UASG ATHLETISME

UASG ATHLETISME

CR Marathon du Mont Blanc 2010 par le club de la looze

1. L'inscription :

Il est dur de vivre à l'UASG lorsque l'on est un simple coureur qui s'entraine 3 fois par semaine. Entre Eric qui a décidé de faire un Iron Man, Gilles qui nous nargue avec son 8ème ou 9ème UTMB, Laurent qui a prévu le Trail des Géants… On passe pour des p'tites fillettes avec Philippe !

 

Quoi Annie ? Tu ne connais pas le trail des Géants ? Mais non, ce n'est pas une course réservée aux gens qui font plus d'1m80… C'est une course en Italie : La première course d'endurance trail en montagne en une seule étape, le tour complet de la Valée d'Aoste :

330 km (200 miles) de sentiers alpins

24.000 mètres de dénivelé positif

25 cols au dessus de 2.000 mètres

 

Donc avec mon coach Philippe, on a discutaillé dur en fin d'année 2009 pour savoir ce que l'on allait faire pour montrer que nous aussi on avait des gros muscles !

« Faire le marathon de Paris à cloche pied ? »… « Aïe…. Pourquoi tu m'as mis une baffe Philippe ? ».

 

Notre décision s'orientait plutôt vers un trail plutôt qu'une course sur route. Mais alors lequel choisir… ? J'avais vu des photos du marathon du Mont Blanc car plusieurs de la section l'avaient fait dans les années précédentes et puis c'est une course au programme. J'en parlais au coach Philippe. Le coach donnait son accord ! Maintenant, il ne me restait plus qu'à avoir celui de Sandie… pas le plus simple ! « Hors de question ! Pourquoi tu veux y aller ?»

 

Moi :

Là-bas

Tout est neuf et tout est sauvage

Libre continent sans grillage

Ici, nos rêves sont étroits

C'est pour ça que j'irais là-bas

 

Là-bas

Faut du cœur et faut du courage

Mais tout est possible à mon âge

Si tu as la force et la foi

L'or est à portée de tes doigts

C'est pour ça que j'irais là-bas

 

Sandie :

N'y va pas

Y'a des tempêtes et des naufrages

Le feu, les diables et les mirages

Je te sais si fragile parfois

Reste au creux de moi

 

On a tant d'amour à faire

Tant de bonheur à venir

Je te veux mari et père

Et toi, tu rêves de partir

 

Donc vous avez compris le deal ? Elle me veut « mari et père », donc le deal c'était en gros « fais moi un bébé, et je te laisse y aller » ! Donc je lui ai fait un bébé comme je vous le disais dans le CR du trail des Portes du Vexin (ici)

 

Bon… Ok, j'édulcore un peu la chose ! En fait, Sandie pensait que ce genre d'épreuve était dangereux pour la santé et que je risquais d'y laisser ma peau. Il a donc fallu qu'on lui explique avec Philippe que c'était une épreuve longue mais pas DUR ! Et comme nous l'a dit le professeur Henri T. après notre course « Qui va piano va sano ! ». Et là, il faut que je remercie le coach Philou qui a su convaincre à force d'explication Sandie de me laisser y aller. Elle avait peur de plusieurs choses :

-          le fait que ce soit un marathon : pour faire simple « tu ne maitrise pas encore la distance du marathon et tu voudrais faire un marathon au Mont Blanc avec deux gros cols à gravir ? »

-          le fait que je le fasse avec le coach : « il ne va pas te faire de cadeau ! Il est meilleur que toi en plus ! ».

 

Donc au bout de quelques mois (je pense que l'on a du la travailler pendant 3 mois), j'obtiens son feu vert. Et là on lance la grosse artillerie : inscription à la course et prise de renseignements auprès des « finishers » de l'épreuve. Entre autres, il y avait Pr. Henri T.,  Fabrice…

 

2. La préparation :

 

Toute l'année a été orientée vers cet objectif. Dans ma tête, même si je n'avais pas encore le feu vert de Sandie, j'avais mon programme. Fin d'année dernière, pas mal de course sur route de courte distance pour augmenter ma vitesse de base. En augmentant ma vitesse, je me disais que je passerais moins de temps sur le bitume lors du marathon de Paris et que je m'abimerais moins. Début d'année, même chose avec pas mal de courses courtes et quand je n'ai pas de course, des grosses sorties longues pour avoir un bon foncier pour le marathon de Paris.

Malheureusement, une tendinite au pouce de pied m'a obligé à me faire faire de nouvelles semelles qui m'ont filé de nombreuses ampoules et limité à 3 sorties par semaine.

Bon bref, on arrive au marathon de Paris et là je me loupe !

 

Passons ! Je fais une courte pause après le marathon de Paris avec je crois une semaine sans run. Je me lance sur le trail des portes du Vexin le 1er mai : tout de même 36km trois semaines après le marathon de Paris. Je me dis que cela me fera un bon foncier même si cette épreuve n'a rien à voir avec le Mont Blanc. Comme je le mettais dans mon CR du Vexin, j'ai quand même bien souffert sur cette épreuve où il fallait tout le temps courir.

 

Ensuite, ce fut ma préparation spécifique. J'essayais une fois par semaine de faire l'UTMB. Ouais, ouais, il y a des gars comme Gilles, Damien, Laurent qui font l'UTMB une fois par an… Moi je l'ai fait une fois par semaine.

Comment Annie ? Tu ne connais pas l'UTMB ? L'UTMB c'est l'Ultra Trail des MontChau Buttes ! J'avais trouvé une petite boucle où je ne devais avoir que 50 mètres de plat le long du lac.

Une autre fois, j'essayais de faire une séance d'escaliers. Et ma troisième séance en semaine consistait à aller le vendredi matin au boulot en courant.

 

Et pour le week end, une grosse sortie minimum de 3 heures. Et la grosse sortie, je la faisais entre copains. A Maisons Laffitte, il y a bien la forêt de St Germain mais celle-ci est désespérément plate. Donc plusieurs fois quand le coach n'était pas là, j'ai été courir à Marly le Roi. Et quand le coach était disponible : nous courions tous les deux en forêt de Montmorency. Le fait de courir ensemble a été super bénéfique car nous avons vu que nous étions de même niveau et nous a permis de développer un esprit d'équipe. Car partager, tous les dimanches matins, 4 heures avec quelqu'un ça développe les amitiés et les entrainements passent beaucoup plus vite.

 

Et quand je pouvais, j'essayais le samedi matin d'aller faire un peu de vélo chez Vincent Brunel à Triel dans la côte de l'Hautil.

 

Un dimanche matin, nous nous sommes même retrouvés à 7 à courir ensemble. Il y avait 5 UASG :

-          Annaëlle

-          Pierre R

-          Moi

-          Philippe

-          Bruno H

 

Et 2 copains de Filou qui avaient déjà fait le marathon du Mont Blanc. Ça a été une sortie mémorable avec un Philippe qui approchait de son pic de forme :

-          une première fois, il me pousse dans un buisson d'orties

-          une deuxième fois, il cueille des orties dans mon dos pour venir me chatouiller les mollets ensuite avec.

