CR Imperial Trail le 18/09/10 par Stéphanie
Impérial trail de Fontainebleau – 18/09/2010 – 65km – D+1500m
Fin août, Laïla me dit « on va faite le trail de Fontainebleau, ça te dit ? » Ahhhhhhhh, comment résister ? Allez, je m’inscris… Ce sera en hommage à Papa, qui aurait été très fier de savoir que je retentais un ultra.
Mon 2ème ultra, je suis moins stressée que pour l’éco. J’ai déjà le matériel. J’achète juste des mini guêtres Raid Light, parce que Fontainebleau, c’est sablonneux, et je ne tiens pas à m’arrêter tous les 100m pour enlever le sable de mes chaussures.
Le trail commence à 13h, j’ai rdv à 11h à Malakoff avec Olivier et Fabrice pour y aller ensemble. Il faut que je dorme bien vendredi soir, en plus j’ai du temps samedi matin pour dormir. Mais non, je suis réveillée à 7h30. Je prends un bon petit dej (pain, céréales, gâteau-sport maison). Et je prépare mon sac : frontale, gobelet, couverture de survie, téléphone, gants, foulard, strap, sparadrap, ciseaux, 5 gels. Et je fais mes sachets de Malto/fructose. Impossible de retrouver mes dosages de l’éco, je dois les recalculer. Je mets pour 1L, 36g de malto et 28g de fructose. Je mets 2L dans ma poche à eau, et je prépare 2 sachets pour 1L. Je préfère partir avec beaucoup d’eau, pour éviter de devoir remplir la poche aux ravitos.
Je prends aussi en porte bonheur la photo de Nico, et celle de Papa.
Mon téléphone sonne : c’est belle-Maman qui m’encourage, ça me fait trop plaisir !
On arrive à Fontainebleau vers 12h10, on a eu du mal à trouver le départ. On récupère les dossards, j’ai le n° 80. En cadeau, on a déjà un gobelet, un tube de crème relaxante, et une barre de céréales. Je finis de me préparer, du sparadrap sur les pieds, le short, les guêtres, la puce, la NOK, les barrettes dans les cheveux, mon dossard, mon sac aux vestiaires, et voilà, je suis prête. On retrouve Laïla et Etienne. On se place au départ, ils annoncent les vagues. Etienne part dans la 1ère vague, Laïla et moi dans la 2ème, Olivier et Fabrice dans la 3ème.
13h10, première vague. Dans 5mn c’est à nous … 13h15, notre départ. Plat au début, mais très vite on arrive dans les rochers. Je suis déjà épuisée, j’ai faim, j’ai mal aux fessiers, j’ai les jambes lourdes, j’ai du mal à respirer, en hyper ventilation tout le temps, je n’arrive pas à reprendre mon souffle, même en marchant dans les rochers. Ca commence mal ! Je galère, et je décide de prendre mon 1er gel, au bout d’1/2h de course. Je comptais en prendre toutes les 1h30, c’est pas gagné ! Les rochers, c’est très dur, il faut faire attention, faire de grandes enjambées, ça glisse un peu. Et il y a des bourrins qui arrivent à fond derrière moi, ça me stresse. Petit à petit, je reprends mon souffle, le gel va bientôt faire effet. Je bois aussi mon eau sucrée, ça va m’aider. Fabrice me double, puis Olivier. Ils étaient partis 5mn après pourtant. J’arrive enfin à trouver un rythme de croisière. 1h40 de course (donc 15h), j’aperçois Laïla devant moi, alors qu’elle avait pris de l’avance. 2h de course (donc 15h15), le 1er ravito !!! Donc moyenne de 9.5km/h, waouh, je m’épate, moi qui croyait que je n’avançais pas. Si je continue comme ça, je serai arrivée avant la nuit …
Je ne m’arrête pas au ravito, je prends 3 bouts de banane que je mange en marchant. J’avais regardé la carte du parcours, maintenant on prend le sentier du belvédère, dans les 3 Pignons. De mémoire, c’est simple, mais la réalité est toute autre… Le sol est assez technique, racines, petites bosses … donc finalement je ne cours pas tant que ça. Ce ne sont pas les 25 bosses, mais ça monte beaucoup quand même. Même très peu de temps, mais les muscles sont beaucoup sollicités. Par contre, c’est magnifique, on a de très belles vues sur la forêt. Le parcours n’est pas facile à suivre. Il y a bien les rubalises, mais comme on suit le circuit bleu, il faut être vigilants, ça tourne dans tous les sens ! C’est bizarre, à