C'est cher ! » Entends-je… Peut être pour l'année prochaine !
Nous retrouvons Pierre et Annaëlle au Chalet : la location est idéalement située à 5 minutes du départ.
Le coach doit dormir dans la chambre des lits superposés… Je m'empresse de retirer les matelas de sa chambre pour lui faire une bonne blague… Sa vengeance sera terrible ! La veille de la course, il va fourrer dans mon sac les boules de pétanque qu'il avait ramenées…"bin quoi, 4 boules de pétanque, ça ne fait qu' 2.5 kgs, je te rappelle qu'on fait 20 kgs de plus que toi alors porte les boules et on t'attendra à l'arrivée pour faire une partie, nous on porte le cochonnet !"
Le Jeudi soir, Fred (un ami de Philippe dont la femme travaille à
Vendredi matin : Nous voyons le départ de l'épreuve de 80km à VTT et de celle de 50km qui passent sous nos fenêtres. Nous allons nous promener sur le site de départ. Nous retirons notre dossard. Nous récupérons un superbe sac à dos Oxygen Challenge vert pomme et un bidon camelbak de belle facture. Il est nous est également donné un porte gobelet.
Dans le petit sac, nous avons une bouteille de Volvic et un gel fenioux :
Je demande à Pierre s'il veut faire un essai de compex… « C'est quoi ? ». Ok, on y va. On discute avec le gars et au bout de dix minutes, me voilà sur la table de massage avec les électrodes
Le conseiller me met un mode « récupération » car j'ai la course le lendemain. C'est impressionnant le compex, mes muscles se contractent d'au moins deux centimètres. La sensation n'est pas très agréable… mais bon après si c'est efficace ! Le coach débarque avec Fred : il me charrie et me prenne en photo.
La séance dure une vingtaine de minutes. Je ne peux pas dire que j'aille mieux qu'avant la séance mais je ne peux pas dire que j'aille moins bien ! Nous allons au stand des chaussures : j'en profite pour essayer des hoka.
Cette chaussure nous fait bien marrer avec le coach : sa semelle compensée lui donne un drôle de look. Une fois dedans, on n'est pas plus mal que dans une autre paire de chaussures… par contre, lorsque vous courrez sur des chemins, c'est tout bonnement extraordinaire ! La semelle n'amortit pas, elle rebondit ! Par contre, la rigidité latérale est très moyenne à mon goût et demande surement de l'habitude.
L'après midi, nous faisons une petite ballade à Murat… On se fait rincer car il se met à pleuvoir puis nous avons de l'orage… Lors de la ballade, nous voyons Pierre attaquer à fond toutes les côtes avec sa poussette. On se moque de lui : « eh oh Pierrot, c'est demain la course ! » « Attention Pierrot ! Demain on y va tout doux dans les premières bosses ! »… Pierre nous fait un peu peur car il a la méthode Aïmad pour courir : je pars à donf, je continue à donf… et je finis comme je peux ! Sauf que chez Pierre, le « je finis comme je peux » commence généralement de bonne heure !
Par conséquent le soir, on le briefe : « Pierrot demain il faut y aller vraiment tranquille. C'est long 45km.»… puis nous le charrions « demain on parie que tu seras le premier à la course ascensionnelle ! » « Sais-tu que la course ne fait pas que 150m de dénivelé positif et
Le soir, nous regardons le match de foot… Dehors l'orage gronde. J'ai vraiment peur qu'on se paie du mauvais temps…
La nuit se passe très très bien ! Ce genre de course en nature ne me stresse pas… mais alors vraiment pas du tout… ce qui n'est pas le cas de tout le monde dans l'appartement car nous sommes réveillés avec Sandie à 6H45 par d'étranges bruits (on s'était mis d'accord pour se lever à 7h00). Serait-ce Juliette ?
Non elle dort !
Ça grogne du côté de la cuisine… Sandie se rapproche de moi… Elle a peur ! Je la comprends… ça vient de la cuisine… le pas est lourd : ce doit être énorme… J'entends un deuxième animal… Sandie : « il y a des ours dans le cantal ??? ». Il est 6h45. Je prends mon courage à deux mains… et j'y vais ! Là je tombe sur mes deux colosses en train de préparer le pti déj… « On ne dormait plus ! »… ah ah la trouille de la course !
Je mange des pâtes et un riz au lait comme d'habitude avant les longues courses. Je vais sur le balcon : il fait beau et assez frais… Ouf sauvé… Par contre, j'entends qu'il y a une rivière qui coule maintenant en face de notre chalet… avec tout ce qu'il est tombé cette nuit. Je prends une petite douche rapide et m'habille :
- cuissard court
- chaussettes de compression
- t-shirt de compression
- maillot UASG par-dessus (ça fait toujours plaisir à Gilles…).
Dans mon sac, j'ai prévu l'équipement grand froid :
- manchettes
- coupe vent imperméable (contrairement à celui de l'écotrail… grâce à Papa & Maman pour mon anniversaire j'ai eu une raidlight… eh eh ils choisissent bien Papa & Maman !)
- une casquette
- un t-shirt de rechange (celui du Mont Blanc… il porte bonheur !)
- du PQ
Je fais l'inventaire avec le coach… Il a pris un bonnet et des gants au cas où… Je décide donc de rajouter aussi le bonnet et les gants. Frédéric arrive… Nous prenons une photo de groupe :
Vous remarquerez que j'ai le 1666… presque « the number of the beast ». Nous descendons au départ seulement un quart d'heure avant. Peu de temps après notre arrivée, ils décident d'ouvrir le sas de départ… Pas de chance, nous étions devant l'entrée et nous nous retrouvons sur la première ligne ! Maud Giraud est à côté de nous….