-          dans la dernière côte, de peur de finir derrière moi, il me fait une « rétro poussette » : il m'attrape par le fond du cuissard et me tire en arrière pour passer devant moi…

-          une fois la sortie finie, il nous offre un coup chez lui et quand il entend sa femme descendre dans le jardin, il met ses cadavres de binouze devant moi…

 

Une préparation qui se passe bien jusqu'à une semaine et demie du marathon… A quinze jours du Mont Blanc, je dois faire ma dernière sotie longue. Comme le coach est au Futuroscope, je vais à Marly courir. Je fais une heure et demie tranquille avec beaucoup de côtes. Et là quand je redescends la plus belle côte, qui je vois ? Fabrice ! Je l'appelle et on commence à discuter. Il me donne de nombreux conseils et m'explique son entrainement du jour : on marche dans la première partie de la côte et ensuite on court sur la fin. Oh, Jaime bien moi marcher ! Donc je me mets avec Fabrice… Et donc nous montons en marchant et le dernier quart… Fabrice le fait à fond !!! Moi ça faisait déjà 1 heure 30 que je courais et Fabrice est quand même une jambe au dessus de moi… Je finis complètement rincé même si Fabrice a été sympa et a essayé de se mettre à mon niveau…

 

Le mardi (12 jours avant le marathon), je dois faire ma dernière séance d'escalier. Je la fais donc le midi. L'après midi, je commence à avoir mal à la tête… Le mercredi je suis toujours un peu patraque… Le jeudi, je décide de faire juste une petite sortie de 40 minutes, je fais beaucoup d'étirement avant, pendant et après car je suis plein de courbatures…

 

Le soir, je prends ma température car j'ai chaud… Bingo, j'ai de la température ! Je prends des efferalgans pour faire descendre la température. Le week end, en Normandie chez nos parents, je vais chez le médecin car j'ai toujours de la température. Dans la salle d'attente, que des bouquins de trails ! C'est un trailer ! « Bonjour Docteur, je vous dis direct dans une semaine je fais le marathon du Mont Blanc et faut que je sois remis ! ». « Ah l'UTMB, c'est la première fois ? ». « Euh… non… c'est le marathon … c'est que 42 km…. ». Bref, passons parce que sur ce coup là, il m'a énervé ! En gros, j'ai un virus mais il ne sait pas trop mais ça ressemble pas mal à du surentrainement… 

Le dimanche matin, je ne suis tellement pas bien que je vais me coucher… Sandie et mes parents sont aux 400 coups ils me disent de plus y aller…

 

J'aurais de la fièvre jusqu'au mercredi et dans ma tête je ne finirais pas la course. Le mardi, obligé de me lever à 4h50 pour le boulot, j'atteins mon point bas : à 12h30, je suis à l'infirmerie tellement je me sens mal. Je commence simplement à me dire que je ferai le début de course avec Philippe et que je l'accompagnerai le plus loin possible. Mais je n'en parle à personne. Le jeudi, comme je n'ai plus de température, le moral commence à revenir mais j'ai encore les jambes qui me font mal.

 

3. L'arrivée à Chamonix :

Vendredi, c'est le départ ! On part tous les 5 : Annaëlle, Pierre, Philippe, Sandie et moi. On est en voiture. Je vais de mieux en mieux et la bonne ambiance contribue à me remonter le moral. Philippe qui a bien compris que je ne fais pas de cinéma me propose même que je change de distance pour passer sur le cross du Mont Blanc (23km au lieu de 42km). Mais non, je persiste : je me dis que je ferai la course jusqu'au col des Posettes et qu'ensuite j'aviserai. Je ne veux pas non plus retarder Philippe dans sa progression et lui faire risquer une mise hors délai… Oui avec Philippe, on a décidé de faire la course ENSEMBLE sans se lâcher même si l'un d'entre nous est plus fort que l'autre.

 

On arrive au gite que l'on a réservé.

 

Avec une vue imprenable…

On a préféré le gite à l'UCPA car on craignait que certains coureurs du cross du samedi une fois leur course finie fasse la fête alors que le dimanche on a le marathon.

 

On décide d'aller retirer nos dossards. Le fléchage dans Chamonix pour retirer les dossards est excellent. Déjà quelques jours avant, nous avions reçu un road book qui faisait une vingtaine de pages nous détaillant les ravitaillements, les barrières horaires, les plans d'accès, etc.…On arrive au Palais des Sports.

 

On regarde nos numéros de dossards et on va retirer le paquetage. On reçoit un grand sac en plastique avec nos dossards dedans, un ticket pour la tombola et un autocollant avec notre numéro de dossard. Cet autocollant est à coller sur le grand sac en plastique donné, et dans ce grand sac on met ses affaires de rechange pour l'arrivée. On donne ensuite ce grand sac à l'organisation le matin de l'épreuve et elle se charge de le monter à l'arrivée ! Vraiment une super organisation !

Ensuite, nous allons chercher notre t-shirt… Le t-shirt du Mont Blanc ! Et on est gâté ! C'est un Salomon …

 

Il est beau hein ? Comment Annie ? Il est rouge, tu dis ? Oui, il est un peu rouge… Il dit que c'est du bronzage mais on sait bien que c'est la bière qu'il boit qui le rend rouge…

Ah ! Tu parlais du t-shirt ! Moi je parlais de Filou ! Il est quand même beau mon Philippe, non ?

On récupère aussi un gobelet en plastique Salomon. Car il faut savoir que sur la course aucun gobelet ne sera distribué afin de « respecter le site exceptionnel du Mont Blanc ». En récupérant le gobelet, je me demande ce que j'en ferai car il faut bien pouvoir l'accrocher à son sac… Comme nous débutons dans le trail avec ma bande de joyeux drilles, on n'y connait pas grand-chose en matos. Mais le jour du marathon, on va découvrir qu'il existe des petits « serre gobelet », donc qui serre le gobelet et qui s'accroche ensuite sur le sac grâce à un clip… Philippe, va avoir la bonne idée de nous les percer proche du bord et de passer le petit élastique que l'on a sur les camelbak dans ce trou ! Et dire que je m'étais toujours demandé à quoi servait ce petit élastique…

 

Pendant ce temps là, Pierre est en grande négociation avec les « réclamations » car dans la voiture, voyant qu'il serait le seul à faire le cross du Mont Blanc, on a eu l'idée de lui dire de faire le marathon avec nous ! Normalement, Filou et moi on s'alignait sur le marathon, et Pierre, Sandie et Annaëlle devaient faire le cross. Mais Sandie est tombée enceinte et Annaëlle ne semble pas vraiment dans son assiette ces derniers jours…

Pierre cherche à avoir un dossard pour le marathon car il était écrit dans le road book que l'on pouvait changer de course. Il poireaute, il fait le lourdaud… Mais rien n'y fait ! Il va même voir la responsable de la course ! Et là le coach a une idée de génie (c'est pour ça aussi qu'il est coach !). « Vas y envoie Sandie avec son gros ventre de femme enceinte ! On va l'attendrir ! Tu fais croire que c'est ton mari ! ». Sandie y va donc. Philippe : « « J'espère qu'elle ne va pas oublier de se toucher le ventre, ça marche toujours mieux ! ». Mais finalement, Pierre n'aura rien et devra faire le cross… ce qui se révélera une excellente idée par la suite ! On réserve tout de même nos tickets pour la pasta party à l'UCPA du samedi soir.

On sort du Palais des Sports et on prend une photo de groupe.

On part ensuite se promener dans Chamonix… jusqu'à ce que :

 

Nous nous arrêtons donc aussitôt dans un bar !

Fin de la journée du vendredi !

 

4. Le cross :

Samedi matin, départ à 8h30 du cross. Tout le monde se lève de bonne heure pour aller supporter notre Pierre ! Le départ est donné à la sortie de Chamonix :

 

 

 

Le départ est donné sur une grande esplanade d'herbe. Nous laissons Pierre au départ pour aller nous placer un peu plus loin. Et là nous sortons la SURPRISE. J'ai préparé une petite surprise pour notre cher Président : une pancarte UASG ! Cette pancarte a l'avantage que Pierre nous verra de loin et pourra se mettre de notre côté pour les photos. Voici la pancarte :

 

Le temps que le départ soit donné, nous avons le temps d'étudier le parcours du cross : 32ème édition avec 23 km de distance, 1454m de dénivelé positif et 474m de dénivelé négatif.

 

 

Un parcours vraiment difficile sans répit, tout le temps en train de monter. Une fois le départ donné, nous attendons le passage des coureurs. Voici les premiers :

 

 

 

 

Vous remarquerez que les premiers sont pratiquement tous avec des chaussures de running et non des trails. Il y en a même un (t-shirt blanc avec manches rouge et bleu) qui a des mizuno wave aero qui est une chaussure pour les courses sur route de courte distance car très légère et sans amorti.