part Laïla je n’ai pas vu d’autres femmes ! Et les mecs sur le parcours me donne le classement « 4ème féminine ». C’est motivant. Je me prends même à rêver d’un podium. En plus, j’ai mon sac Raid Light, bientôt je pourrais être dans le team !!! Mais bon, je n’ai pas assez l’esprit compétition pour ça, pour moi l’important est de terminer, et de prendre du plaisir. Je me dis aussi que c’est bien d’être une femme, parce que comme on n’est pas beaucoup, on n’est beaucoup plus applaudies que les mecs ! J’ai remarqué que les hommes courent, et que leurs femmes viennent les encourager sur le parcours. Donc il y a beaucoup de femmes sur le bord du parcours. Et solidarité féminine, elles nous encouragent.
Le 2ème ravito, après 3h30 de course, donc à 16h45. Waouh, ma moyenne s’est fortement dégradée. 6,7km/h, je crois que je n’arriverais pas avant la nuit. Surtout que maintenant, j’ai très mal aux cuisses et aux fessiers. Je m’arrête au ravito juste 2mn. Je vérifie ma poche à eau, j’ai assez d’eau pour faire les 10km suivants. J’ai très envie d’eau pure, j’en ai marre du sucre. Je mange quelques bouts de banane et de pain d’épice, et je repars. C’est dur !!! Des lignes droites, théoriquement je peux courir. Alors là, je rentre dans mes pensées. Et je pense à Papa. Il faut que je termine la course pour lui. Sa photo va me porter bonheur. Il était tellement fier après l’éco, que ça lui aurait fait plaisir de savoir que je refaisais un ultra. Je n’ai même pas eu le temps de lui dire que je voulais le faire. Si ça se trouve, il serait même venu à l’arrivée. Allez, il faut que je coure, pour lui, pour qu’il soit fier de moi. Mais c’est de plus en plus dur, les bosses recommencent, je suis obligée de marcher, c’est impossible de courir là dedans. Je reprends un gel, ça me fera du bien. Je revois Laïla au loin, il faut que je la rejoigne. On se motive mutuellement. Mais elle est plus entraînée que moi, alors elle peut encore courir. Je marche, je cours, j’ai mal. Allez, encore un effort jusqu’au ravito suivant.
Le 3ème ravito, il est 18h45, donc 5h30 de course, donc 6km/h sur cette partie. Je remplis un petit peu ma poche à eau, mais à peine, et je ne mets pas de malto. Je bois de l’eau, j’en ai marre du sucre. J’ai tellement de mal à courir, que je permets de manger un peu : des bouts de bananes, pain d’épice, et même jambon. Je prends mon téléphone pour envoyer un texto à Nico, et je vois que j’ai un appel de Patrice, ça me fait super plaisir qu’il ait pensé à moi. J’envoie un texto à Nico, je lui dit que j’arrive dans combien de temps ? 3h ? 3h30 ? Allez 3h30, vu mon état, 3h me paraît bien ambitieux. Donc ça me fait une arrivée à 22h15. Mais c’était sans compter sur la difficulté du parcours. J’ai certes du mal à courir, mais le parcours devient encore plus dur, que des bosses, dans les rochers et les racines. Il me reste 24km. Si je marche à 6km/h, il me reste 4h (donc arrivée 22h45). Si je ne marche qu’à 5km/h, il me reste 5h (donc arrivée 23h45). Le problème, c’est que dans ces rochers, il est très difficile de marcher vite. Moi qui comptais me rattraper avec ma marche rapide à 7km/h, là c’est impossible. Donc dès que je peux, j’essaie d’être à 7km/h, mais je suis plutôt à 4km/h dans les rochers. J’ai très mal, je ne peux plus courir. Descendre dans ces racines, ça me fait très mal. Je sais que je suis large par rapport aux barrières horaires, et je ne veux pas me blesser, donc tant pis, je marche. La nuit tombe, je commence à avoir froid. En plus je suis seule, et pas très rassurée. J’appelle Nico pour lui dire que j’arriverai plus vers 23h que 22h15. Il était déjà parti, ça me fait plaisir, il sera à l’heure. Ouf, j’entends des gens derrière moi, je ne suis pas perdue. J’arrive quand même un peu à marcher vite, un des mecs s’accroche derrière moi et suivent mon rythme. Ca fait plaisir ! Et on discute, ça passe le temps. Lui aussi a fait le GR20. J’en ai marre !