Un gars du team Garmin commence à taper la discussion avec Philippe… Il voit que le coach a son air de tueur et décide donc de le laisser tranquille :
Coach est énervé : le départ ne sera pas donné à 9 heures. Il veut en découdre ! Lui, le compétiteur ne supporte pas l'attente. Et le speaker interview maintenant Thierry Breuil (après Maud Giraud). Et puis ensuite, il interview une nana que personne ne connait : « vos gueules… Je veux y aller » entends-je…
Vers 9h10 c'est le départ ! Nous partons enfin…
On part du Lioran où l'on est à 1200m d'altitude pour arriver en haut du Plomb à 1858m. Donc nous faisons 600m de dénivelé + en
Concernant le coach et moi, nous sommes partis sur des bases élevées… en matière de blagues drôles : on voit un concurrent qui a le look de Bruno… On se marre ! Mais aussitôt nous nous reconcentrons sur le terrain qui est relativement accidenté… surtout chez certaines des concurrentes… on ne se refait pas !
Naturellement, je finis par me retrouver devant le coach et Pierre… d'autant plus que j'ai prévenu : dès qu'il y aura un replat ou un léger faux plat, je cours ! La fin de la montée se fait à la façon de l'Alpes d'Huez, à savoir en lacet. Je vois le coach et Pierrot un lacet sous moi, tandis que Fred est un lacet au dessus de moi. Pour moi, ils pourront me rattraper par la suite. Nous nous faisons tous coucou à chaque virage. Nous arrivons au niveau du téléphérique, nous sommes proches du sommet. Je peux recourir sur une partie de replat.
Je rattrape Fred qui a décidé de m'attendre mais je le préviens tout de suite « Fred, t'es plus fort que moi donc si tu sens que tu es en dessous de ton allure, tu pars sans moi ! »
Le temps n'est pas exceptionnel. Nous nous rapprochons des nuages et l'humidité se fait sentir. Nous montons quelques marches avant d'arriver au sommet, je surveille mon GPS, nous sommes bien à
« Everybody lies… » eh bien non ! Mais « everybody drinks » ! Retrouvez notre dernière série UASG : Dr Mousse ! L'histoire d'un expert en binooz diplômé de la haute institut du houblon ! Petit, il est tombé dans le tonneau rempli de potion magique et depuis il n'est pas gros mais juste râblé…
« Attention aux maux de tête », cirrhose magazine
« Vous allez vite devenir addicte à cette série » trailerfou magazine
« Tous les soirs avant de vous coucher, vous aurez besoin de votre dose » houblon magazine.
« Un humour corrosif… surtout pour le foie », ciné zine
Comme d'habitude, j'ai programmé ma montre afin qu'elle sonne toutes les dix minutes afin de me souvenir de boire régulièrement. Elle vient de sonner, je bois un coup et me rends compte qu'il y a mon clips qui maintient mon tuyau de camelbak sur ma brettelle qui est en train de se faire la malle ! J'essaie de le remettre… je repars… il resaute… ça m'énerve… je préfère m'arrêter afin de le remettre proprement mais je n'y arrive pas… Fred est déjà loin…Je perds trois quatre minutes à le remettre. C'est bon ! Je repars. Enfin, je suis… « Ploup ! ». Il vient de resauter…ça va durer un bon bout de temps cette histoire et je vais finir par le mettre sur ma ceinture pectorale. Et là il ne bougera plus ! Mais je ne vois plus Fred ! Nous sommes maintenant sur les sommets des anciens volcans, nous passons dans des champs, c'est vraiment joli et beaucoup moins éprouvant que ce sentier en pierre.
Je tambourine bien. Je me rends compte que je remonte pas mal de concurrents. Alors c'est vrai que je n'en double pas des dizaines mais je me rends compte que je vais plus vite que ceux devant moi. Et au loin je vois Fred ! Il ne m'a pas vu… Finalement, il me voit ! Je vois que nous approchons du premier ravito. Fred, afin de me laisser revenir, fait un pipit stop avant le ravito. J'arrive et je recharge mon camelbak : j'ai décidé de voyager léger cette fois-ci. Au départ, je n'avais pris qu'un litre d'eau. Un bénévole saute sur moi afin de me remplir ma poche. C'est le grand point fort de cette course : beaucoup de bénévoles pour le nombre de concurrents, ainsi on a une véritable assistance pour nous aider à remplir nos poches à eau. Les ravitos vont donc très vites.
Je vois qu'il y a des paires de chaussettes… sur la table. Je me rappelle ce que nous avait dit Stéphanie : « il y a des drôles de trucs à cette course, il y a un service de remplacement de chaussettes… ». Je ne traine pas trop. Je fais un p'tit pipi et je repars avec Fred. Le temps s'éclaircit mais bizarrement il se met à pleuvoir. Ce n'est pas trop gênant, car la pluie est vraiment légère et nous permet de nous rafraichir. Je suis vraiment content d'être à nouveau avec quelqu'un, ça me rassure. Je vois une casquette par terre : je la ramasse… Je la reconnais : c'est celle de la fille en premier plan sur la photo au dessus. J'avais repéré sa casquette (le coach dirait « t'avais plutôt remarqué la nénette, espèce de vislard ! Je t'ai bien formé petit scarabée ! ») car elle était usée, même décousue sur le devant. Je m'étais dit que ce devait être une casquette fétiche. Nous rattrapons donc la fille et lui rendons sa caquette… son sac est ouvert. Fred veut le fermer mais avec ses bâtons, il n'y arrive pas, je m'en occupe donc. Elle nous remercie : eh eh kikour&kiféducharme ! Nous attaquons une belle descente bien roulante et rapidement je prends de l'avance sur Fred. Mais je décide de continuer sur mon rythme plutôt que de chercher à me ralentir afin d'économiser mes cuisses. Je sens que j'ai récupéré des petits cailloux dans mes chaussures, mais je ne m'en inquiète pas car nous arrivons dans une partie plus plate en forêt. Nous passons dans un endroit magnifique : il y a une petite cascade et nous passons sur un petit pont en bois. Je le prends en photo mais la photo est loupée. J'attends afin de prendre Fredo en photo… mais comme je prends mes photos avec mon téléphone, la qualité n'est pas exceptionnelle : d'autant plus que mon complice est en mouvement. Nous repartons ensemble. Nous ne pouvons pas trop discuter car ce passage en forêt se fait sous la forme de single tracks. Nous enchainons des petites montées avec des petites descentes. On est souvent en train de relancer.