 

On commence à mettre en l'air notre pancarte « buvette UASG » pour que Pierre nous voit…

 

 

On est surtout regardé par tout le monde, on dénote un peu avec notre buvette…

Pierre arrive et nous fait coucou :

 

 

On décide de retourner à la voiture pour aller au Praz et ensuite monter à la Flégère pour voir notre héro du jour. Mais on ne peut s'empêcher de faire les guignols en voyant un podium… Philippe dit « c'est Gilles qui va être content… On fait une bonne pub pour l'UASG ».

 

 

Nous prenons ensuite le téléphérique pour monter à la Flégère, ici :

 

 

En haut de la Flégère, nous nous renseignons sur où voir les coureurs arriver. On nous indique le ravito… On arrive et là comme des blaireaux, on passe moi et Philippe on passe sur le tapis de chronométrage… ça se met à biper « Merde, qui c'est qui a des puces sur lui ? ». Comme on a 20% de réduction avec notre dossard sur les remontées mécaniques, nous avions pris nos dossards mais les puces sont accrochées au dos du dossard…

Puis nous allons nous installer en attendant les coureurs. Nous voyons arriver les premiers :

 

Et là avec notre bande, on se rend compte que seulement les 4 premiers montent en courant, tous les autres montent en marchant. Nous voyons au bout d'un certain temps Mario arriver… Mario qui court avec nous sur la piste de Nanterre. Nous l'accompagnons 300 mètres et nous dit que la course est vraiment dur. Nous descendons ensuite plus bas pour attendre Pierre et pouvoir l'accompagner. On voit passer alors Barbie… Mais non Annie ! Pas celle là :

 

 

Mais la célèbre runneuse… Celle qui s'est mise en tête de faire 7 marathons sur 7 continents en moins de 80 jours… et elle l'a fait ! Quand je dis à Philippe « mais c'est Barbie ? »… Le coach me dira après le week end « j'ai eu peur que t'ai fait une rechute ou que ce soit l'altitude qui t'ait tapé sur le système ». Il ne connait pas Barbie. En tout cas, Barbie m'a entendu et réajuste son diadème sur sa casquette.

 

Mais vu qu'elle n'avait pas de dossard décoré avec des princesses, des barbies (car elle a pris l'habitude de décorer ses dossards…), je n'étais pas sûr. On encourage aussi les autres concurrents et là…

 

Une petite coupure de spot publicitaire afin de reprendre son souffle :

 

Vous préparez votre premier Iron Man… Vous avez donc perdu beaucoup de poids… Vos amies et copines de club se moquent de vous car votre bandana vous tombe sur le nez tellement vous avez maigri… 

 

Rassurez-vous! Loozsport© élargit encore sa gamme de produit à destination des sportives! Loozsport© lance donc pour vous sa gamme Féminasport®. En effet, Féminasport® vous permet de ne plus avoir l'air ridicule avec votre bandana car désormais il sera ajusté à vote nouvelle taille 34 de guêpe…

 

Avec ces couleurs si féminines, avec ces formes si près du corps… il est certain que vous serez la plus belle pour aller courir ce soir !

 

Eric L. utilise Féminasport® :

 

 

 

Ah on voit arriver Pierre !

 

 

 

On lui demande pourquoi il nous dit ça. Il nous répond que ça va faire plus d'une heure qu'il est en train de monter la Flégère et qu'il étouffe. La partie où l'on attend Pierre est une partie à découvert exposé plein soleil… Il est encore parti comme un bourrin… et ensuite il fait comme d'habitude lorsqu'il commence à être en difficulté : il gère comme il peut ! Une vraie bête ! Pierre commence à nous faire flipper pour le lendemain avec Philippe. On accompagne donc Pierre jusqu'au ravito de la Flégère. Nous faisons donc bien 400 mètres avec lui en marchant. On essaie de lui parler pour qu'il recharge les batteries et surtout ne pense pas à sa souffrance.

 

 

Il arrive au ravito et s'enfile 2 verres de coca. Il retrouve surtout les filles qui se chargent de lui remonter le moral… surtout Annaëlle. Puis il repart mais il ne semble pas au top de sa forme.

 

Je veux l'accompagner mais je me fais rattraper par Filou : « laisse le sinon on ne le verra pas à l'arrivée ! ». On reprend le téléphérique et on redescend le plus vite que l'on peut pour regagner Chamonix et reprendre un nouveau téléphérique pour remonter à Plan Praz l'arrivée.

Finalement, on arrive juste quelques secondes après qu'il ait franchi la ligne d'arrivée.  Nous sommes bien déçu mais pas autant que lui ! Il est complètement mort ! Il nous fait même un petit malaise.

 

On redescend rapidement à Chamonix pour que Pierre aille faire un petit roupillon. J'en profite également pour faire une petite sieste : il faut dire que l'on ne s'est pas beaucoup reposé ces derniers jours… Vendredi levé à 5h, samedi levé à 6h… Finalement, le soir, on ne se sera jamais couché après 22 heures… comme des vieux ! On retourne à Chamonix après la sieste pour aller faire un tour et acheter une casquette saharienne à Philippe. Il faut dire que Filou est venu au Mont Blanc avec une caquette NOIRE… La bonne idée ! Moi, Sandie m'avait offert une Salomon saharienne peu avant. Et je vais faire un petit coup de pub pour les sahariennes… si vous avez une peau de rouquemoute comme moi et que vous craignez les coups de soleil, la saharienne est pour vous. En plus, j'ai eu l'impression pendant le marathon que cela limitait la transpiration dans le cou. On retourne donc au Palais des Sports. Philippe s'achète la même casquette que moi mais en rouge « waouh, ça sera super avec le maillot UASG »… et là vous allez voir la métamorphose de Philippe. Avant Philippe, c'était ça :

 

 

 

Maintenant c'est ça :

 

 

Donc ouais en rentrant au gite, il s'essaie devant la glace et nous dit que le rouge de sa casquette n'est pas le même que celui du maillot de l'UASG… Une vraie p'tite gonzesse le coach !

 

Ensuite, nous allons nous promener dans Chamonix... On se retrouve forcément à nouveau dans un bar… Et nous faisons la rencontre de Christophe, un copain de Philippe qui a fait la CCC. Il est en vacances dans le coin et a tenu à venir nous souhaiter tout plein de choses pour le marathon. J'en parle car Christophe va devenir le fil rouge de notre course en étant notre premier supporter et en venant nous voir 4 ou 5 fois sur le parcours !

 

Après, nous allons à la Pasta Party qui fut très bien organisée et l'occasion de voir enfin Chantou.

 

 

En repartant de la pasta party, nous croisons Dawa Sherpa… Philippe là encore nous sort un grand numéro ! « C'est qui Dahouao Sairepa ? »  « C'est celui que Killian Jornet a mis à la retraite ! »  « C'est qui Kevin Jordan.. ? »… on laisse tomber !

 

On se couche de bonne heure, je m'endors super rapidement tellement je suis crevé.  Vers minuit et demi, je suis réveillé et impossible de bien redormir jusque 5 heures !

 

 

 

5. Le marathon :

Avant de vous raconter notre belle histoire, quelques chiffres :

8ème Marathon du Mont-Blanc, parcours de 42.195km assorti d'un dénivelé positif de 2511m, d'un dénivelé négatif de 1490m.

 

Réveil donc à 5 heures du matin pour un départ à 7 heures. Pas besoin de manger 3 heures avant, on aura tout le temps de digérer pendant la course vu qu'on va se la faire tranquille. Je suis levé le premier, je commence à me faire chauffer mes pâtes quand je vois le coach qui sort de sa chambre déjà tout habillé avec même son dossard… « T'as dormi comme ça ? » « Ouais les veilles de compétition, j'aime bien dormir dans la tenue du combattant ! Je dors en kimono quand j'ai une compétition de judo ! ». Déjà à fond le coach !

