UASG ATHLETISME

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CR La Frappadingue par Iron Eric le 10/10/2010

CR - 10 oct 2010 Frappadingue

Eric Lafont

 

J'ai testé pour vous la Frappadingue !

Mais en fait, de quoi s'agit-il vraiment ? Que ce cache t-il derrière ce nom hétéroclite ?

Cette nouvelle course est d'inspiration de la Tough Guy anglaise, de la Strongmandru allemande ou encore la Romanolimits italienne. Je sais, cela ne vous dit toujours pas que quoi il s'agit. Comment expliquer ? Cette course est un peu le mélange du stage commando pour la légion étrangère et d'un Carnaval. Vous ne voyez toujours pas ? Imaginez que l'on aille chercher des festivaliers de la Gay Pride pour aller faire un parcours du combattant puis un Trail nature. Ca sert à quoi de faire un machin comme ça ? Pensez aussi que l'on peut avoir de la boue sur le corps et le visage sans pour autant payer une fortune dans un institut de beauté qui vous passe de la musique zen. Là vous avez le gommage gratuit mais pas la petite musique. Bref la Frappadingue, c'est un peu tout cela à la fois.

Les organisateurs ont choisi la petite ville de Montreuil sur mer à 15 km du Touquet à l'intérieur des terres. Montreuil surnommée la « Carcassone du Nord » est une ville fortifiée et ceinturée de 3 km de remparts. Sur le point culminant de la cité se dresse une magnifique citadelle du 13eme siècle qui domine à plus de 40 mètres la rivière la Canche et des marais. Belle position stratégique contre les anglais. Voilà, le décor est posé ; un beau terrain de jeu au pays des ch'tits et en plus le soleil est au rendez-vous pour réchauffer les 7°C du petit matin de ce Dimanche 10 / 10 / 2010.

Le départ de la course a lieu dans les douves de la citadelle par groupe de 200 personnes toutes les 10 minutes. Il faudra 2 heures pour faire partir environ 2400 / 2500 personnes. Inscrit en Juillet, je me retrouve avec le dossard 1997 et dans le départ n°10 à 10h40. Je me rends compte que ma tenue de Batman UASG fait pâle figure en comparaison de certains autres mais bon, je ne suis pas le plus ridicule.

 

 

C'est parti. Le peloton l'élance à travers les chemins de la forteresse. On franchit facilement le premier atelier qui consiste à passer au dessus de gros ballots de paille en travers du chemin. Apres 1.5 km on se retrouve le long de la Canche. Il faut monter et descendre 7 fois un champ en pente raide d'environ 13% -15%. Une partie du public est en haut à encourager les coureurs. Dans le virage du bas, il faut passer dans la rivière pour contourner le chemin. Autant dire qu'après 2000 candidats, les bords de l'eau sont des tas de boue. Une bande de schtroumpf est justement en train de sortir un curé embourbé jusqu'au genou. Apres 3 – 4 montées et descentes de ce champ, le peloton est déjà bien éclaté. Avec Highlander l'écossais, partis également dans le 10eme départ, nous commençons à doubler les retardataires du départ n°9. Je passe le groupe de Teletubbies (je me demande bien comment ils vont faire pour  passer les tubes et les filets avec leur chapeau de 20/30 cm de haut ?).

Ce passage de répétition de côtes est très éprouvant pour le cœur et les cuisses. Certains sont déjà bien sales et d'autres encore à peu prêt présentables. Ai ! Je réalise qu'il faut maintenant franchir pour de bon la rivière. Plouf, je me retrouve avec ma cape noire de Batman sur la tête, impossible de respirer. Je m'accroche à une corde car le courant m'emporte. Une fois atteint l'autre rive, je me hisse tant bien que mal sur la berge avec l'aide de quelqu'un. Avec toute cette boue glissante difficile de trouver des appuis stables. Heureusement que sur cette course c'est l'entraide qui prime avant tout. Par contre, au sortir de l'eau j'ai déjà perdu mon fameux bandana ! J'avais évidemment choisi le noir pour finaliser la touche Batman.