Dans une descente dans cette forêt, je vois deux dames qui nous encouragent. J'ai l'idée alors de faire découvrir à Fred l'esprit des kikour & kissmar : « le deuxième gars derrière moi s'appelle Frédéric ! »… J'entends « ah bon, c'est vrai ?»… puis au bout de 30 secondes, j'entends une véritable acclamation pour Fred… Je suis content de mon effet ! Nous sortons de la forêt puis arrivons sur une petite partie en bitume qui descend jusque Thiezac qui est le point bas de la course.
Il pleut toujours un peu et malgré cela il y a quand même des spectateurs dans la ville. La ville a été même décorée pour l'occasion.
Nous attaquons la deuxième difficulté de la journée. Nous repassons dans la forêt. Je me sens toujours aussi bien… sauf mes cailloux dans mes chaussures. J'attends de voir un endroit où m'assoir pour retirer ces petits cailloux. Je m'assieds, je délasse mes chaussures et retire tous ces cailloux qui frottaient sous mon pied. Mauvaise nouvelle : je regarde mon pied et me rends compte que je commence à avoir des ampoules.
Je suis super déçu car je sens bien que ce ne sont pas de petites ampoules. Nous ne sommes qu'au 20ème kilo et il en reste 25 à faire… J'ai une ampoule sous l'orteil du pied droit… cela m'handicapera un peu par la suite car dans les côtes, je ne pourrais pas appuyer à fond sur la pointe des pieds à cause de cette foutue ampoule. Je sens que je suis irrité aussi en dessous de mon talon gauche. L'ampoule n'apparaitra que plus tard. Fred profite de cette petite pause pour me redoubler… Je reste avec lui.
Nous passons devant une jolie roche :
Rapidement, Fred me donne l'autorisation de partir… ça me gêne un peu… mais bon c'est une course après tout ! De toute façon, il me rattrapera plus tard, me dis-je… Vaut mieux prendre de l'avance tant que je peux ! Nous sommes dans une partie en forêt où le sentier est étroit. Mais je me rends compte que je gaze bien car je rattrape les gars devant moi. Pour sortir de la forêt, nous devons escalader une petite barrière afin de passer dans un champ. Je suis derrière deux gars et donc je patiente mon tour pour enjamber la barrière. Celui juste devant moi manque de me crever un œil avec ses bâtons car il laisse ses dragonnes attachées pour passer l'obstacle… Voilà pourquoi je ne veux pas de bâtons ! Pour éviter de tuer quelqu'un… quoique ce peut être une bonne idée pour gagner des places ! Nous traversons donc le champ où il faut être encore vigilant avec les chevilles car l'herbe haute empêche de voir les pièges du terrain. Un p'tit coucou à Maindru. Pour ressortir du champ, c'est la même histoire donc je me dépêche de doubler le serial killer devant moi « Jack le batônneur ». En franchissant la barrière de sortie, je jette un coup d'œil derrière moi : Fred n'est pas loin.
Nous arrivons au ravito : je récupère un gobelet pliable et remplis ma poche à eau. Là encore c'est un bénévole qui m'aide à remplir mon camelbak. Je me prends une petite tranche de sauciflard ainsi que du pain de mie. Je veux me faire un sandwich. Mais j'ai un problème : j'ai deux mains, j'ai un gobelet plein dans une main… et je veux me faire un sandwich. Je décide donc de poser par terre mon gobelet pliable… au moment où je le pose, je le vois se rétracter… tout le Powerade fout le camp dans l'herbe… Le blaireau ! Le coach m'aurait charrié s'il avait été là… Je n'ai plus qu'à me resservir un verre ! Je cherche du coca… En vain ! Là c'est peut être la seule critique que je pourrais adresser à cette course : il manque du coca aux ravitos… en même temps, Powerade est partenaire de l'événement et je ne pense pas qu'ils apprécieraient que du coca soit mis à côté de leurs produits !
Fred arrive. Je l'attends… Nous repartons ensemble sur la petite route bitumée. Elle est en léger faux plat montant. Moi je décide de courir : Fred marche. Je recreuse à nouveau un écart. Nous nous retrouvons dans un champ en léger dévers : pas évident d'avancer. Il commence à faire chaud, impression renforcée par la chaleur dégagée par l'herbe sèche. Nous passons maintenant dans la forêt avant d'en ressortir rapidement pour attaquer une partie en plein soleil qui monte jusqu'au sommet de la deuxième difficulté du jour. La végétation est assez base. Elle ne monte que jusqu'à hauteur de hanche. Le sol est fait de terre et de p'tites pierres. On se croirait dans le midi. Dans le haut du col, je vois Fred un peu en dessous de moi. Ça y est ! Je suis au sommet.