 

On se prépare et on part ! Les filles et Pierre nous jettent à Chamonix et eux vont se garer un peu plus loin. Ils vont nous attendre là où on attendait Pierre la veille. Cette fois-ci, en effet, le départ est donné du cœur de Chamonix. On tombe sur la jeune femme qui court à Nanterre et que Gilles connait bien. Elle est policière et surtout une fameuse traileuse. Elle est là pour préparer l'UTMB… Elle restera un petit peu en vacances à Chamonix pour parfaire son entrainement. Philippe le beau gosse taille donc une bavette avec elle. Elle semble bien stressée.

 

Puis vient le briefing. Le coach me dit de m'assoir par terre « on va être debout 8 ou 9 heures donc autant se reposer ». Lors du briefing, on apprend que le numéro de téléphone de secours indiqué sur notre dossard n'est plus bon et donc on nous donne un nouveau numéro. L'organisation s'excuse plusieurs fois… J'ai envie de leur dire que c'est normal que c'est parce que le club de la loose est là : on porte la guigne !

 

Nous allons nous mettre dans la file pour prendre le départ… La tension monte… Est-ce que je vais réussir à le finir ? L'hélicoptère arrive pour filmer le départ. Le speaker chauffe à blanc les troupes. On lève les bras, on crie. Puis c'est le départ ! 8 mois qu'on attend ça ! On se lance à un petit rythme. On traverse Chamonix, tous les badauds nous encouragent. L'hélicoptère est au dessus. Je regarde mon cardio : 179 puls/min… Impossible ! Jsui pas essouflé ! Peut être le stress ? Je le dis à Filou, puis ma fréquence cardiaque revient à un niveau normal… Normal qui reste 10 pulsations au dessus de celle de Philippe. Etonnant car d'habitude, nous voyageons à la même fréquence. Toute la course, je serai 10 pulsations au dessus de Filou sauf vers la fin où on se retrouvera au même niveau. On a fait le choix de ne pas dépasser les 150 pulsations sur le plat (donc 160 pour moi).

 

On franchit la ligne de départ du cross de la veille. Nous guettons pour voir notre fan club, les voilà ! Ils nous prennent en photo :

 

Nous continuons sur notre petit rythme. Fabrice nous avait prévenus que les 20 premiers km étaient de la « merde ». On a un petit passage pas terrible derrière Chamonix. Mais rapidement, nous nous retrouvons dans la forêt. Je suis inquiet car quand je cours, j'ai des pointes de côté… La vraie loose ! Ça doit faire au moins deux ans que je n'ai pas eu une pointe de côté ! Peut être l'altitude ou le fait de ne pas avoir couru pendant 10 jours avant le marathon. Ça ressemble au circuit des 25 bosses à Fontainebleau. Et là, nous commençons à marcher car ça monte. D'ailleurs, le professeur Henri Tournesol… pardon Técher ! nous avait fait une démonstration de la marche rapide en côte : il va aussi vite que nous en marchant ! Démonstration :

 

 

Nous sortons de la forêt et passons au milieu de champs d'herbe… On croirait une pub Milka ! On se remet à courir. C'est beau, on discute pas mal avec Philippe. On se marre surtout bien. Je repère sur la droite un petit camion de l'organisation avec un coureur dedans : il n'a plus de chaussure au pied gauche, ni de chaussette… Il a du se péter la cheville ! On continue. Dès que nous sommes en faux plat ou en côte, nous marchons. Nous voulons nous économiser le plus possible. Nous commençons à redescendre vers Argentière :

 

Nous passons au bout du jardin des gens qui sont tous sortis pour nous acclamer. Le chemin est étroit et ça bouchonne. Je sors donc ma blague préférée. J'imite le mouton au milieu du troupeau « bêêêêh bêêêêh », Philippe se marre, 2 gars devant nous se marrent et commencent à taper la discute. Les autres sont trop concentrés… Je continue dans ma lancée, je fais croire que je vais passer par le jardin des gens pour gagner du temps… On passe le bouchon et nous continuons. Nous arrivons à Argentière.

 

Et là, je reconnais le pote de Filou : Christophe sur le bord de la route. A peu de chose près, on l'aurait loupé car il ne nous avait pas vus et Philippe ne l'avait pas vu. Ça fait du bien de voir quelqu'un qu'on connait. Il y a un ravitaillement, je prends un verre de boisson maxim énergisante.

 

Elle est froide, donc je la bois doucement. Christophe nous accompagne un peu, puis nous continuons. Nous avons mis 1h25 pour aller à Argentière, soit 10km300… avec 300 mètres de dénivelé. Si on regarde le classement à l'arrivée, dans les gens qui ont fini dans le même temps environ que nous, nous sommes ceux qui ont été les plus lents jusqu'Argentière. Nous repartons, c'est toujours aussi joli. Il n'y a pas de nombreux supporters sur les routes mais lorsqu'il y en a, ce sont tous des acharnés avec pancarte, musique, etc.…

 

Un petit point chronométrage :

 

 

Vous êtes un sportif tourmenté, vous êtes assailli par les doutes, les questions… Savez-vous que la plupart des contreperformances sportives viennent d'une mauvaise préparation mentale ?

 

Rassurez-vous! Loozsport© élargit encore sa gamme de produit à destination des sportifs! Loozsport© lance donc pour vous Bandanasport®. Bandanasport®, avec son concept de compression, est à la pointe de la technologie en utilisant les dernières découvertes de notre laboratoire de la piste de Nanterre. En effet, un cerveau normal, c'est ça :

Avec Bandanasport®, c'est ça :

En compressant le cerveau à un niveau jusque là jamais atteint, cela permet à notre sportif de se concentrer que sur ses fonctions vitales : le sport ! Dehors les autres préoccupations : boulot, ménage… à la trappe !

 

Eric L. utilise Bandanasport®!

 

 

Nous continuons notre chemin vers Vallorcine.

Là où on sait que notre fan club nous attendra. Nous passons dans des endroits somptueux. Nous montons le col des Montets à un rythme tranquille. Nous ne nous faisons pas doubler et ne doublons personne. On se laisse porter par le rythme. Il y a une dame qui s'émerveille « oh on entend même les vaches », je ne peux m'empêcher de lâcher un gros « meuhhhhh »… Personne ne rit ! Nous passons un pont au dessus d'une rivière avec un panorama incroyable. Nous continuons ensuite dans une espèce de parc où toutes les espèces de plantes ont leur nom indiqué sur une petite pancarte… Le temps passe vite. Nous sommes sur une partie herbeuse et nous pouvons courir, c'est en faux plat descendant. Et là au loin, on voit Pierre qui nous attend : « Le ravito est dans 500 mètres, comment ça va ? ». Il nous accompagne jusqu'aux filles.

 

 

 Là, je laisse ma petite pochette en plastique à Sandie en lui demandant de la remplir à nouveau de tucs. Pourquoi les tucs ? Je vais faire un petit point matériel pendant que nos deux héros sont au ravito :

 

Habillement : on a mis que des choses légères… on n'a pas opté pour la robe à fleurs mais je crois que Filou a longtemps hésité… Donc le maillot UASG en haut, quoique nous avons longtemps hésité à le mettre car il faut bien avouer qu'il n'est pas du tout pratique pour les trailers de la section : les bretelles ne sont pas assez larges lorsque l'on a un camelbak ce qui provoque des frottements. Vous remarquerez que même notre cher et délicieux président ne le met pas lorsqu'il fait des trails. Il vaudrait mieux un t-shirt sans manches car les bretelles couvrent toute l'épaule. En bas, un cuissard et des chaussettes de compression (oui oui on a cédé à la mode !). Sur la tête, une saharienne et des lunettes de soleil.