Par un chemin détrempé et fort glissant on se dirige vers le marais et d'autres  bras de la rivière. Je rattrape une jeune femme qui vient de glisser sur le chemin. Cette première partie de course sera assez « nautique ». En tout, il a fallut franchir une vingtaine de fois des rivières, des canaux. Parfois on avait pied, parfois non. A chaque saut dans l'eau, on ne sait pas s'il y a 50 cm ou 2 mètres de profondeur. A certains endroits la berge ne forme plus qu'un mur de boue glissante. Il faut même parfois y aller à deux pour sortir une personne de l'eau car il n'y a aucune prise pour se hisser. Dans le marais le passage en sous bois d'une zone humide et sauvage fut également épique. Il fallait traverser sur environ 200 mètres une zone de végétation dense, avec des arbres morts en travers et surtout de la boue liquide. En y allant prudemment, on pouvait s'en sortir. C'est quand j'ai voulu aller un peu trop vite que je suis tombé dans un trou avec de la vasse jusqu'au ventre.

Après cette boucle de 6 km dans le marais entrecoupée de quelques ateliers de franchissements (pont de singe, tuyaux, pneus de camions)

le parcours remonte vers la citadelle. De nouveau quelques rudes montées et descentes. Puis en bas d'un rempart il faut se hisser à l'aide d'une corde sur un surplomb à 25 mètres de haut. La dernière partie de la fortification doit être franchie grâce à un filet de cordes.

 

Au 8eme kilomètre, le ravitaillement est noir de monde. Je me contente juste d'un verre d'eau. Apres 800 mètres une succession de franchissements nous attend, des trous, des tubes, des murs de paille, passer sous les troncs d'arbre… l'enchainement des exercices est difficile. Il n'est pas possible de se caller sur un rythme ou  un mouvement car tout change tout le temps. Descendre, monter, sauter,  tirer, pousser… les jambes et les bras n'en peuvent plus. Heureusement qu'à certains ateliers un peu  « dangereux », il y a de l'attente car les volontaires s'assurent qu'il n'y ait pas trop de monde sur un atelier un peu technique. Nous restons ainsi bloqués cinq minutes dans un tunnel sombre qui traverse une muraille de la citadelle et qui débouche dans le vide. Il faut en effet descendre 20 mètres le long d'une grosse corde pour rejoindre les douves. On profite de l'attente  dans le tunnel pour faire connaissance avec une équipe de Schtroumpfettes fort sympatique.

 

 

Nous ressortons de la citadelle pour atteindre l'autre partie de la ville. Cette fois nous traversons des égouts nauséabonds dans 40/60cm d'eau dans des passages sous les routes. Il faut progresser le dos vouté pour ne pas se cogner la tête. Voilà encore quelques ateliers puis progression et franchissements de la rivière la Canche. Là les organisateurs nous amènent dans une vielle fabrique désaffectée. Escalier, virages… et l'on sort du bâtiment par deux fenêtres du premier étage en sautant de 2,5 mètres de haut sur un îlot de boue collante ou bien directement dans l'eau (pour les âmes sensibles il était possible d'éviter le saut et sortir de la fabrique par un autre passage). C'était le dernier « bain » car nous voilà à remonter une ravine sauvage très pentue sur 30 à 35 mètres. Chacun y va de sa technique. Passage sur les côtés en s'agrippant aux quelques arbustes, ou bien le système de piolet improvisé avec 2 bâtons  que l'on essaye tant bien que mal de planter à chaque « pas ». Finalement la méthode dite « frappadingue » [je plante mes ongles et mes doigts dans la terre et tout ce qui peut être agrippé] m'a semblé la meilleure technique. Je souligne que je n'ai pas été jusqu'à attraper d'autres coureurs.