On attaque la descente… mais juste avant un gars est en travers du chemin « besoin d'aide ? » « non crampes ! ». Dans la descente, j'essaie de rester bien vigilant car ça descend raide ! Mais cette première partie est sans difficulté : le chemin est large et on a la possibilité de passer sur le côté pour éviter les pierres. Nous sommes exposés au soleil… Je vois un passage en sous bois qui arrive : il faut passer au dessus de barbelés rouillés… Moyen ! Dans ce sous bois, c'est très humide et cela va être comme ça jusqu'au prochain ravito de la cascade de Faillitoux. Je ne sais pas si c'est la pluie de la nuit où si c'est toujours comme ça à cet endroit mais le chemin est transformé en ruisseau. Je ne sais pas trop quoi faire, mettre les pieds dans l'eau ou essayer de marcher sur les pierres au risque de glisser…Au bout de trois quatre enjambées… je mets les pieds dans l'eau ! J'ai les pieds mouillés, je repense à mes ampoules : l'eau dans les chaussettes ne va pas améliorer l'état de mes pieds. J'ai peur que cela fragilise mes ampoules et quelles finissent par se percer.
Je repense aux godasses de Fred qui sont gore tex… Cette partie ombragée et humide va me sembler vraiment pénible avec la peur à chaque fois de tomber ou de mouiller mes pieds. Pour ajouter de la difficulté, mon téléphone se met à sonner ! « Ouais c'est Philippe ! », je marque une hésitation… « C'est le coach ! ». A force de l'appeler coach, je n'ai plus l'habitude d'entendre son prénom ! Ça fait toujours marrer les gens quand j'appelle Filou coach ! La première fois où j'ai rencontré sa femme et que je l'ai appelé coach devant elle, elle a cru qu'on la faisait marcher…
Le coach veut me dire que … ça coupe ! Je le rappelle : pas de réseau ! Eh oui, on est dans le Cantal ! Lui aussi, essaie de me rappeler car cinq minutes après j'ai un message sur mon répondeur. J'écoute le message « Ouais bon je te disais. Pierre est tombé. Il s'est fait mal au genou. Je suis allée le récupérer. Là je suis reparti avec lui. On n'a pas fait le ravito de la ferme. Il a envie d'abandonner donc je vais rester avec lui sinon il va abandonner donc on marche. En plus, je ne sais pas ce qu'il a glandé mais il n'a plus d'eau. Il m'a dit qu'il a mis de l'eau mais il n'a plus d'eau. Donc là il s'énerve. Donc là il est devant. Donc j'ai pris un peu de recul mais je ne vais pas te rattraper. Je suis désolé, j'aurais bien fini fort. Mais je vais l'attendre sinon il va abandonner. Allez tchao, éclate toi bien, fais gaffe aux chutes ! A tout à l'heure.»
Retrouvez notre nouvelle série UASG : L'homme qui tombe à pic ! L'histoire d'un gars qui tombe (sans avoir picolé en plus !) tout le temps…
« Attention aux genoux ! », mercurochrome magazine
Heureusement la descente se finit et j'aperçois le ravito de la cascade… Je me prends deux verres de Powerade. Je ramasse des gels Fenioux. Je ne remplis pas ma poche à eau : il reste de l'eau, je n'ai pas envie de me charger inutilement et un bénévole vient de dire que le prochain ravito du col du Perthus est dans 7-
Le passage est assez délicat et je manque de tomber sur la fin du passage. Tiens au fait, je vous ai raconté ce que le coach a fait à la cascade ??? La vidéo est ici ! On va enchainer sur 2-
D'ailleurs, en parlant de torsions de chevilles, j'ai du me tordre au moins deux fois chaque cheville. Cinq jours après la course, j'avais encore mal aux chevilles.
Je commence à en avoir marre et le terrain me semble vraiment difficile. Je vais atteindre le fond du gouffre lorsque l'on va monter une côte incroyable dans l'herbe… Je n'avance plus, je n'arrête pas de me retourner car je me dis que Fred va revenir sur moi comme une balle… tellement je me traine. Je jette un coup d'œil au GPS, je monte à 2km/h… Je manque de tomber en arrière à un moment… Nous arrivons dans un passage en forêt où le 45 et le 70km se séparaient. Ça me semble dur surtout que des gars commencent à me doubler ! Nous sortons de la forêt. J'arrive à relancer un peu, je vois que le sommet n'est pas très loin. Un gars du coin dit à une féminine que la descente est très technique… Pfouh j'en ai marre ! Bon reconcentrons nous sur la fin de l'ascension… Le passage est étroit et la végétation pas très haute :
En haut du petit rocher, c'est la bascule. On bascule à deux ensemble, le gars me dit « c'est comment la fin ? ». Ce que j'ai en mémoire, c'est que l'on enchaine avec un faux plat montant avec quelques patates puis descente et arrivée. Je lui dis ça… sauf que j'ai mal étudié le parcours ! Le gars optimiste me dit « ok donc il reste 15km, on peut miser sur une arrivée dans 1h30 ! ». Je le refroidis tout de suite car nous venons d'entamer la descente : « on ne court même pas à 10km/h alors que nous sommes dans une descente ! ». En effet, le chemin est truffé de grosses pierres rendant pratiquement la course impossible. Sur mon GPS, je suis à 5km/h… c'est la honte ! Sinon le chemin est vraiment magnifique, nous sommes en crête mais je suis tellement concentré sur la descente que je n'en profite pas trop. Nous tournons à gauche et rentrons dans un passage en sous bois. C'est dangereux car plein de grosses pierres avec encore de l'eau. Je double un gars qui ne descend plus très bien.