 

Paquetage : Chacun un camelbak avec pour Filou en plus une ceinture pour mettre son ravitaillement, et pour moi une pochette Salomon qui s'attache sur la lanière de devant pour mettre du ravito. A noter que certains sur la photo de départ ont des packs avant Salomon… Le genre de truc que l'on utilise au marathon des sables lorsque l'on doit partir avec une semaine de ravitaillement... Là on en avait 7 en 42km… ça laisse songeur.

 

Ravito : Philippe avait opté pour une boisson Richard Virenque… Pas de jeu de mot ! Rien, pas de blague, je ne dirai rien ! Moi, de l'eau dans la poche à eau avec un sucre toutes les demies heures et un gel toutes les heures. Un cachet anti crampe toutes les heures. Philippe avait des pâtes de fruit et moi des tucs. C'est super bien les tucs en course car ça change de tous les trucs sucrés que l'on peut manger et comme c'est salé ça empêche les crampes et ça donne soif. Pour l'eau, on a super bien géré l'hydratation. Grâce aux conseils de Gilles et surtout grâce à la méga frousse que Pierre nous a filé la veille avec sa déshydratation, on avait programmé ma montre pour qu'elle sonne toutes les 10 minutes. On voulait la mettre toutes les 5 minutes mais on avait peur que ça nous saoule. Mais nous buvions toutes les 5 minutes en se fiant à la montre. Donc pendant 8 heures, je disais toutes les 5 minutes : « c'est l'heure » « Faut boire » « ça sonne ! » etc.…

 

Revenons au ravito de Vallorcine… Je bois un verre de coca et remplit mon camelbak. Je mange un petit bout de banane. Je cherche quoi manger. Je vois Philippe avec du saucisson…

 

Je décide moi aussi de me faire un casse croute au sauciflard ! Ça fait du bien ! On traine un peu au ravito, on discute pas mal avec les filles et Pierre. On leur demande comment ils nous trouvent… « Vous avez l'air super frais ! ». Et c'est vrai j'ai le sentiment de ne pas avoir encore commencé la course, mes jambes sont toutes propres entre guillemets. Elles ne sont pas encore polluées par l'acide lactique. Et là, il y en a un des trois qui rajoute « en même temps, c'est normal, Chantou est passée il y a 20 minutes… ».

Philippe me rappelle à l'ordre, il faut y aller. Je pense juste à demander à Sandie de me remettre de la crème solaire. Ça me fait penser que je n'ai pas encore abordé la météo…

 

 

« Le temps sera splendide sur la vallée de Chamonix avec de grosses chaleur, environ 30°C. Toutefois, des averses de sueur sont prévues en haut des cols des Posettes et de la Flégère. Egalement, quelques larmes sont attendues en milieu d'après midi en haut de Plan Praz… Des épisodes orageux avec quelques coups de bouchons de champagne en fin de soirée ne sont pas à exclure ! »

 

C'est une journée où il va faire très chaud. Le professeur T. nous dira même que seulement 4 coureurs furent sous les 4 heures cette année contre une dizaine en 2007.

 

Nous repartons donc de Vallorcine,

 

Un petit point chronométrage :

 

On a perdu quelques 400 places en 8 kilomètres… digne du club de la looze ! Mais bon, c'est notre stratégie de partir lentement !

 

Nous traversons le village puis nous tournons à droite et là nous voyons le col des Posettes. Cet endroit, je l'avais vu en vidéo… C'est un mur ! On monte au ralenti…

 

Philippe qui a récupéré les bâtons de Pierre au ravito me met quelques mètres d'avance. Je l'appelle et je continue à faire l'idiot... « Eh regarde  Philippe, on se croirait dans les vieux films ! » et je me mets à avancer au ralenti en faisant de grands gestes…

 

Finalement la partie dure ne dure qu'un kilomètre je pense. Mais que c'est dur ! On se retrouve dans la forêt. On croise des gens à bout de souffle. On avance nous à notre petit rythme, toujours avec notre bonne humeur. Puis nous allons récupérer dans une partie plate Mister Mito ! Ah ah vous ne connaissez pas Mister Mito… ? Mister Mito est plutôt sympa de prime abord, il cause avec vous ! Mais rapidement, il vous saoule. Je suis sûr que vous avez déjà rencontré un Mister Mito sur une course. Le Mister Mito voyage bien. En tout cas, le nôtre est un phénomène… Il y a un an, il pesait plus de 100kg et il s'est mis à faire du sport pour maigrir. Et aujourd'hui, il a déjà fait le marathon de Sénart, le marathon de Chicago, Las Vegas, peut être bien aussi Paris… tout en s'enchainant un nombre incroyable de triathlons… et l'éco trail… Je vois qu'il commence à saouler Philippe. On sort du bois pour aborder une piste en petites pierres et dont la pente est moins accentuée. Mr Mito nous dit que l'on est à 1700 mètres d'altitude (ah oui, généralement le mister Mito est super bien équipé avec belles lunettes de soleil et GPS…). Nous avons donc déjà pris 460 mètres d'altitude ! Philippe accélère… Je lui d'y aller doucement, que je ne veux pas me griller. « Yen a marre de Monsieur Mito ! » et là Monsieur Mito est en train de rameuter d'autres Mito « et le marathon de New York, il est comment ? » et  « le marathon de Sydney, c'est super » et « je fais partie du club France ».  Philippe commence à péter un câble « oh moi j'ai adoré le marathon de Tombouctou ! » qu'il me dit… Filou continue à avancer sans Monsieur Mito mais Monsieur se met à trottiner pour nous remonter ! Ah tiens, il prend une photo… et il recourt derrière pour se remettre avec nous. Nous ne causons plus. Il doit sentir qu'il n'est plus le bienvenu et part devant. Il dodeline des épaules, le coach dit « il est cuit ». On se retourne et là c'est magnifique, on a des massifs complètement enneigés derrière nous. Et avec ce ciel bleu, on a un tableau splendide.

Dring, dring… Tiens le téléphone du coach sonne ! Il sort son téléphone « oh merde, c'est le beau père ! » « Waouh super, ton beau père t'appelle pour t'encourager ! » « Je t'arrête tout de suite le bleu ! Quelle heure, il est ? » « Il est presque 11 heures… Pourquoi ? » « Ben voilà, tous les week-ends, c'est la même chose… Vers 11 heures, il appelle pour savoir s'il peut passer chez moi car il a sa cave à vin chez moi ! Il fait ch..r, je ne réponds pas ! ». On se marre bien !

Ensuite, le coach dit qu'il faut manger une pâte de fruit ! « moah…j'ai pas trop envie » « Stop, le bleu ! Gilles a dit quand on a une baisse de moral, il faut prendre du sucre ». Je mange donc une pâte de fruit.

Nous sommes toujours sur un chemin fait de petits cailloux bien roulant et bien exposé au soleil. Mais comme nous montons en altitude, la chaleur n'est pas insurmontable. Là, nous allons voir la première grosse défaillance. Un gars devant nous zigzague, comme s'il était complètement saoul ! Je n'exagère pas, j'ai regardé ses pieds : son pied droit, quand il marchait, allait à gauche de son pied gauche ! Philippe, qui s'y connait bien en mec bourré, lui demande si ça va (en fait je crois qu'il espérait qu'il serait bourré et qu'il pourrait lui piquer son camelbak rempli de binouze…). Le gars cause anglais et comme Philippe est totalement bilingue, il lâche l'affaire.

On arrive alors au sommet des Posettes. On prend à droite et on se retrouve sur un chemin en herbe. C'est une grande prairie et on a une magnifique vue.

 

 

On voit le ravito 200 mètres plus loin.