Enfin le 4ème ravito, il est 21h30, 8h15 de course, 5.2km/h de moyenne, ça promet pour la suite. Bonne surprise, il y a à manger au ravito. Je ne prends qu’une tranche de pain d’épice, je bois de l’eau et je ne remplis pas la poche à eau. Bon, il ne reste que 11km. Il faut que je termine, pour Papa. Mais il reste 2h30 pour la barrière horaire, j’ai le temps. Initialement, j’aurais aimé mettre moins de 9h, mais si je pouvais mettre moins de 10h, ce sera bien. Je repars seule, le mec s’est arrêté au ravito. Et re des rochers, GRRR !!! Puis une ligne droite, enfin je peux marcher vite. Re rocher, puis le mec me rattrape. Ligne droite, on marche vite. Et sur le bord du chemin, on voit des sangliers avec leurs petits, ils sont trop mignons !!! On aperçoit les lumières de la ville, on ne doit plus être très loin. J’aperçois au loin Nico, il est venu, je suis trop contente. Il m’accompagne, me dit que ce n’est plus très loin. Allez, je recours un peu, pas très vite, j’ai mal partout. On passe devant le gymnase, et je vois l’arche d’arrivée. Il faut faire tout le tour pour y arriver, et enfin les bips de l’arrivée. 10h07 au chrono, donc 1h02 en temps réel. Après vérification sur topchrono, 10h01mn57s exactement. J’ai droit à un superbe tee-shirt de finisher, en plus en taille S. Noir, écrit en vert, il est très beau.
Je suis trop contente, je l’ai terminé. On discute un peu avec les organisateurs, qui nous disent que les premiers ont mis 1h de plus que leurs prévisions, soit 6h de course. Que tout le monde a trouvé la course très dure, qu’il y a eu beaucoup d’abandon. Donc je suis d’autant plus contente.
Mes muscles se refroidissent, le retour au gymnase est difficile. Le pire, ce sont les marches à descendre ! J’ai faim, ça tombe bien il y a un beau buffet. On a croisé Laïla et Etienne qui partaient. Olivier et Fabrice nous rejoignent. Ils sont arrivés bien avant moi !
Mes guêtres ont été parfaites, pas de sable dans les chaussures, aucune gêne, donc très bon choix. Pas de frottement, juste le sac qui m’appuyait un peu trop sur le devant. Mais je l’ai desserré sur les dernières 5h vu que je marchais !
Donc au final, 10h02 de course, doit 6.5km/h de moyenne.
5ème femme sur 7, 88ème sur 117 au général.
Très beau parcours, mais très dur. Très bien organisé. C’était la première édition, je la trouve bien réussie.
Bilan du lendemain : mal aux cuisses, je n’arrive pas à descendre les marches ni à la monter. Le pire c’est de descendre. Très fatiguée, et comme j’ai mal aux jambes j’ai du mal à dormir.
Un grand merci à tous ceux qui m’ont encouragée, Nico, Seb, JP, Patrice, Virginie, Maman, belle-Maman …
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