Je sais que les filles seront au ravito du col du Perthus au 35ème kilo. Il me reste 3-
Elles me prennent en photo en train d'arriver :
C'est super sympa car toutes les familles sont là en train d'attendre les coureurs.
Sandie me dit que je suis marqué… ou plutôt que j'ai une mauvaise tête. Je lui dis que la descente était technique et que j'ai essayé de rester concentré pour éviter les chutes. Je demande aux filles si elles ont eu Filou et Pierrot… je fais profil bas car tout à l'heure au téléphone, j'ai mis Annaëlle dans tous ses états en lui disant « tu sais si Pierre s'est fait mal en tombant ? ». Elles me répondent que ça va et que d'après les calculs de Nana (Annaëlle pour les intimes !), ils sont 20 minutes derrière moi… Je ne dis rien mais je suis partagé entre deux sentiments : soit j'ai vachement faibli (et alors Fred m'aurait doublé sans que je m'en rende compte)… soit Nana ne se rend pas compte qu'ici
Sandie me conseille de bien remplir ma poche à eau. Je prends du coca et je prends le temps de faire une ou deux photos avec la pitchoune et Sandie :
Je remange un bout de sauciflard et je ne traine pas ! Zouh ! Je repars ! Là c'est le gros moment d'émotion… J'ai les larmes aux yeux, je m'imagine en train de franchir la ligne d'arrivée avec Juliette dans les bras (non je ne franchis plus la ligne avec le coach dans les bras, il est trop lourd maintenant !) à la manière de Samir. C'est n'importe quoi ! Je ne suis pas encore arrivé, je pense que c'est le fait d'avoir vu les filles qui me fait ça !
Pour moi, il ne me reste que la partie en montagnes russes et ensuite descente ! Donc j'essaie de bien relancer dès que je peux et de courir au maximum. Ça devient pénible car c'est truffé de faux plats montants et descendants, de petites côtes, de petites descentes… Bref, impossible de se mettre dans un rythme. J'essaie d'appeler mes parents (je les rassure toujours sur les longues épreuves) : impossible pas de réseau.
Je me plante de chemin à un moment donné, je me retrouve sur un sentier parallèle mais
Et là va commencer l'ascension du Griou… Une vraie merde ce Griou, j'ai cru que j'allais mourir dedans ! Surtout que je ne l'avais pas prévu ce Griou… La veille de la course, j'ai demandé aux autres s'ils prenaient un plan avec le dénivelé… « Mais non pas besoin !»… enfin j'ai appris plus tard, qu'ils en avaient un !
Bref, je n'avance pas, la pente est terrible et pour moi je ne devais pas avoir de col encore à monter : pour moi je n'avais que trois grosses difficulté set ensuite c'était la quille ! Ben non ! Je m'accroche à un gars avec qui j'ai fait une bonne partie de la course sans que l'on se parle vraiment… Il s'aide beaucoup de ses bâtons… Moi je pioche… Je vois que quelques coureurs me remontent… J'en ai marre. Le sentier est dégagé et fait de petites pierres… ça monte terrible ! Je me retourne sans cesse en me disant que je vais voir débouler mon Fredo… mais rien. Et là je vois sur ma droite une route un peu plus haut et cette route mène au sommet du Griou… Purée, que c'est haut… ce n'est pas possible, on n'a pas encore ça à monter. Mais si ! Je vois des gars avec des gros sac à dos qui monte là haut… Au bout de deux trois minutes, je me rends compte que ce sont des randonneurs ! Et là mon complice me montre le sommet de la bosse « regarde on les voit courir là haut… ». On ne monte pas tout en haut, il y a un passage à flan de montagne. Il doit être au point de rupture aussi car il monte tout droit et ne voit pas devant nous les barbelés et manque de s'empaler dedans… je l'avertis… ouf !
Je me fais doubler par deux gars avec des bâtons… Je vois un gars que j'avais doublé peu après Thiezac qui se rapproche dangereusement de moi (je m'en rappelle car il avait un t-shirt orange…). Je me retourne ! C'est évident : Fred doit être sur mes talons… mais je ne le vois pas ! On arrive enfin en haut : je relance et hop c'est parti pour la descente. Non ! C'est parti pour un chemin à flan de montagne…
On a quelques pierres à enjamber : je suis obligé de mettre les mains. On arrive dans des champs herbeux… On a deux trois patates à passer… encore obligé de marcher… Une bénévole nous indique : « plus que 3,5 kilo ! » je lui réponds qu'il en reste surement plus car je ne suis qu'à 40 kilo au GPS… Elle me répond que c'est ce que l'organisation qui lui a dit de dire ça ! Elle me promet également que c'est la dernière bosse. Je lui réponds que si on retombe sur une bosse, je penserais à elle !