 

Et, il y a un gars qui joue de l'accordéon… Incroyable ! Et là, nous retrouvons notre Christophe qui est monté jusqu'ici ! Je reprends un verre de coca et là tac : la loose ! Je ne sais pas si vous vous rappelez mais Philou m'avait fait un trou à mon gobelet pour pouvoir le fixer à mon camelbak. C'est bien mais il faut juste penser à boire avec le trou du bon côté… Paf, je m'en fous plein le maillot et le dossard et tac (comme d'habitude… Les fans de mes CR le savent bien quand il m'arrive une looze on me prend en photo) j'ai l'air idiot :

 

 

Les bénévoles sont super gentils. Il y en a un qui sa ballade avec une salière et distribue du sel aux coureurs pour éviter les crampes. Il m'en met dans le creux de la main puis je l'aspire… Philippe se met à crier : « eh la bleusaille, faut pas le sniffer ! »… On continue donc sur notre lancée de la franche rigolade.  C'est pas tout ça, mais il faut y retourner car nous ne sommes pas au sommet des Posettes. Et oui ! Il nous reste encore à monter tout ça :

 

Allez hop, on y va. On franchit le tapis de chronométrage des Posettes. On continue sur 100 mètres et là mon judoka préféré me sort son coup de la loose : « merde j'ai oublié mes lunettes au ravito ! ». Je le vois redescendre en courant… et là il fait un détour de 200 mètres pour éviter le tapis de chronométrage. J'en profite pour appeler mes parents pour les rassurer vu que la semaine dernière j'étais malade chez eux. Ils ne comprennent pas comment je peux appeler alors que je suis sur la course… et surtout que je ne sois même pas essoufflé. Mais ils sont contents et me disent que nous sommes dans les 1600èmes.

 

Alors effectivement, l'organisation avait mis en place 7 tapis de chronométrage et un suivi live de la course pour pouvoir savoir où en est son coureur. Ils me suivaient depuis qu'ils étaient levés, ça fait chaud au cœur de savoir qu'à 800 km d'ici, il y a des gens qui suivent ta course.

 

J'en profite pour faire un point chronométrage :

 

 

 

On a perdu 50 places dans la montée… Là, je ne comprends pas : personne ne nous a doublé ou en tout cas, pas 50 personnes… enfin si je sais où on a perdu du temps : c'est au ravito ! Les gens « zappent » les ravitos ! Nous, c'était notre première course de ce type, donc on ne savait pas… Mais par exemple, à ce ravito, on aurait du demander à faire remplir notre verre de coca et le boire en avançant. Là, on a bu à côté des tables, on a discuté avec Christophe… Filou a eu un coup de téléphone…

 

 

Philippe revient, nous repartons et là ça bouchonne un peu car c'est un single track qui serpente. C'est assez technique. Cela me semble assez long. Puis nous arrivons au véritable sommet des Posettes. C'est magnifique, c'est plein de rhododendrons ferrugineux (j'avais vu le nom sur les pancartes dans le petit parc au col des Montets). On fait un petit pipi. Par contre, c'est plein de moustiques. Au sommet, nous avons deux vallées autour de nous. C'est tellement beau qu'il y en a beaucoup qui s'arrête pour prendre des photos, qui s'installe par terre pour regarder… J'en profite pour appeler Sandie et la rassurer. Mais on ne traine pas de trop et on y va. On commence une descente assez difficile par endroit. Deux ou trois fois, j'ai du mettre les mains. Mais c'est encore un single et on a du mal à doubler. C'est très poussiéreux. Philippe est bien devant moi. J'en mets un petit coup pour revenir. Nous sommes à nouveau ensemble. Et là va commencer la descente des marches en mélèze. J'avais lu dans un bouquin de trail que cette partie était très technique. Et effectivement, lorsque nous abordons ces séries de marche, nous sommes très prudents…

Et on va manquer de tomber tous les deux sur une série de trois marches. Dans les marches, nous attaquons par l'avant du pied. Mais là ces trois marches sont tellement étroites que notre talon va aller taper la marche précédente… et on part en avant. Heureusement que c'était une série de trois marches suivie d'un replat de deux mètres, car s'il y avait eu 10 marches, on se serait retrouvés tous les deux allongés par terre.

Les marches se terminent assez rapidement tout de même et nous arrivons sur une descente assez roulante. Philippe se place devant moi car il sait que je descends mieux et veut éviter que l'on se perde de vue. Je recommence à avoir des pointes de côté… Je respire fort car on m'a appris que les pointes de côté venaient du fait que l'on expulse mal l'air. Ça me soulage en tout cas de faire ça.  Ça passe. Nous arrivons à 5 heures de course donc il est l'heure de prendre un petit cachet anti crampe. On rentre dans la forêt et nous en profitons pour nous arrêter près d'une bénévole. Nous prenons notre cacheton et elle nous dit « Ne trainez pas de trop car il y a une barrière horaire en bas. Vous avez encore une demi-heure pour être sous la barrière horaire, or vous avez un quart d'heure pour y aller ! ». Et là, on a un gros coup de flippe, on ne va quand même pas se faire virer ! Philippe repart dare dare et attaque la descente à un bon rythme, on double déjà des gens qui sont obligés de descendre en marchant. La descente est en lacet, aucunement technique ce qui nous permet d'envoyer pas mal. Je suis à nouveau pas bien, pris comme par des pointes de côté. Je resouffle à nouveau beaucoup pour me soulager. Je manque de finir le fossé une ou deux fois, et de me tordre la cheville car je suis Philippe de trop près et je n'ai pas le temps d'anticiper les pièges.  Ça me soulage de souffler fort et là je commence à me rendre compte que ce ne sont pas des pointes de côté ! J'ai mal au foie… et Philippe nous expliquait souvent le midi qu'il fallait toujours manger quelque chose avant d'aller courir le midi. Sinon, on risquait d'avoir mal au foie, signe que le corps commence à casser des graisses pour les transformer en sucre rapide (nécessaire à l'effort physique). Je me dis donc qu'il va falloir que je mange des sucres rapides une fois que la descente sera terminée. Nous sortons de la forêt et arrivons dans la vallée, nous passons le tapis de chronométrage. Sauvés !

 

Alors là, notre classement reflète bien l'impression que l'on a eu pendant la descente. On a gratté 17 personnes… mais mon intuition du précédent chronométrage se confirme : comme à ce tapis de chronométrage, on n'avait pas de ravito, on n'a pas perdu de temps et donc de places au chronométrage.

 

Et là, nous retrouvons à nouveau Christophe !

 

Il nous accompagne encore un petit peu et nous prend en photo. Dans la vallée, j'en profite pour avaler du sucre. On continue à redescendre, on passe au dessus d'une rivière c'est magnifique.  Et nous allons reprendre sur un kilomètre pas plus, une partie que nous avions déjà faite au départ. Nous repassons donc sur un pont que nous avions déjà franchi. Et de l'autre côté, quelques supporters… « Allez Jocelyne ! »… donc moi et Philippe, on se met aussi à encourager Jocelyne… Toujours autant de bonne humeur nos deux trailers ! Et là nous retombons sur Christophe ! Il nous rephotographie :

 

 

On voit Jocelyne avec nous.

 

Sachant que c'est la dernière fois qu'il nous voit Christophe nous accompagnera jusqu'au ravitaillement de Tré les Champs. On taille une bonne bavette avec Christophe qui multiplie les photos et les vidéos. Ça énerve notre Jocelyne « Il n'y en a que pour vous deux ! » et nous deux, toujours dans le second degré, « C'est normal, on est des stars ! Et puis, on n'est pas les plus beaux, hein ? ». Elle, qui est un soupe au lait, nous dit « oh j'aime pas trop les sahariennes, ça fait baroudeur ! ». Elle dit « baroudeur» mais on sent qu'elle pense « branleur ».  On s'en fout et on continue à parler avec Christophe. On sent que l'on approche de la Flégère et nous commençons à flipper.

 

 

Depuis la veille, lorsque nous avons vu Pierre arriver en haut de la Flégère, nous nous sommes mis à craindre ce col. Mais nous savons que lorsque nous serons en haut, la course sera gagnée.