 

Pour autant, j'ai vu Madame Frappadingue Tee-shirt jaune accrochée au pied droit de Mr Frappadingue Tee-shirt jaune, lui-même en mauvaise  posture cherchant à saisir un arbuste salvateur (véridique).

C'est bientôt la fin. Nous sommes de nouveau dans les douves du château fort. Le public est là,  nombreux à nous encourager. C'est comme pour les feux d'artifice avec le bouquet  le final, car les organisateurs ont « mis le paquet », les ateliers se succèdent sans arrêt.

 

J'aperçois et surtout j'entends ma famille  m'encourager dans le passage des pneus, des tuyaux, des murs de paille, la course sous le filet, le mur de fils électriques, le fameux passage où il faut ramper sur 15-20 mètres sous les  fils de barbelés.

 

Je crois en avoir terminé mais non ! Il faut encore prendre l'escalier du tour de garde sur les remparts et courir encore 800 mètres avant de franchir la ligne d'arrivée. Ouf, enfin arrivé ! Content d'en avoir fini et fier d'avoir participé à cette 1ere Frappadingue. Je pourrais dire, « j'y étais».

 

Conclusion :

C'était vraiment une épreuve hors norme. La distance de 12km environ n'a rien d'exceptionnelle, par contre l'enchainement des ateliers (40 au total), des montées, des descentes, la boue (glissante, collante, flasque, liquide), l'humidité permanente, les petits cailloux dans les chaussures…rend cette épreuve particulière. Je finis fourbu, fatigué avec des courbatures dans les bras, les épaules et les mollets.

Tout cela pourquoi ? Je pense terminer en 1h40. Le « vainqueur » est parti dans le 1er sas de départ réservé aux « élites» et termine en 1h20. En fait l'organisation a eu un bug électronique avec le chronométrage, il n'y a donc pas de classement à la fin. In fine le chrono et le classement ont peu d'importance (je crois même qu'il n'y a pas de barrière horaire). Cette course est surtout hors norme par son ambiance. Même en raid multi-sport par équipe, Je n'ai jamais rien vu de tel. Entre aide, solidarité, fête, amusement, simplicité, rigolade sont les mots qui me viennent en premier à l'esprit. Ce n'est pas pour rien que cette épreuve était au pays des ch'tits… même si il y avait 6 pays et 50 départements représentés.

Pour ma part ma préparation vestimentaire reste encore à améliorer. Batman UASG faisait quand même parti des 50% de tenues non conformistes,

 

mais dans l'échelle du déguisement j'ai encore une bonne marge d'amélioration. (Cf ci-joint quelques images, récupérées sur la toile… âmes sensibles s'abstenir une bande de pauvres garçon n'avait pas beaucoup d'argent à mettre dans leurs vêtements).

 

 

Pour cette première édition, c'est une réussite. Quasiment toutes les places ont été vendues (à noter également une belle participation d'environ 10-15 % de femmes de tous âges pour une épreuve d'un abord un peu rugueux). Les organisateurs ont aussi été étonnés du faible taux d'abandon. Il n'y avait presque plus assez de médailles Finisher pour les derniers.

A part une cheville cassée et une hypothermie il n'y a pas eu de véritable accident. Les interventions des pompiers ont surtout concerné des foulures et des coupures. La sécurité, c'était la grande crainte de la préfecture qui a délivré son accord seulement à J-4 alors que le projet est lancé depuis plus d'un an. Il semblerait que des écologistes protecteurs de chauves souris du Pas de Calais s'opposaient aussi à cette course. Cette épreuve a mobilisé toute la ville, un nombre important de gendarmes, pompiers, bénévoles… bref l'organisation était très bien pour une première  fois avec un soin tout particulier sur la sécurité.

 

 

Liens :

http://www.opalextrem.com/

http://lafrappadingue.over-blog.com/              

Photos :

http://www.flickr.com/photos/pixl-pics/sets/72157625008996513/show/       

http://www.facebook.com/group.php?gid=164141229551  

  

A bientôt pour de nouvelles aventures…



14/10/2010
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