La descente est sympa pour une fois ! Bien roulante, je peux envoyer (enfin jme comprends !) ! Je rattrape quelques lascars ! Je suis content, j'appelle les filles pour leur dire que j'attaque la descente et que dans 5 kilo je serai au Lioran ! Je suis content, je revis…Quelques randonneurs s'arrêtent pour me laisser passer et m'encourager. La descente est dégagée et on peut admirer le paysage. On passe dans un champ d'herbe et je croise des VTT qui m'encouragent. On me prévient : « attention dernière difficulté », j'arrive effectivement dans un faux plat bitumé… eh eh vraiment des tocards ces mecs du massif central ! Ça redescend un peu… C'est bizarre car je vois la flamme rouge à
J'arrive enfin en haut, on tourne à gauche pour prendre un petit sentier dans un petit bois, c'est humide ! Ah tiens Maindru est là ! Ils se sont mis juste devant un talus à monter. Je prends mon élan et pose mon pied sur une racine… ziiiiiiiiiiii et hop au tapis ! J'ai glissé sur la racine chef ! Mais j'ai atterri en douceur donc pas de mal ! Je repars promptement car j'avais repéré une féminine derrière moi qui montait la patate tout à l'heure en courant… mais elle a disparu, elle ne devait pas faire la course. On passe sur une rampe en bois réservée au lancement des descentes à VTT : ils ont mis des tapis anti dérapant mais c'est moyen… ça applaudit de partout, beaucoup de famille sont là, je suis à
Et là….
Et là j'entends « allez Matthieu ! »… je tourne la tête ! C'est Aurélien ! Merde il est déjà là, il était sur le 70km… il a du bien gazé… Je vais sur son côté pour lui taper dans la main et je franchis la ligne ! 6H43, wawouwahouhou !
On s'était dit avec le coach que 7 heures ce serait bien ! Mais là je fais 17 minutes de mieux que notre objectif ! Je me dirige vers le ravito de l'arrivée : nul ! Même pas de quoi faire un p'tit sandwich… alors que je ne suis pas arrivé dans les derniers…
Je vais rejoindre Aurélien pour attendre mes complices… J'appelle les filles, « ben on vient de garer la voiture, on arrive ! ». On discute tranquillement avec Aurélien en attendant les filles. Je suis quand même étonné qu'Aurélien soit arrivé avant Gillou… je n'insiste pas trop tout de même car moi j'aime pas trop que l'on me dise « tiens t'es arrivé avant Philippe ? », j'ai toujours l'impression d'entendre « tiens finalement t'es pas nul ! »…
On discute matos, alimentation, dégazage (Aurélien verra de quoi je parle…). Les filles arrivent… Elles discutent avec Aurélien. Sandie d'ailleurs trouvera Aurélien très gentil… va falloir que je m'en méfie du Aurélien.
Fred arrive, je vais l'encourager… Je crie son nom mais il n'a pas l'air de me voir… Il franchit la ligne et là comme dirait Damien P., « il devait être très content ! » car il nous gratifie d'une belle spécialité bretonne… Je vous ai dit que Fred était d'origine bretonne ? Et la spécialité bretonne, c'est la ….
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Bref, je me fais petit et j'attends qu'il ait fini son affaire ! Il finit en 7h08… Je finis 26 minutes devant lui… Je n'en reviens pas !
Puis on attend le coach et Pierre… On attend… On attend…L'orage s'approche… On attend… On attend… Tiens Gilles et Jean Luc qui arrivent !
On a pu discuter avec Jean Luc des bois et il était d'accord avec moi : cette course est vraiment éprouvante. J'ai trouvé cette course plus cassante que le marathon du Mont Blanc.
On attend… ça y est l'orage tombe ! On va s'abriter avec les bébés sous le chapiteau, j'embarque les shoes d'Aurél car il est parti en chaussettes accueillir Jean Luc et Gilles.
Et on attend…
Les voilà !
Ils finissent en 8h13… 1h30 que je suis là ! Mais bravo à pierrot d'avoir fini car il a vécu une belle galère. Et bravo à Filou d'être resté avec Pierre !
Savez-vous que pendant l'effort, tout le flux sanguin se dirige vers les muscles sollicités ? Ainsi votre cerveau n'est plus irrigué ! C'est pour ça que vous voulez abandonner ! Utilisez donc un saint Philippe… Le Saint Philipe est affectueux, il a le poil doux… Il vous accompagnera sur tous vos trails longs afin de vous soutenir !
On aura bien mérité notre raclette de ce soir.
Bilan perso :
Sur mon classement :
J'ai l'impression d'avoir fait un bon temps. Je finis 122ème sur 324 arrivants (on n'a pas le nombre d'abandons), je suis pratiquement dans le premier tiers… ce qui est mon rang sur les courses longues. Je finis devant Fred, ce qui est pour moi un bel exploit car (je le rappelle) Fred a un très long palmarès : il a déjà fini
Je suis content car ça va faire 6 mois que je fais une séance d'escalier par semaine et je vois que cela a porté ses fruits pour les côtes. Et puis après l'écotrail, je n'ai pas suivi de programme bien structuré : j'ai fait une coupure totale de 2 semaines, je n'ai pas trop fait de fractionnés (avec le résultat que l'on connait : je me suis fait plier à la course de l'arche par le coach… je me suis fait plier chez moi au trail des Aubins par le coach… J'ai rajouté cette parenthèse pour faire plaisir au coach !). Par contre, j'ai fait de l'entrainement croisé avec Eric le Pirate : 2 heures de vélo et ensuite 1 heure de CAP à la place de la sortie longue du dimanche.
Je suis tout de même déçu de ne pas avoir fait la course avec le coach… mais de toute façon, je pense qu'on ne l'aurait pas fait aussi vite à deux que tout seul car on aurait passé trop de temps à rigoler…
Sur mon physique :
Je m'interroge tout de même s'il est normal que je me torde autant les chevilles.