Nous arrivons au ravito de Tré les Champs.

 

Le tapis de chronométrage est avant le ravito :

 

Là, nous sommes 1542ème… Je suis tout de même étonné qu'en 22 minutes de course, nous ayons doublé 120 personnes… Sur le col des Posettes, nous allons doubler du monde mais pas autant et pourtant nous ne serons classés en haut des Posettes que 1547…

Je remplis à fond mon camelbak car on sent qu'il commence à faire chaud. Il y a un bourricot qui me bouscule et je renverse un bon surplus d'eau sur mon camelbak. Il est midi et demi. Je saute aussitôt sur le sauciflard et le pain complet. Je mange un premier casse croute au sauciflard… et je me refus à en prendre un second car Gilles dit lors de ses conseils qu'il ne faut pas surcharger l'estomac lors d'une course… Oh et puis de la merde ! Au diable Gilles et ses conseils. Je me fais un deuxième casse croute : moi faut que je me mange !

Mais Christophe nous exhorte à repartir : « Faut pas trainer les mecs au ravito ». On y va ! On dit au revoir à Christophe car on sait que c'était la dernière fois qu'on le voyait sur la course. Je le remercie chaleureusement car avoir quelqu'un sur le parcours comme ça, c'est un vrai plus !

Je me console (jsui un sentimental moi !) en me disant qu'en haut de la Flégère il y aura les filles et Pierre. Je n'ai pas encore fini mon sandwich mais on repart en marchant. Un spectateur me lance « il est bon ton sandwich Matthieu ?», je souris. Et là avec le coach, on voit un mec qui revient en courant vers le ravito… il ne court pas, il sprinte. On a envie de lâcher une nouvelle bonne grosse blague du genre « c'est de l'autre côté que ça se passe ! », mais vu que nous aussi on a eu notre épisode « club de la loose » (avec Filou qui avait oublié ses lunettes), on ne dit rien. En passant, on l'entend « putain de merde… fait chier !».

Je viens de finir mon sandwich donc je propose à Filou que l'on se remette à courir. Mais… on voit le début de la Flégère qui commence. Donc on y va en marchant. Le début est dans la forêt. Comme, nous passons trop de temps au ravito, à chaque fois, nous sommes obligés de redoubler les concurrents que l'on a gratté auparavant. Et à, ça rebouchonne ! On se retrouve avec un groupe de 4 ou 5 trailers qui discutent entre eux… Mais ils ne se poussent pas ! Il est près de 13 heures et il commence à faire vraiment chaud… Heureusement, nous sommes à l'abri dans la forêt et comme le chemin est à flanc de montagne, de temps en temps nous sentons le vent. Pour rappel, le même week-end se déroulait l'ultra trail du Morbihan avec une équipe UASG qui avait du abandonner à cause de la chaleur. Nous buvons toujours toutes les 5 minutes mais je me rends compte que lorsque je prends mes gorgées, je tire plus sur la tétine qu'auparavant.

ON finit par doubler notre groupe de touristes. C'est toujours très agréable, le chemin serpente dans la forêt. On traverse un torrent où nous passons sur un pont métallique. Philippe, toujours trois mètres devant moi, se retourne avec un sourire jusqu'aux oreilles et me fait des grands gestes vers le ciel. Ça y est ! Il a une insolation et commence à avoir des hallucinations, il va me dire qu'il voit Dieu dans le ciel ! Non, je regarde ce qu'il est en train de me montrer : une superbe minette en maillot blanc en train de faire bronzette sur des rochers au milieu du torrent.

Et là, je ne sais pas si c'est l'effet de notre demoiselle ou si cela n'a rien à voir, mais à partir de ce moment va commencer notre remontée incroyable ! Nous allons commencer à récupérer des coureurs en détresse totale ! Et ça, c'est malheureux à dire mais ça fait un bien énorme au moral. On en verra même un, sur le bord de la route, complètement allongé avec les jambes en l'air  et qui avait perdu connaissance. Les gens sont au bout du bout ! On passe, nous, en fanfaronnant et en donnant des conseils ! « Mettez vous à l'ombre ! », « Il faut boire! », « Pensez à récupérer ! »…

Nous rattrapons un concurrent qui se retourne et … c'est une femme et elle nous dit « J'en peux plus ! Je vais abandonner ». Philippe va alors endosser son rôle de super héro… et il s'arrête ! Il commence à lui dire de boire mais … « je ne peux plus rien ingurgiter ! ». Philippe lui dit de s'assoir, de récupérer un peu, puis de recommencer à s'alimenter avec de l'eau puis avec du sucre. Elle veut toujours abandonner ! Tous les deux, on lui dit qu'une fois en haut de la Flégère la course est terminée, il n'y a plus qu'à rejoindre Plan Praz et ce n'est pas dur ! On reste bien 3 ou 4 minutes avec elle. Elle nous remercie et nous dit que finalement elle n'abandonnera pas, qu'elle va s'accrocher. Elle a les larmes aux yeux quand elle nous remercie et que nous repartons!

On continue et … il m'arrive la même chose avec un mec… Je la refais à La Filou mais en plus rapide ! Je ne m'attarde pas trop tout de même : le gars me demande lui donner son bidon qui est dans son sac à dos ! Là, je comprends d'où vient sa perte d'énergie : comment bien s'hydrater avec un bidon dans un sac à dos ? Qui plus est un bidon de 500 ml !

Je repars, je vois Filou qui m'attend et me dit « viens là le bleu ! ». Ouh là là il a la tête des mauvais jours… « Arrête de faire le bon samaritain ! Les autres n'avaient qu'à faire comme nous ! Nous, on s'est renseigné et on a beaucoup lu de compte rendus, de conseils sur les trails en montagne pour pas que ce genre de mésaventure nous arrive ! … enfin t'as lu pour moi, car moi lire ça me fatigue ! ». On se marre un bon coup et on repart. Nous sortons de la forêt et arrivons sur la partie ensoleillée de la montée. Le soleil tape tellement fort que par moment j'ai mal à la tête… malgré la casquette. Toujours en marchant, nous rattrapons des concurrents. Et au loin, nous voyons Jocelyne.. Sisi, rappelez-vous ! Celle qui était jalouse que Christophe nous prenne en photo ! Nous sommes 50 mètres derrière elle, nous l'appelons « houhou Jocelyne, les baroudeurs arrivent ! ». On nous regarde ! Jocelyne est un peu affligée lorsqu'elle voit que c'est nous ! Tout le monde baisse la tête et regarde ses pieds. Et nous voyons Pierre au loin ! Il nous rejoint et nous accompagne : « Chantou est 200 mètres devant ! ». Je vois maintenant la corniche où nous étions installés la veille pour supporter Pierre, donc je fais de grands signes en direction de la corniche pour voir où sont les filles. Je vois un t-shirt blanc qui me fait coucou… ça me fait chaud au cœur.

 

 

Plus j'avance, plus je distingue Sandie qui me fait coucou. Il va se dérouler un événement super sympa puisque nous allons rattraper Chantou juste devant l'endroit où sont installées les filles, nous allons pouvoir faire une super photo :

 

 

J'en profite pour demander à Sandie de me remettre de la crème solaire. Mais Philippe et Chantou ne m'attendent pas. Je repars en courant pour faire les 300 mètre qui me séparent du ravito, il y a une toute petite descente et comme je vois Annaëlle en bas je fais l'idiot… et clic, j'ai encore l'air idiot :

« I believe I can fly »

 

Je franchis le tapis :

 

Sur le col de la Flégère, nous avons perdu 5 places : impossible ! Ah, je crois que je comprends : il était également impossible que nous ayons gagné 120 places au ravito précédent sachant que le tronçon faisait 20 minutes… Je pense qu'il y a eu de nombreux abandons dans le col de la Flégère!