Pour ma fête des pères, j'ai eu une paire de guêtres car si j'en avais eues, je n'aurais pas eu de cailloux dans les shoes et donc pas d'ampoules (et comme dirait le coach… « oh avec tes ampoules… t'as perdu facile… ouais une demie heure… »)! Donc Juliette m'a offert des guêtres… Je vous ai dit d'ailleurs que Juliette était ma première supportrice* depuis l'écotrail…
* ce que je viens de faire se nomme du « recyclage de blagues de compte rendu »… C'est une blagounette que j'avais préparée pour le CR de l'écotrail mais que j'ai oublié de mettre… Ce serait dommage de jeter une si bonne blague à la poubelle !
Petit conseil : cette année, je n'ai pas fait de cure de tano pour mes pieds afin de les préparer aux échauffements liés aux descentes, alors que je l'avais fait l'an dernier pour le mont Blanc. Donc conseil : mettez du tano !
Et puis Jean Luc m'a fait un super compliment à l'arrivée : « t'as le niveau pour
Avis sur la course :
+ Très beaux paysages
+ Peu de monde
+ Bonne ambiance du public malgré le temps pas très favorable
+ Format vraiment sympa avec une multitude de courses différentes : il y a toujours quelques choses à voir !
+ Les stands d'exposants sont orientés test et non pas vente ! Ils sont là pour vous montrer que leur produit est le meilleur.
+ Beaucoup de bénévoles (que l'on vous aide pour remplir la poche à eau, c'est super)
- la météo à cette époque dans le Cantal est toujours « capricieuse ».
- pas de coca à tous les ravitos
Et maintenant l'analyse du coach !
« Mon CR:
45kms 2200m de dénivelé, samedi 4 juin 2011.
On se retrouve dans le sas de départ, devant, avec les Stars du Trail (T Breuil, Maud Giraud, ....).
Matthieu est à l'aise parmi eux, comme s'il faisait parti de cette famille de champions alors même s'il n'est jamais monté sur un podium de sa vie ! (en assistant la veille aux remises de récompenses des épreuves du vendredi, je le voyais saliver, et je lui ai dit "c'est pas vrai, tu n'es jamais monté sur poduim de ta vie ?" "bin non Coach !" "ha bon, t'as toujours été looser alors, looser d'un jour.....")
Départ,
Très vite Pierre et Fred nous prennent
On reste ensemble avec Matthieu. Pour détendre l'atmosphère, Matthieu sort une blague mais ça ne rigole pas trop autour de nous. "la journée va être longue !"
25 min de montée, on revient sur Pierre. Il se plaint d'un mal de dos, on le charrie. "Arrêtes Pierre, on commence à peine la course !"
35 min de montée, Pierre souffre du dos alors j'insiste pour qu'il prenne mes bâtons.
Matthieu part, j'attends Pierre.
Nous voilà en haut du Plomb du Cantal. Pierre est soulagé, je récupère les bâtons.
La descente jusqu'au ravito du 13ème est sympa, progressive, en crête de montagne.
Pierre se sent mieux alors il part et me distance d'environ 200m. Je profite du paysage.
Ravito du 13 ème, Pierre m'attend. Lorsque j'arrive, je lui indique que ce n'est pas la peine de m'attendre vu que je le reprendrai dans les montées. Nous repartons ensemble, ça descend légèrement.
Un peu plus loin, ça grimpe un peu, je lui redonne les bâtons. Ça doit faire 1 H30 de course et je suis super bien. Je m'étais fixé 3 h d'attente avant d'y aller.
On commence à descendre vers Théziac. Je suis devant Pierre dans un sous bois.
Entre nous il y a 2 personnes, je me retourne et j'interpelle Pierre "Pierre, tu veux que je reprenne les bâtons ?" "Non" répond-il
Je descends, je commence à aller un peu plus vite. J'entends un bruit sur l'arrière, sans y porter attention, je continue.
Je remonte et là je vois Pierre assis, mal en point. Ça m'inquiète un peu car ça doit faire au moins 1 min qu'il est au sol. Je lui demande s'il s'est tordu quelque chose. Il me dit qu'en tombant, son genou a cogné une pierre (une vraie !) et qu'il a très mal. Je l'aide à se relever et lui dit de marcher. Il saigne au niveau du genou, il boite. Je lui conseille de se remettre à courir progressivement pendant que son genou est encore chaud. C'est bon, il repart en serrant les dents.
On arrive à Théziac, Pierre a mal au genou. On se met à marcher et on se restaure.
On sort de Thiézac et je lui dis de relancer dès qu'il peut.
Malheureusement, ça re-grimpe. Sans m'en rendre compte, en discutant avec un gars, je distance Pierre.
En arrivant au ravito du 21 ème, je me retourne et je le vois en contrebas, env à
Je me dis que s'il va bien, je pars à la poursuite de Matthieu, et s'il est mal en point, je l'attends.
Lorsqu'il arrive, je lui demande comment il se sent mais je connais déjà la réponse rien qu'en le regardant. Il songe déjà à abandonner. En plus du mal de genou, il a une douleur à la cuisse.
Je décide alors de rester avec lui jusqu'au bout. "Tu vas la finir cette course, quitte à marcher tout le temps, on a de la marge par rapport à la barrière horaire. Je reste avec toi, ne t'en fais pas".
Cette course, c'est Pierre qui voulait qu'on la fasse. Nous sommes dans son pays. Elle lui tient à cœur et je n'imagine même pas qu'il ne la finisse pas, ça serait une énorme déception pour lui.
On repart. Je retrouve Stéphane (d'IBM), un gars qui court avec nous le midi. On discute en remontant la bute de 500m qui se trouve juste après le ravito.
Pierre coince, on fait une pause et je souhaite bonne course à Stéphane. Je propose 1 Anti inflammatoire à Pierre mais je lui précise qu'il faut le prendre avec une barre de céréales pour éviter les maux de ventre. Je referme mon sac, Pierre est devant et tout d'un coup je l'entends s'énerver, il n'a plus d'eau dans son Camel Back ! Ça ne fait que 15 min qu'on est parti du ravito et il n'a plus d'eau, ce n'est pas possible ! Je vérifie, sa poche à eau, pensant que c'est simplement le tuyau qui est coincé, mais non, il n'a vraiment plus d'eau ! Qu'est ce qu'il a fait au ravito ? Lorsqu'il a rechargé en eau, sa poche était pliée. Il a cru faire le plein mais il n'a mis que 20 cl !!!!
Je sais que le prochain ravito est à 8 kms, donc rien de dramatique. A deux sur ma réserve pleine, ça devrait tenir, surtout que je ne consomme pas grand chose. Une bénévole qui assiste à la scène nous offre une bouteille de 50 cl à moitié pleine. Pierre boit quasi tout d'une traite et je lui rempli la bouteille avec ma réserve.
On repart en marchant. Lorsque c'est un peu plus plat, Pierre relance par à coup. On croise un autre bénévole et on lui explique la situation. Le bénévole nous donne une bouteille de 50 cl (faut dire que lorsqu' un rugbyman énervé d'1m90 vous demande de l'eau....). Pierre est soulagé.
Commence alors la descente vers le 28 ème. Je le laisse prendre
Il appelle Annaëlle pour lui indiquer notre position. Annaëlle et Sandie nous attendent au Col du Perthus, le prochain ravito.
Nous repartons pour la montée du Col Perthus. C'est la partie la plus dure pour Pierre, il s'accroche, je lui dis de prendre son temps. Il me dit qu'il est épuisé, qu'il n'en peut plus, mais à chaque fois il trouve la force de repartir.
Arrive une côte super raide en plein soleil. On arrive en haut de la butte, Pierre s'allonge à l'ombre, on voit derrière que ça grimpe encore. Je demande à un bénévole si le haut du col est loin. Je fais la réponse tout seul en faisant un clin d'œil au bénévole "c'est bien à 10 min non ?" Il me répond "ça dépend de l'allure". En fait, ça durera encore 30 min.
Enfin, on arrive en haut du col. Pierre s'assoit. On mange. Un concurrent arrive et s'assoit également à côté de nous. Il nous parle de sa détresse, des ses ampoules. On regarde la carte et je dis à Pierre qu'on arrive au ravito, qu'il verra les filles et qu'ensuite il n'y aura qu'une difficulté minime. Il me répond "arrêtes de me dire qu'il n'y a plus de difficulté Philippe, je suis épuisé". Notre comparse voit que Pierre est à bout, il lui dit "allez Pierre, on y va, ça va me faire plaisir de faire une bout de chemin avec toi"
On repart au bout d'1/4 d'heure.
Le ravito du 32ème. Pierre est heureux de voir les filles, moi aussi, évidemment. Je les charrie parce qu'elles ne nous ont pas pris en photo "on est arrivé trop vite, c'est ça ?"
On ne reste pas longtemps. On repart et Pierre relance un peu, ça lui a fait du bien de voir Annaëlle et Max, son fiston de 4 mois.
ça descend, je me concentre sur les pièges (pas les pièges à loups qu'on voit sur le bas côtés, mais les racines, cailloux et autres). J'entends un gros crac ! Je lève la tête, et je vois Pierre affalé, il s'est pris un gros gadin en butant sur une racine qui dépassait. Il se relève et repart sans rien dire. Je me dis "s'il ne dit rien, c'est qu'il en veut, c'est bon signe..."
On alterne entre marche et course en fonction du terrain. Notre compère aux ampoules nous rejoint et on fait plus amples connaissance. Il a l'habitude du long, il a fait les Templiers.... Il est en souffrance à cause d'une tendinite et d'une nouvelle semelle (d'ou ampoules) Les descentes sont insupportables pour lui mais il reste positif.
La montée du Griou, celle qui s'annonçait facile, est en définitive très longue et dure aussi. Pierre la gère bien et me dit que les douleurs sont passées.
Le ciel est noir. On nous annonce "plus que 4 kms de descentes bien raides", mais les gouttes arrivent. L'orage gronde et on se prend des trombes d'eau pendant toute la descente.
Super, moi qui ne suis pas à l'aise dans les descentes ! Ça glisse, on ne voit pas grand chose dans les sous bois, et c'est bien pentu (on passe de 1600 à
Je le retrouve en bas, il aide un gars qui a une crampe.
On repart en trottinant, Pierre est bien.
Dernière côte de
Le gars que Pierre avait aidé nous rejoint et nous attend.
Le final, Pierre retrouve Annaëlle qui court avec lui sur les 100 derniers m, il doit être super heureux. Je suis derrière. Il s'arrête juste avant l'arrivée et on la franchit ensemble, en 8h12.
Pierre sait maintenant ce qu'est le trail long. Lui qui n'avait jamais fait de marathon en a vraiment bavé. Il est super heureux. Je suis content pour lui. Il me remercie et je lui dis que le Coach est là pour ça, non ?
Bravo pour ta course Matthieu, excellent temps, ta préparation et tes efforts commence à payer, c'est bien, continues comme ça.
Mon seul regret : j'aurais bien fait l'étape du prologue,
Pour conclure, les décors sont magnifiques, le parcours est assez technique, les difficultés sont nombreuses, les ravitaillements de qualité et les bénévoles très sympa. Un trail vraiment à conseiller.
Coach. »
Enfin le coach a intitulé cette photo : c'est le petit sourire genre "et coach, c'est kiki le plus fort ?"
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