 

J'arrive au ravito et il n'y a plus de coca! Philippe me conseille de prendre la boisson maxim énergétique… pouah ! Dégueulasse ! C'est au citron, mais je veux me forcer à en prendre mais il faut y aller tout doucement pour la boire car elle est gelée. Je ne voudrais pas avoir de crampes d'estomac. Apparemment Chantou est repartie… Je ne l'ai pas vue passer mais elle a dit à notre petit groupe qu'elle y allait car il ne fait pas chaud au ravito, il y a du vent et elle a peur de se refroidir. C'est vrai qu'à ce moment là, un gros nuage est passé et avec l'altitude il ne faisait plus si chaud que ça. Philippe veut repartir aussi pour que l'on finisse avec Chantou. Je lui dis d'attendre car je veux vérifier s'il me reste suffisamment d'eau dans mon Camelbak pour finir la course. Normalement ce devrait être bon, Philippe commence à repartir, je remets ma poche à eau dans le sac… j'y arrive pas, je m'énerve un peu… Heureusement, Sandie me donne un coup de main.

 

Philippe est déjà loin… Je regarde ma montre 7h10 de course… Pierre nous avait dit que la veille pour faire cette dernière partie, il avait mis 50 minutes, donc je me mets à espérer que l'on passe sous les 8 heures. Dans ma tête, je commence à avoir mon moral de warrior ! Je me dis que je vais finir à bloc, sur un rythme 10km… enfin 10 km dans la tête car au bout de 7 heures, les jambes ne sont plus tout à fait les mêmes !

 

Je repars en trombe.

 

Et je me rends compte que nous sommes rares à courir… ce qui ne va pas nous aider car on va devoir doubler des paquets et des paquets de coureur. Mais nous allons entrer dans un moment de course incroyable ! Le genre de truc qui reste gravé dans votre mémoire à jamais…

 

Philippe doit être 100 mètres devant moi… Je suis un peu retardé par des coureurs qui marchent et qui ne s'écartent pas. Je suis derrière une fille (Isabelle) qui elle aussi court. Il s'arrête pour m'attendre : « je finis seul » me dit-il ! « Ah non, Coach, on a commencé ensemble, on finira ensemble »… Je pense qu'il a du croire que j'étais cuit… mais il va voir que je suis aussi bien que lui ! On repart avec Isabelle. Philippe se met devant pour faire le videur « à gauche », « à gauche », « à gauche »…

 

La course devient complètement folle là où les chemins ne sont pas larges et nous continuons à courir sur cette corniche… où le vide est sur notre gauche et nous n'hésitons pas à doubler par ce côté afin de gagner du temps ! Je décide de ne plus regarder en bas !

 

C'est fou ce que l'on est en train de vivre ! On a l'impression de doubler des centaines de concurrents. Moi je file tout car je veux passer sous les 8 Heures. Nous abordons une belle descente que je dévale à fond, on ne calcule plus rien… Il y a des racines, le sol est technique mais nous sommes grisés ! Grisés mais encore lucide puisque nous continuons à boire toutes les 5 minutes. Et dans cette descente, nous doublons Barbie (vous savez celle que l'on avait vue la veille sur le cross) : la vache ! En faisant le CR, je me suis renseigné et j'ai vu qu'elle enchainait cross et marathon pour préparer l'UTMB…

 

On lui dit bonjour et on l'encourage, elle nous dit qu'elle est cuite et rajoute quelque chose mais je n'entends pas ! Aurais-je dépassé le mur du son ? Remarque, rien d'étonnant nous sommes dans une descente… On traverse une petite cuvette toute jolie avec de gros rochers. Des spectateurs sont là… Ils se mettent à nous applaudir et à nous encourager. On double deux coureurs, on leur demande combien il reste… trois kilos… On remonte un vilain coup de cul… Et là on rattrape un groupe de peut être dix coureurs, assis là… en totale perdition, en train d'essayer de récupérer le regard dans le vide, à l'ombre. On entend le speaker de l'autre côté de la cote. Et pourtant ils sont là, à attendre, en train de chercher un second souffle alors qu'il ne reste plus rien à faire ! En tout cas, à nous, cela nous fait un bien énorme de voir tous ces trailers avec leur tenue high tech qui coincent alors que nous les deux pauv' parigots, on est en train de finir à bloc !

 

On enchaine derrière avec une grosse descente bien large, bien roulante ! Je passe devant Philippe et j'imprime mon rythme… Tiens des supportrices… zapplaudissent pas ? Et bien, nous, nous allons les encourager : « allez les filles, allez les filles, allez les filles… ». Elles se marrent, elles se mettent à nous encourager ! Je me retourne et je souris à Filou : oui, il a vu a même chose que moi, ça nous fait marrer et nous donne encore plus d'énergie !

Nous abordons la dernière montée ! La montée finale, nous la faisons en marchant… ça y est, j'entends le speaker dire « plus que 4 minutes avant les 8 heures… », fini l'objectif des 8 heures ! Pas grave !

 

Philippe n'a plus d'eau… Il vient donc à mes côtés et je lui tends mon tuyau de camelbak. On finira comme ça en alternant le tuyau… Surtout que la montée est faite d'un chemin très roulant, très sec et très poussiéreux… ce qui renforce le sentiment de soif. Nous rattrapons plein de coureurs. Nous montons d'un bon pas… Tous les spectateurs nous encouragent par notre prénom… c'est énorme… L'arrivée approche, ça y est : le dernier mûr, un truc affreux à 20%... mais le public est énorme, tout le monde nous encourage… toujours par notre prénom… j'ai l'impression d'être un échappé un 14 juillet sur le tour de France dans une étape de montagne ! C'est de la folie ! On entend des « allez Philippe », « courage Matthieu »…

 

 

 

Je reconnais la voix de Sandie au milieu des encouragements, je lui souris… et nous continuons. Mais je suis trop fier de la voir là. Je lui tape dans la main. Elle aussi a l’air fier de moi !

 

 

L’émotion commence à m’envahir... J’ai les larmes aux yeux…

Le mur est fini, il reste 50 mètres de faux plat « on court Philippe »… « La course est finie… profites en ! ». Et nous franchissons la ligne main dans la main…MAGIQUE ! On finit en 8h04.

 

 

Reprise de plus de 100 concurrents sur la dernière heure de course !

 

On récupère notre médaille. On nous retire la puce. Je regarde autour de moi, c’est si beau ! On est tous les 5 à fêter notre victoire. Et… il y a la fameuse bière… mais notre Filou ne va même pas en prendre « trop froide ! »… En fait, je crois qu’il se réservait pour le champagne du soir !

 

Chantou finira en 8h15.

 

On voit ici que jusqu’aux Posettes, on a le même rythme que le dernier. Chantou, elle, a creusé l’écart jusqu’à Vallorcine, qui est monté à 23 minutes... Nous mettons 2 minutes de moins à monter les Posettes que Chantou, puis dans la descente, nous reprenons encore 2 minutes (et encore Filou ne sait pas descendre!). Nous reprenons 1 minute sur la partie en léger faux plat descendant avant les Posettes. Puis, elle perd 18 minutes par rapport à nous dans la Flégère. Ce qui nous permettra de prendre une superbe photo UASG en haut de la Flégère puisque nous la rattrapons. Enfin, nous creusons l’écart sur la dernière partie en mettant 11 minutes de moins.

 

Conclusion :

+ On finit super frais  (bon après Gilles a dit « t’avais qu’à courir plus vite… »… vraiment, il n’a rien compris Gilles… Il ne fera jamais carrière dans le trail… ;-) )

+ L’ambiance est bonne (enfin entre nous car les autres ne sont pas aussi détendus que nous !)

+ Superbe course avec des paysages incroyables

+ Bonne organisation

+ Week end entier dédié à la course à pied

+ Ça fait des petites vacances

 

- ???

 



19/07/2010
1 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 64 autres membres